Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à Pékinsources des montagnes, cette rivière, quoique large et sinueuse,est très rapide ; on la passe en bateaux. Elle abonde en poissons eten loutres ; elle se perd à travers les sables dans le lac Balkhach,après un cours de sept cents li, au nord-ouest.Une grande vallée, qui borde Ili au sud, est gardée par huitpostes militaires, composés de mille soldats Sibé avec leursfamilles. Cette troupe est divisée d’après les huit bannières, et sousles ordres d’un commandant en chef et de plusieurs officiers. DesTurkestâni agriculteurs habitent entre ces postes. Le côté nord-estd’Ili est couvert de forêts touffues, remplies de loups et demousimons. Vers l’ouest, il y a des marais p1.450 couverts deroseaux, dans lesquels on trouve beaucoup de chevreaux et desangliers. A l’ouest d’Ili, coulent le Khorgòs et le Tsitsikhàn ; lesenvirons de ces rivières sont habités par six cents Solons et parquatre cents Dakhour ; ces troupes y vivent avec leurs familles.Le gouvernement d’Ili est vaste et coupé d’un grand nombre deroutes qui traversent les montagnes ; il est borné, au nord-ouest,par les pays étrangers ; au nord, par le Tarbakhataï ; au sud, par laPetite Boukharie, et à l’est, par Ouroumtsi. Le côté du nord estdéfendu par douze postes militaires et trente redoutes. C’était leprincipal séjour des Dzoûngar qui, négligeant l’agriculture,s’occupaient principalement d’élever du bétail. Actuellement sixmille familles turkestâni labourent ces steppes ; la récolte suffit àpeine pour fournir au gouvernement chinois le blé nécessaire àl’approvisionnement des troupes. On envoie annuellement de laChine plus de 500.000 liang en argent (environ 4.000.000 defrancs) et plusieurs millions de pièces de satin et de taffetas poursubvenir à leur solde et à leur entretien. Ces marchandises sontéchangées, avec les Kirghiz ou Khassak, contre des bestiaux qui sevendent ensuite à l’enchère. L’argent qu’on en retire sert àl’entretien des troupes, et on y ajoute les contributions foncières etautres qui s’élèvent à plus de 40.000 liang, p1.451 ainsi que lesimpôts des villes du Turkestân, en toile, coton, etc.. En 1774,310

Voyage à Pékinl’argent monnayé fut si rare dans ces contrées, que legouvernement permit de tirer, des villes d’Aksou, de Yarkiang et deBugour, 8.000 kin de cuivre au lieu de blé, pour le convertir enmonnaie à Ili. Tous les ans, un général, accompagné de cinq centshommes, va aux frontières des Khassak et des Bourout, pourrecevoir le tribut de ces peuples, qui consiste en une vache surcent, et un mouton sur mille. Les taïdzi des Œlœt, les bek ouprinces mahométans des villes du Turkestân, se rendent à la fin dechaque année à Péking avec des présents ; les Khassak (ou Kirghiz)y vont tous les trois ans ; les Bourout n’ont pas de temps fixe.Le Tarbakhataï est nommé, par les habitants indigènes,Tachtava ; ce pays était soumis aux Œlœt ; on l’appelait aussi Yaret Tchoukoutchou (Tchougoutchak) ; c’était là qu’Amour-sana avaitson camp. Vaincu, en 1755, par les Dzoûngar, il s’enfuit vers lenord (en Russie), et ces lieux restèrent déserts. Plus tard, lesChinois s’en emparèrent après avoir fait la conquête d’Ili. Ce paysest assez grand. On compte, au sud, jusqu’à Ili, dix-huit relais ;sept journées au nord jusqu’à la frontière des Khassak, (de lagrande horde) ; trois journées, ou environ cinq cents verstes aunord, jusqu’à la frontière p1.452 russe, où les postes des deuxempires sont vis-à-vis les uns des autres. On avait établi le cheflieu de la frontière au nord-ouest ; mais la température y était tropfroide. En hiver, la neige s’y élevait jusqu’à dix pieds ; en été, il yavait beaucoup de serpents venimeux, et surtout une immensequantité de moucherons ; c’est pourquoi le siège du gouvernementfut transporté à Tchoukoutchou, dont le nom fut changé parl’empereur en celui de Tarbakhataï. On y bâtit une ville avec desremparts en terre, et on y établit deux commissaires, trois commiset une garnison composée d’un commandant, de sept officierssupérieurs, de mille soldats chinois avec un colonel, et de quinzecents Mandchoux et Mongols. Les Chinois y restent constammenten garnison ; ils sont tenus de cultiver la terre pour se procurer leblé qui leur est nécessaire. Les Mandchoux et les Mongols y sont311

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> Pékinl’arg<strong>en</strong>t monnayé fut si rare dans ces contrées, que legouvernem<strong>en</strong>t permit de tirer, des villes d’Aksou, de Yarkiang <strong>et</strong> deBugour, 8.000 kin de cuivre au lieu de blé, pour le convertir <strong>en</strong>monnaie <strong>à</strong> Ili. Tous les ans, un général, accompagné de cinq c<strong>en</strong>tshommes, va aux frontières des Khassak <strong>et</strong> des Bourout, pourrecevoir le tribut de ces peuples, qui consiste <strong>en</strong> une vache surc<strong>en</strong>t, <strong>et</strong> un mouton sur mille. Les taïdzi des Œlœt, les bek ouprinces mahométans des villes du Turkestân, se r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t <strong>à</strong> <strong>la</strong> fin dechaque année <strong>à</strong> <strong>Péking</strong> avec des prés<strong>en</strong>ts ; les Khassak (ou Kirghiz)y vont tous les trois ans ; les Bourout n’ont pas de temps fixe.Le Tarbakhataï est nommé, par les habitants indigènes,Tachtava ; ce pays était soumis aux Œlœt ; on l’appe<strong>la</strong>it aussi Yar<strong>et</strong> Tchoukoutchou (Tchougoutchak) ; c’était l<strong>à</strong> qu’Amour-sana avaitson camp. Vaincu, <strong>en</strong> 1755, par les Dzoûngar, il s’<strong>en</strong>fuit vers l<strong>en</strong>ord (<strong>en</strong> Russie), <strong>et</strong> ces lieux restèr<strong>en</strong>t déserts. Plus tard, lesChinois s’<strong>en</strong> emparèr<strong>en</strong>t après avoir fait <strong>la</strong> conquête d’Ili. Ce paysest assez grand. On compte, au sud, jusqu’<strong>à</strong> Ili, dix-huit re<strong>la</strong>is ;sept journées au nord jusqu’<strong>à</strong> <strong>la</strong> frontière des Khassak, (de <strong>la</strong>grande horde) ; trois journées, ou <strong>en</strong>viron cinq c<strong>en</strong>ts verstes aunord, jusqu’<strong>à</strong> <strong>la</strong> frontière p1.452 russe, où les postes des deuxempires sont vis-<strong>à</strong>-vis les uns des autres. On avait établi le cheflieu de <strong>la</strong> frontière au nord-ouest ; mais <strong>la</strong> température y était tropfroide. En hiver, <strong>la</strong> neige s’y élevait jusqu’<strong>à</strong> dix pieds ; <strong>en</strong> été, il yavait beaucoup de serp<strong>en</strong>ts v<strong>en</strong>imeux, <strong>et</strong> surtout une imm<strong>en</strong>sequantité de moucherons ; c’est pourquoi le siège du gouvernem<strong>en</strong>tfut transporté <strong>à</strong> Tchoukoutchou, dont le nom fut changé parl’empereur <strong>en</strong> celui de Tarbakhataï. On y bâtit une ville avec desremparts <strong>en</strong> terre, <strong>et</strong> on y établit deux commissaires, trois commis<strong>et</strong> une garnison composée d’un commandant, de sept officierssupérieurs, de mille soldats chinois avec un colonel, <strong>et</strong> de quinzec<strong>en</strong>ts Mandchoux <strong>et</strong> Mongols. Les Chinois y rest<strong>en</strong>t constamm<strong>en</strong>t<strong>en</strong> garnison ; ils sont t<strong>en</strong>us de cultiver <strong>la</strong> terre pour se procurer leblé qui leur est nécessaire. Les Mandchoux <strong>et</strong> les Mongols y sont311

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