Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à PékinCette plante se dissout et s’amollit facilement ; son suc et l’eaudistillée qu’on eu retire sont bons pour les blessures. Le lin sauvagecroît dans tous les p1.034 lieux incultes des montagnes de la Sibérie ;on en trouve également dans le gouvernement de Saint-Pétersbourg 1 .Pendant le jour, nous eûmes aussi chaud qu’au milieu de l’été ;les hautes montagnes empêcher les vents de rafraîchir l’atmosphère.Nos chameaux commençant à s’accoutumer à la fatigue, marchaientbeaucoup mieux que les premiers jours ; le toussolakhtchi Idamnous accompagnait comme à l’ordinaire pendant sept verstes ;ensuite il prenait le devant pour faire préparer notre logement.Deux fois nous fûmes obligés de passer par des montagnes.Notre marche se dirigea vers le sud ; coupant l’étroite vallée deManghirtou, qui s’étend à une grande distance de l’est à l’ouest,nous quittâmes le chemin pour gravir sur les hauteurs deManghirtou. Ayant demandé pourquoi il n’y avait pas de chemintracé, on me répondit que ce passage servait seulement auxemployés du gouvernement, que du reste il y avait des routesd’hiver, de printemps, d’été et d’automne. Ce fut par la dernièreque nous passâmes.On a établi ces différentes routes afin de pouvoir trouver entoute saison une nourriture fraîche pour les chevaux de poste. Nousn’apercevions point de nomades dans la plaine, parce qu’elle p1.035manque d’eau. Les Mongols des environs séjournent ici pendantl’hiver ; ils y trouvent alors d’abondants pâturages ; les montagnesdes environs les mettent à l’abri du froid, et ils se procurent del’eau en faisant fondre de la neige.Ayant parcouru vingt verstes, nous parvînmes à une hauteur, ausommet de laquelle se trouvait une pierre colossale ; à droites’élevait le mont Narin Koundoû, dont le sommet et la base sont1 Principes élémentaires de l’Histoire naturelle ; règne végétal ; 1794 ; tom. II,pag. 127, par M. Severghin, en russe.34

Voyage à Pékincouverts de grands pins ; ce site est en général fort pittoresque. Al’ouest, près de l’embouchure de Selby, qui se jette dans l’Orkhòn,s’élance jusque dans les nues le mont Mingadàra (c’est-à-dire quisurpasse mille). On dit que dans les environs de cette montagne,on trouve un grand nombre de temples. Près de quatre mille lamase réunissent dans les plus grands, aux jours de fêtes solennelles.Descendant par un sentier étroit et fort difficile pour notrebagage, nous arrivâmes à une gorge très resserrée, où croissaientabondamment l’altagane (robinia pygmæa) et le millet, dont lesépis, beaucoup plus petits que ceux du millet de la petite Russie,étaient déjà fauchés. Nous prîmes ensuite sur la gauche une petitemontée dont la roche est de couleur verdâtre, et nous arrivâmessur la rive droite du Charà ; on s’arrêta en ce lieu qui est entouréde montagnes. Il était quatre heures de l’après-midi ; nous avionsp1.036parcouru trente verstes ; on nous avait préparé quatre iourtesexcellentes ; celle de l’archimandrite et la mienne étaient tenduesen nankin, avec une bordure de couleur ; le plancher était couvertd’un tapis en feutre. Nous fûmes redevables de ces attentions autoussoulakhtchi. D’après ses ordres on avait fait cuire pour lescosaques du thé en briques.Les Mongols, et la plus grande partie des peuples nomades del’Asie Moyenne, font un grand usage de ce thé ; il leur sert deboisson et de nourriture. Les Chinois, qui en font un commerceconsidérable, n’en boivent jamais. En préparant le thé, ils mettentde côté les feuilles sèches, malpropres et gâtées, ainsi que la tige,et après les avoir mêlées avec une matière glutineuse ils lesrenferment dans des moules carrés oblongs, et les font sécher dansdes fours. C’est à ces carrés que les Russes ont donné le nom deten briques. Les Mongols, les Bouriates, les habitants de laSibérie transbaïkalienne, ainsi que les Kalmuks, prennent unmorceau de ce thé, le pilent dans un mortier fait exprès, et jettentensuite cette poudre dans un vase de fonte rempli d’eau bouillante,qu’ils laissent longtemps sur le feu, en y ajoutant un peu de sel et35

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> PékinC<strong>et</strong>te p<strong>la</strong>nte se dissout <strong>et</strong> s’amollit facilem<strong>en</strong>t ; son suc <strong>et</strong> l’eaudistillée qu’on eu r<strong>et</strong>ire sont bons pour les blessures. Le lin sauvagecroît dans tous les p1.034 lieux incultes des montagnes de <strong>la</strong> Sibérie ;on <strong>en</strong> trouve égalem<strong>en</strong>t dans le gouvernem<strong>en</strong>t de Saint-Pétersbourg 1 .P<strong>en</strong>dant le jour, nous eûmes aussi chaud qu’au milieu de l’été ;les hautes montagnes empêcher les v<strong>en</strong>ts de rafraîchir l’atmosphère.Nos chameaux comm<strong>en</strong>çant <strong>à</strong> s’accoutumer <strong>à</strong> <strong>la</strong> fatigue, marchai<strong>en</strong>tbeaucoup mieux que les premiers jours ; le tousso<strong>la</strong>khtchi Idamnous accompagnait comme <strong>à</strong> l’ordinaire p<strong>en</strong>dant sept verstes ;<strong>en</strong>suite il pr<strong>en</strong>ait le devant pour faire préparer notre logem<strong>en</strong>t.Deux fois nous fûmes obligés de passer par des montagnes.Notre marche se dirigea vers le sud ; coupant l’étroite vallée deManghirtou, qui s’ét<strong>en</strong>d <strong>à</strong> une grande distance de l’est <strong>à</strong> l’ouest,nous quittâmes le chemin pour gravir sur les hauteurs deManghirtou. Ayant demandé pourquoi il n’y avait pas de chemintracé, on me répondit que ce passage servait seulem<strong>en</strong>t auxemployés du gouvernem<strong>en</strong>t, que du reste il y avait des routesd’hiver, de printemps, d’été <strong>et</strong> d’automne. Ce fut par <strong>la</strong> dernièreque nous passâmes.On a établi ces différ<strong>en</strong>tes routes afin de pouvoir trouver <strong>en</strong>toute saison une nourriture fraîche pour les chevaux de poste. Nousn’apercevions point de nomades dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ine, parce qu’elle p1.035manque d’eau. Les Mongols des <strong>en</strong>virons séjourn<strong>en</strong>t ici p<strong>en</strong>dantl’hiver ; ils y trouv<strong>en</strong>t alors d’abondants pâturages ; les montagnesdes <strong>en</strong>virons les m<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t <strong>à</strong> l’abri du froid, <strong>et</strong> ils se procur<strong>en</strong>t del’eau <strong>en</strong> faisant fondre de <strong>la</strong> neige.Ayant parcouru vingt verstes, nous parvînmes <strong>à</strong> une hauteur, ausomm<strong>et</strong> de <strong>la</strong>quelle se trouvait une pierre colossale ; <strong>à</strong> droites’élevait le mont Narin Koundoû, dont le somm<strong>et</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> base sont1 Principes élém<strong>en</strong>taires de l’Histoire naturelle ; règne végétal ; 1794 ; tom. II,pag. 127, par M. Severghin, <strong>en</strong> russe.34

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