Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

Voyage à Pékinnos jours on n’avait pas vu dans l’univers des soldats plusvaillants que les Mandchoux ; et pourtant il n’y avait pasalors de corps régulièrement formés, comme à présent,où d’après leur institution, on ne doit recevoir que dessoldats et des officiers d’élite pourvus de tout, afin qu’ilspuissent s’occuper exclusivement de leur devoir militaire.Alors l’intérêt commun, le zèle inépuisable, le désir del’indépendance et l’amour ardent de la patrie animaientchaque Mandchou et le rendait invincible. Les soldatsmandchoux actuels ne peuvent, malgré tous les efforts dugouvernement, sous aucun rapport se comparer p2.018 àleurs ancêtres ; et même, à notre extrême regret, ils sontdevenus plus faibles que les soldats chinois ; enfin ils nesont bons à rien. Nous avions pris d’abord une assezbonne idée des troupes d’élite et du corps d’artillerie,mais actuellement nous voyons avec chagrin que c’esttout le contraire ; et si les soldats de ces corps sont siindisciplinés et si mous, quelle idée doit-on se faire de nosgardes et des autres soldats ? Ah ! Mandchoux ! êtesvousréellement si dégénérés, que l’honneur ne voustouche plus, et que votre conscience ne vous adresse plusde reproches ? — Nous-mêmes, qui rédigeons cetteordonnance, nous éprouvons à chaque mot un sentimentde honte en songeant à votre incapacité.Malgré cette conduite de nos soldats, qui mérite d’êtrepunie, le général Fousemboo a l’audace de noussoumettre la demande insensée, d’accorder desrécompenses particulières à tous les soldats mandchoux,afin d’exciter en eux plus de zèle pour le service. Mais cetofficier maladroit a oublié que pendant tout notre règneimpérial nos plus hauts bienfaits ont été continuellementrépandus sur eux ; car, indépendamment de la paie fixeaccordée seulement aux Mandchoux, et s’élevant par mois340