Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à Pékinla moindre trace. L’église du couvent du Nord est la principale dePéking ; notre clergé l’a choisie pour modèle de celle qu’il a faitconstruire aux frais de l’empereur Young tching. Dans l’églisecatholique-romaine, plusieurs rangs de tapis sont étendus en facede l’autel ; les Chinois baptisés s’y asseyent pendant le servicedivin. L’église est entourée de cyprès et de genévriers, dont lesbranches sont taillées en différentes formes, selon l’ancien goûtfrançais et hollandais.Etant retournés à la salle, le P. Gau nous présenta une collationà la chinoise, avec du vin de Madère et du café ; on lui avait envoyéle café de Macao ; ce qui lui fournit l’occasion de faire la remarque,inexacte, que les colonies anglaises ne produisent pas de café. Il seplaignait de n’avoir pas reçu, depuis longtemps, des journaux del’Europe, ni du Brésil, et, par conséquent, d’ignorer ce qui sepassait dans le monde.Le couvent du nord est composé de quatre vastes cours, etd’une quantité de maisons, construites à la manière chinoise ; ellesdoivent avoir été très belles ; mais actuellement elles tombent devétusté et sont désertes. Tout annonce que les catholiques nepossèdent plus, en Chine, ces p2.033 richesses et cette apparence degrandeur, dont ils jouissaient sous les empereurs Khang hi et Khianloung.C’est également dans ce couvent que réside l’évêque deschrétiens des provinces méridionales, et principalement du Kiangnan ; il est Portugais et s’appelle Pius ; sa maladie nous empêchade le voir aujourd’hui.11 janvier. — Profitant de la permission que le Dou lama nousavait accordée, le 24 décembre, nous sommes allés aujourd’hui voirles temples Houang szu. On passa par la porte de Ngan ting men.Dans leur voisinage, il y a un grand nombre de puits, qui reçoiventleur eau des montagnes ; elle est excellente. A l’ouest de la capitaleils sont soignés par les habitants de la province de Chan toung, qui346

Voyage à Pékinpassent, à Péking, pour les meilleurs travailleurs ; on les distingue,au premier coup d’œil, des autres Chinois ; ils sont plus grands etplus forts, très lestes et très agiles. Ils portent l’eau dans Péking,sur des chariots, qui peuvent contenir dix seaux, et en fournissentles maisons riches, ainsi que les tchha kouan, maisons publiques oùl’on va prendre du thé. Plusieurs grandes maisons envoientchercher l’eau par leurs chariots, attelés de mules. La courimpériale la fait prendre à plus de quinze verstes de Péking, auxsources situées dans les montagnes occidentales. L’eau des puits dela ville est p2.034 malpropre et un peu salée ; cependant elle n’estpas malsaine. L’eau dont on se sert à la cour russe, se tire, parordre du gouvernement, d’un puits qui est dans la cour du tribunaldes affaires étrangères ; il passe, dans le voisinage, pour lemeilleur.A l’est du chemin, on aperçoit l’enceinte du temple de la Terre,où l’empereur, le jour du solstice d’été, vient offrir ses actions degrâces à l’Être Suprême et demander une bonne récolte. Le templeest entouré d’un grand terrain, ceint d’une muraille ; on n’y voitrien de remarquable. Après avoir passé par une grande plaine, où lacavalerie et l’infanterie des Mandchoux de la garde font l’exercice,nous sommes arrivés au temple central, au couvent des Houangszu ; il est éloigné de deux verstes de Péking. Un des lama de cecouvent vint au-devant de nous ; c’était le portier du couvent ; ilnous servit de guide.Le premier de ces couvents, celui de l’ouest, a été bâti aux fraisde l’empereur de la Chine, et remis à la disposition des lama duTangout ; les deux autres, celui du centre et celui de l’est, ont étéconstruits par des princes mongols, qui, unis aux Mandchoux pourla conquête de la Chine, dans le dix-septième siècle, avaientpénétré jusqu’à Péking. Ces deux derniers couvents ont été habitésautrefois par des prêtres mongols. Mais depuis que les lama dessteppes, par leur p2.035 négligence et par leur vie déréglée, ontdissipé les biens de ces maisons, etc., le couvent du milieu est347

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> Pékinpass<strong>en</strong>t, <strong>à</strong> <strong>Péking</strong>, pour les meilleurs travailleurs ; on les distingue,au premier coup d’œil, des autres Chinois ; ils sont plus grands <strong>et</strong>plus forts, très lestes <strong>et</strong> très agiles. Ils port<strong>en</strong>t l’eau dans <strong>Péking</strong>,sur des chariots, qui peuv<strong>en</strong>t cont<strong>en</strong>ir dix seaux, <strong>et</strong> <strong>en</strong> fourniss<strong>en</strong>tles maisons riches, ainsi que les tchha kouan, maisons publiques oùl’on va pr<strong>en</strong>dre du thé. Plusieurs grandes maisons <strong>en</strong>voi<strong>en</strong>tchercher l’eau par leurs chariots, attelés de mules. La courimpériale <strong>la</strong> fait pr<strong>en</strong>dre <strong>à</strong> plus de quinze verstes de <strong>Péking</strong>, auxsources situées dans les montagnes occid<strong>en</strong>tales. L’eau des puits de<strong>la</strong> ville est p2.034 malpropre <strong>et</strong> un peu salée ; cep<strong>en</strong>dant elle n’estpas malsaine. L’eau dont on se sert <strong>à</strong> <strong>la</strong> cour russe, se tire, parordre du gouvernem<strong>en</strong>t, d’un puits qui est dans <strong>la</strong> cour du tribunaldes affaires étrangères ; il passe, dans le voisinage, pour lemeilleur.A l’est du chemin, on aperçoit l’<strong>en</strong>ceinte du temple de <strong>la</strong> Terre,où l’empereur, le jour du solstice d’été, vi<strong>en</strong>t offrir ses actions degrâces <strong>à</strong> l’Être Suprême <strong>et</strong> demander une bonne récolte. Le templeest <strong>en</strong>touré d’un grand terrain, ceint d’une muraille ; on n’y voitri<strong>en</strong> de remarquable. Après avoir passé par une grande p<strong>la</strong>ine, où <strong>la</strong>cavalerie <strong>et</strong> l’infanterie des Mandchoux de <strong>la</strong> garde font l’exercice,nous sommes arrivés au temple c<strong>en</strong>tral, au couv<strong>en</strong>t des Houangszu ; il est éloigné de deux verstes de <strong>Péking</strong>. Un des <strong>la</strong>ma de cecouv<strong>en</strong>t vint au-devant de nous ; c’était le portier du couv<strong>en</strong>t ; ilnous servit de guide.Le premier de ces couv<strong>en</strong>ts, celui de l’ouest, a été bâti aux fraisde l’empereur de <strong>la</strong> <strong>Chine</strong>, <strong>et</strong> remis <strong>à</strong> <strong>la</strong> disposition des <strong>la</strong>ma duTangout ; les deux autres, celui du c<strong>en</strong>tre <strong>et</strong> celui de l’est, ont étéconstruits par des princes mongols, qui, unis aux Mandchoux pour<strong>la</strong> conquête de <strong>la</strong> <strong>Chine</strong>, dans le dix-septième siècle, avai<strong>en</strong>tpénétré jusqu’<strong>à</strong> <strong>Péking</strong>. Ces deux derniers couv<strong>en</strong>ts ont été habitésautrefois par des prêtres mongols. Mais depuis que les <strong>la</strong>ma dessteppes, par leur p2.035 néglig<strong>en</strong>ce <strong>et</strong> par leur vie déréglée, ontdissipé les bi<strong>en</strong>s de ces maisons, <strong>et</strong>c., le couv<strong>en</strong>t du milieu est347

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