Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

Voyage à Pékinofficier, subiront sans aucune miséricorde le plus sévèrechâtiment. Que chacun donc profite de l’indulgenceextrême que nous accordons pour la dernière fois ; quechacun emploie avec zèle le temps qui lui est donné pourréparer ses fautes et pour se rendre digne de son état etde son rang.6 janvier. — C’était la fête de l’Epiphanie. Le service fut célébrépar les membres ecclésiastiques p2.022 de la nouvelle mission,auquel assistèrent plusieurs albazinces.7 janvier. — Un grand orage survenu pendant la nuit brisa lesbranches d’un gros cyprès situé près de l’église. A Péking l’hiver etle printemps sont généralement accompagnés d’orages.9 janvier. — Vers le soir et en ma présence, un soldat chinoisdu corps des Oudjen-tchookha de Péking, nommé Pierre Bourjoie,vint rendre sa visite au chef de la nouvelle mission.Il était âgé d’environ quarante ans, fils d’un pauvre soldat, etélevé dans le couvent des jésuites français de cette ville ; ceux-ci,qui le destinaient à l’état de prédicateur catholique romain dans lesprovinces intérieures de la Chine, voulaient préalablement l’envoyeren Europe pour se perfectionner dans ses études, comme on enavait usé avec son oncle, qui était devenu un prêtre distingué parmises compatriotes. Mais durant la dernière persécution contre lesjésuites, Pierre Bourjoie, renonçant à son état de prêtre, crut qu’ilétait de son devoir de retourner à son régiment. Indépendammentdu chinois, sa langue naturelle, cet homme spirituel et actif parle etécrit bien le latin et le français ; il est d’ailleurs assez instruit. Il estassez singulier d’entendre un chinois, vêtu et armé comme on l’estdans son pays, parler couramment le français. Les étudiants de lanouvelle mission, au moyen d’une p2.023 gratification très modique,l’emploient comme maître particulier de chinois, par la seule raisonqu’il parle bien le latin. Mais ce motif pourrait bien plutôt retarder343