Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à PékinMandchoux et vivent entièrement à la manière des soldats de cettenation, pauvres, paresseux, et adonnés aux superstitions duchamanisme.A mon retour, j’appris que pendant notre absence Khartsagaï, leterigoun khalka, arrivé de l’Ourga avec le troisième fils du Youngvang, était venu pour nous voir. Ce jeune prince était appelé àPéking pour un mois, par l’époque de son service dans la gardeimpériale, comme khia, espèce d’aide de camp. Le terigoun avaitvu, à Balgassoun, nos cosaques, et nous apportait un rapport deZakharov, sotnik ou commandant de cent hommes.Cet officier nous informait que douze chameaux, et treizechevaux de ceux que nous avions laissés à Balgassoun, pour ypasser l’hiver, p2.042 étaient morts, et que plusieurs autres étaienttrès malades ; que la neige y était très haute, et l’argalexcessivement cher, enfin que nos animaux, à cause de leurfaiblesse, ne pouvaient être conduits dans un autre endroit. Cettenouvelle nous fit beaucoup de peine ; je chargeai l’étudiantSipakov, de représenter au plus tôt à M. Tho, inspecteur de notrecour, l’urgente nécessité d’expédier, au mois de mars, un de nosemployés à Balgassoun, pour examiner l’état de ces animaux etpour changer les cosaques.14 janvier. — L’hiéromonaque Benjamin, membre de lanouvelle mission, reçut de l’ancienne les maisons qui appartiennentau gouvernement russe, et sont situées dans différents quartiers dePéking. On pensa qu’il serait plus avantageux de vendre les quatrepetites maisons qui restaient, et, en ajoutant une certaine somme àcelle que produirait la vente, d’acheter une grande maison, ou unmagasin, dans le meilleur quartier de la ville, parce que cettepropriété donnerait du revenu, comme celle des jésuites, et commeun terrain que possède la mission russe dans les environs dePéking.L’hiéromonaque Séraphim observa que depuis plus de trois ans,352

Voyage à Pékinune grande maison, de beaux jardins, et un étang à l’ouest dePéking, ainsi qu’une auberge où l’on boit du thé, étaient à vendre ;on en demandait environ 8.000 roubles p2.043 en argent. Lesfinances de nos missionnaires ne leur permirent pas de faire cetteacquisition. Plus tard, ce bien a été acquis par un Chinois, pour3.000 liang, ou 6.000 roubles en argent.16 janvier. — Aujourd’hui, le moukouni-da Alexis vint àl’église ; il descend des Albazintses, et il est leur doyen. Il amenaitavec lui son petit-fils âgé de douze ans, pour le faire baptiser, et safille, mère de cet enfant ; elle était mariée à un homme de la raceimpériale, mais pauvre et de la classe de ceux que l’on désigne parle nom d’ouksoun, et qui portent des ceintures jaunes.L’archimandrite exprima, relativement au jeune prince, la crainteque le gouvernement chinois, toujours ombrageux, ne mît terme auzèle de notre clergé, comme à celui des jésuites, pour propager lareligion chrétienne.20 janvier. — Le bochkou Orghentaï vint me voir, à l’occasionde l’approche du jour de l’an et m’offrit, suivant l’usage de sonpays, divers mets sur des plats. Je le récompensai de sa politessepar une demi-livre d’argent.Dans la soirée, la curiosité amena chez nous plusieurs Coréens.Tous les ans, des ambassadeurs du roi de Corée apportent, danscette saison, des présents de l’empereur de la Chine en signe devasselage.22 janvier. — Dans la nuit, le bruit sourd des timbalesannonça, dans les temples, la nouvelle p2.044 année aux Chinois.Des bâtons d’odeur furent allumés dans celui qui se trouve situédans la cour russe ; un lama récita des prières, en battant sur unvase de cuivre. Vers minuit tous les princes du sang, et lespersonnages les plus distingués, se réunissent dans le palais. Aulever du soleil, ils suivent l’empereur au temple de ses ancêtres,353

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> PékinMandchoux <strong>et</strong> viv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t <strong>à</strong> <strong>la</strong> manière des soldats de c<strong>et</strong>t<strong>en</strong>ation, pauvres, paresseux, <strong>et</strong> adonnés aux superstitions duchamanisme.A mon r<strong>et</strong>our, j’appris que p<strong>en</strong>dant notre abs<strong>en</strong>ce Khartsagaï, l<strong>et</strong>erigoun khalka, arrivé de l’Ourga avec le troisième fils du Youngvang, était v<strong>en</strong>u pour nous voir. Ce jeune prince était appelé <strong>à</strong><strong>Péking</strong> pour un mois, par l’époque de son service dans <strong>la</strong> gardeimpériale, comme khia, espèce d’aide de camp. Le terigoun avaitvu, <strong>à</strong> Balgassoun, nos cosaques, <strong>et</strong> nous apportait un rapport deZakharov, sotnik ou commandant de c<strong>en</strong>t hommes.C<strong>et</strong> officier nous informait que douze chameaux, <strong>et</strong> treizechevaux de ceux que nous avions <strong>la</strong>issés <strong>à</strong> Balgassoun, pour ypasser l’hiver, p2.042 étai<strong>en</strong>t morts, <strong>et</strong> que plusieurs autres étai<strong>en</strong>ttrès ma<strong>la</strong>des ; que <strong>la</strong> neige y était très haute, <strong>et</strong> l’argalexcessivem<strong>en</strong>t cher, <strong>en</strong>fin que nos animaux, <strong>à</strong> cause de leurfaiblesse, ne pouvai<strong>en</strong>t être conduits dans un autre <strong>en</strong>droit. C<strong>et</strong>t<strong>en</strong>ouvelle nous fit beaucoup de peine ; je chargeai l’étudiantSipakov, de représ<strong>en</strong>ter au plus tôt <strong>à</strong> M. Tho, inspecteur de notrecour, l’urg<strong>en</strong>te nécessité d’expédier, au mois de mars, un de nosemployés <strong>à</strong> Balgassoun, pour examiner l’état de ces animaux <strong>et</strong>pour changer les cosaques.14 janvier. — L’hiéromonaque B<strong>en</strong>jamin, membre de <strong>la</strong>nouvelle mission, reçut de l’anci<strong>en</strong>ne les maisons qui apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tau gouvernem<strong>en</strong>t russe, <strong>et</strong> sont situées dans différ<strong>en</strong>ts quartiers de<strong>Péking</strong>. On p<strong>en</strong>sa qu’il serait plus avantageux de v<strong>en</strong>dre les quatrep<strong>et</strong>ites maisons qui restai<strong>en</strong>t, <strong>et</strong>, <strong>en</strong> ajoutant une certaine somme <strong>à</strong>celle que produirait <strong>la</strong> v<strong>en</strong>te, d’ach<strong>et</strong>er une grande maison, ou unmagasin, dans le meilleur quartier de <strong>la</strong> ville, parce que c<strong>et</strong>tepropriété donnerait du rev<strong>en</strong>u, comme celle des jésuites, <strong>et</strong> commeun terrain que possède <strong>la</strong> mission russe dans les <strong>en</strong>virons de<strong>Péking</strong>.L’hiéromonaque Séraphim observa que depuis plus de trois ans,352

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