Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

Voyage à PékinCHAPITRE XIIIJournal du séjour ultérieur à PékingJournal du séjour ultérieur à Péking. — Visite chez les missionnaires français.— Visite chez les lama tibétains. — Visite chez les missionnaires portugais. —Entrevue avec des Coréens, et notions sur la Corée.@1 er Janvier 1825. — p2.001 A l’occasion du nouvel an, un servicedivin fut solennellement célébré par l’archimandrite Pierre. Tout lemonde soupa chez le père Hyacinthe. Bientôt après arriva Tchhanglieou 1 , Mandchou appartenant au corps d’armée de service àPéking ; il était depuis longtemps en relations amicales avec notrep2.002mission. L’empereur venait de l’élever à la cinquième classe(rang de capitaine en Russie), et l’avait nommé en même tempscommissaire à la frontière, qui sépare la province de Szu tchhouandu Tibet. Il portait à son bonnet une plume de paon avec un œil.Cette décoration, accordée à ceux qui se sont distingués au service,lui a été donnée par l’empereur défunt, pour avoir sauvé le bagagede l’armée pendant la poursuite des Miao tsu. Ces peuplesindomptables, vivant dans les hautes montagnes qui séparent lapartie méridionale du Szu tchhouan du Yun nan, font assez souventdes incursions dans ces provinces qu’ils pillent et ravagent.Dans la guerre que l’on fit à ces montagnards, Tchhang lieouavait percé d’une flèche un des chefs de rebelles. Ce Mandchouétait extrêmement poli et avait une conversation agréable ; ilparlait très bien le chinois. La vue des uniformes brillants desofficiers russes et des sabres des cosaques produisit sur lui uneimpression singulière, comme il l’avoua à l’archimandrite. Tchhanglieou était attaché auparavant à un beilé, prince de la troisièmeclasse. Le fils du beilé, d’après les principes de la politique de cepays, où les titres ne sont pas héréditaires, n’avait que la dignité de1 Tchhang est son nom de famille, et lieou veut dire, en chinois, six ; il était lesixième frère de sa famille.329