Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à Pékincelui de Ramoutsi Tsiokan. A sept li, au nord de ce dernier, estDjassi, petite ville qui à une garnison chinoise. Sera, Breboung (ouBaraiboung), Samié et Ganten (lisez Galdan), sont de grandstemples ; de loin, ils frappent les regards par leur beauté ; vus deprès, ils attirent l’admiration. Mais Dzoundzio-Katsi et le palaisdestiné à recevoir les étrangers, ne peuvent être comparés à aucunautre édifice ; ils sont assez près l’un de l’autre. C’est-là que leDalaï lama se repose dans ses moments de loisir. Au printemps, lessaules et les pêchers les couvrent de leur ombrage ; en hiver, lescèdres et les cyprès. L’habitation de l’homme Dieu du Tibet ne lecède en rien à la Chine, et représente dignement la capitale saintedes possessions occidentales du céleste empire.De H’lassa-Tsiokan, en allant au sud-ouest, on compte huit journéesjusqu’à Djachi loumbo, ville du Tibet occidental, où il y a le templeJendjhoûnnin-dzeba. Cette contrée a des montagnes et des rivières fortbelles ; le sol y est fertile. Le Bantchan réside dans ce temple.La quantité des temples du Tibet est innombrable. Dans lesprovinces de Kam, de Yoni ou Wei et de Dzang, on en compte plusde trois mille qui sont enregistrés, et plus de quatre-vingt-quatrep1.463mille lama, entretenus aux frais du gouvernement. Les lamade la première classe appelés, en mongol, khoutoukhtou, vivent desrevenus des terres mises à leur disposition. Les Grandskhoutoukhtou confient l’administration de leurs domaines à leursdziamdzo, appelés chandzaba à l’Ourga. Dans chaque temple, unkianbou est à la tête des affaires de la communauté des lama. Lerang de ces kianbou diffère selon la grandeur du temple et lenombre des lama.4. Dépendance de la Chine@En 1642, le Dalaï lama prit la résolution d’envoyer un tribut àl’empereur de la Chine. Plus tard, sous le règne de l’empereurmandchou, Chun tchi, le Dalaï lama de la cinquième régénération318

Voyage à Pékinvint en personne à Péking. L’empereur lui accorda une patente parlaquelle il le nomma chef de la religion de Foe du Bengal 1 . A cetteépoque Kouchi-khan, prêtre des Eleut, tua dans une bataille Dzanbakhan, p1.464 et s’empara du Tibet. Il eut pour successeur son filsDayan-khan, et son petit-fils Dalaï-khan, qui tous les deux étaientattachés aux Chinois. Plus tard, le tcha Soudzé s’étant révolté, futtué par Ladzang, khan de H’lassa, et arrière petit-fils de Kouchikhan; Ladzang envoya une ambassade à Pékin pour annoncer cettenouvelle ; démarche qui lui valut, de la part de l’empereur Khanghi, le titre de khan. Le Dalaï lama de la sixième régénération,nommé Lobdzang Galdzang Ghiamtsl, qui s’était récemmentmanifesté à Li thang 2 , n’avait alors que cinq ans et portait le titrede koubilgan. Les Mongols du Koukou noor le conduisirent autemple de Tar, près de Si ning fou. Sur ces entrefaites, le rebelleTsévang Arabtan envoya des troupes au Tibet, sous lecommandement de Tséreng Dondjoub, qui tua Ladzang-khan, et fitson fils, Sourdzou, prisonnier. Il commit ces hostilités, sous leprétexte de rétablir la religion ; mais c’était réellement pourconquérir le Tibet. Les Tibétains envoyèrent des députés àl’empereur de la Chine, pour lui demander du secours ; la cour dePéking fit marcher une armée, sous le commandement du généralOlounda. Les troupes du rebelle voulurent se retirer vers le nord ;mais séduites par les p1.465 lama noirs, elles revinrent sur leurs pas,et osèrent s’opposer aux bataillons chinois. Khang hi, dans soncourroux, envoya de nouveau six corps d’armée, sous lecommandement de celui de ses fils qui lui succéda plus tard, etaccorda, en même temps, à Gardzankim, qui résidait dans le1 Il arriva à Pékin en 1652. L’archimandrite Hyacinthe a très mal traduit le titre dece lama, qui, en chinois, est : Si thian ta chen thsu tsai Foe, c’est-à-dire le grandet excellent Boudha du ciel occidental existant par soi-même. Son nom tibétain futNgawang Lobdzang Ghiamtso ; il ne s’agit nullement du Bengal, pays avec lequelles prêtres tibétains ne sont pas en relation, et où ils sont regardés, par lesHindous orthodoxes, comme hérétiques. Le Dalaï lama, dont il est question ici, futrévéré par les Mongols, sous le nom de Boudoung watchiratou Dalaï lama. Kl.2 Dans la partie la plus orientale du Tibet, qui actuellement dépend de la provincechinoise de Szu tchhouan. Kl.319

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> Pékincelui de Ramoutsi Tsiokan. A sept li, au nord de ce dernier, estDjassi, p<strong>et</strong>ite ville qui <strong>à</strong> une garnison chinoise. Sera, Breboung (ouBaraiboung), Samié <strong>et</strong> Gant<strong>en</strong> (lisez Galdan), sont de grandstemples ; de loin, ils frapp<strong>en</strong>t les regards par leur beauté ; vus deprès, ils attir<strong>en</strong>t l’admiration. Mais Dzoundzio-Katsi <strong>et</strong> le pa<strong>la</strong>isdestiné <strong>à</strong> recevoir les étrangers, ne peuv<strong>en</strong>t être comparés <strong>à</strong> aucunautre édifice ; ils sont assez près l’un de l’autre. C’est-l<strong>à</strong> que leDa<strong>la</strong>ï <strong>la</strong>ma se repose dans ses mom<strong>en</strong>ts de loisir. Au printemps, lessaules <strong>et</strong> les pêchers les couvr<strong>en</strong>t de leur ombrage ; <strong>en</strong> hiver, lescèdres <strong>et</strong> les cyprès. L’habitation de l’homme Dieu du Tib<strong>et</strong> ne lecède <strong>en</strong> ri<strong>en</strong> <strong>à</strong> <strong>la</strong> <strong>Chine</strong>, <strong>et</strong> représ<strong>en</strong>te dignem<strong>en</strong>t <strong>la</strong> capitale saintedes possessions occid<strong>en</strong>tales du céleste empire.De H’<strong>la</strong>ssa-Tsiokan, <strong>en</strong> al<strong>la</strong>nt au sud-ouest, on compte huit journéesjusqu’<strong>à</strong> Djachi loumbo, ville du Tib<strong>et</strong> occid<strong>en</strong>tal, où il y a le templeJ<strong>en</strong>djhoûnnin-dzeba. C<strong>et</strong>te contrée a des montagnes <strong>et</strong> des rivières fortbelles ; le sol y est fertile. Le Bantchan réside dans ce temple.La quantité des temples du Tib<strong>et</strong> est innombrable. Dans lesprovinces de Kam, de Yoni ou Wei <strong>et</strong> de Dzang, on <strong>en</strong> compte plusde trois mille qui sont <strong>en</strong>registrés, <strong>et</strong> plus de quatre-vingt-quatrep1.463mille <strong>la</strong>ma, <strong>en</strong>tr<strong>et</strong><strong>en</strong>us aux frais du gouvernem<strong>en</strong>t. Les <strong>la</strong>made <strong>la</strong> première c<strong>la</strong>sse appelés, <strong>en</strong> mongol, khoutoukhtou, viv<strong>en</strong>t desrev<strong>en</strong>us des terres mises <strong>à</strong> leur disposition. Les Grandskhoutoukhtou confi<strong>en</strong>t l’administration de leurs domaines <strong>à</strong> leursdziamdzo, appelés chandzaba <strong>à</strong> l’Ourga. Dans chaque temple, unkianbou est <strong>à</strong> <strong>la</strong> tête des affaires de <strong>la</strong> communauté des <strong>la</strong>ma. Lerang de ces kianbou diffère selon <strong>la</strong> grandeur du temple <strong>et</strong> l<strong>en</strong>ombre des <strong>la</strong>ma.4. Dép<strong>en</strong>dance de <strong>la</strong> <strong>Chine</strong>@En 1642, le Da<strong>la</strong>ï <strong>la</strong>ma prit <strong>la</strong> résolution d’<strong>en</strong>voyer un tribut <strong>à</strong>l’empereur de <strong>la</strong> <strong>Chine</strong>. Plus tard, sous le règne de l’empereurmandchou, Chun tchi, le Da<strong>la</strong>ï <strong>la</strong>ma de <strong>la</strong> cinquième régénération318

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