Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à Pékincollines, et a plus de dix li de circonférence. La garnison de lanouvelle ville se compose de trois mille Mandchous, avec soixantedix-huitofficiers ; de deux mille soldats chinois, et de plus de centofficiers : ces troupes y ont leurs familles. L’ancienne ville a unegarnison de trois mille hommes commandés par un inspecteur etplus de cent officiers et sous-officiers. Dernièrement on y a envoyéplusieurs familles du Kansou, et de l’intérieur de l’empire, quelquesmilliers de criminels condamnés. Ces gens ont été disséminés dansles districts de Tchang ky et de Manas, pour y défricher les steppes.Les rues d’Ouroumtsi, où se fait le commerce, sont larges et trèsfréquentées. Il y a un grand nombre de maisons où l’on boit duthé ; il y a aussi des cabarets, des comédiens, des chanteursambulants, et une foule d’ouvriers et d’artisans de différentsgenres. En 1775, p1.447 l’empereur Khian loung éleva Ouroumtsi aurang de ville immédiate du second ordre (tcheou), et lui donna lenom chinois de Ty houa. Il y a un gymnase, deux temples, uneécole pour la ville et une pour le district. Ouroumtsi est entourée, àl’ouest, par une chaîne de monts sablonneux, très riches en houille.Au sud, s’élève le mont Bogdò ola.Près d’Ouroumtsi, trente li à l’ouest du poste de Byrké boulak,on voit un espace de plus de cent li de circonférence, qui estcouvert de cendres volantes ; si l’on y jette la moindre chose, laflamme éclate et consume tout en un clin-d’œil. Quand on y lanceune pierre, on en voit sortir une fumée noire. En hiver, la neige nes’y maintient pas. On appelle ce lieu la plaine enflammée. Lesoiseaux n’osent pas voler au-dessus. Sur la frontière, entreOuroumtsi et Ili, on trouve un gouffre d’environ quatre-vingt-dix lide circonférence. De loin, il paraît couvert de neige ; le terrain, quiressemble à une surface salée, s’endurcit lorsqu’il a plu. Quand on yjette une pierre, on entend un bruit pareil à celui que ferait unbâton qui frappe sur du fer. Si un homme ou un animal, marche surcet abîme, il est englouti à jamais. On l’appelle la fosse de cendres.Ili était jadis la résidence des khan des Dzoûngar. En 1754,308

Voyage à PékinAmoursana 1 , s’étant brouillé p1.447 avec Davatsi, se rendit avec satribu à Koukou khotò, ville située au nord de la province de Chan si,et appelée par les Chinois Kouei houa thhing ; il s’y soumit à ladomination chinoise. L’empereur Khian loung lui donna l’ordre demarcher contre Davatsi. Celui-ci fut battu, et son pays conquis.Quelques années après, les Œlœt s’étant révoltés à plusieursreprises, un million de Dzoûngar perdirent la vie dans ces troubles,et leur pays fut ravagé. L’empereur commanda au général en chefde s’établir, avec les troupes mandchoues et chinoises, à Ili, et desurveiller les deux lignes militaires qu’on avait établies dans lespays occidentaux, savoir : la septentrionale, ou le gouvernementd’Ili, et la ligne méridionale, ou la petite Boukharie. Les généraux,les commandants, les inspecteurs chinois et les adjoints, sont toussous les ordres du dziangghiun, ou général en chef. Il surveilleégalement les Œlœt, les Torgoout et plusieurs autres hordes.La ville construite sur les bords de l’Ili, a plus de huit li decircuit ; on l’appelle communément Ili, mais Khian loung lui a donnéle titre honorifique chinois de Hoei yuan. Le général en chef yréside. Les généraux des Solon, des Sibé, des Tsakhar et des Œlœt,ainsi que les p1.449 commandants des villes du Turkestân ydemeurent aussi auprès du général en chef. On y envoieannuellement, de Si ngan fou, un détachement de trois mille huitcents Mandchoux, avec leurs familles, et cent vingt-huit officiers ;et de toute la Chine, plus de deux mille malfaiteurs, qu’on emploiepour le service du gouvernement ; ainsi la ville est remplie desoldats ; elle est très commerçante. Les troupes sont en grandepartie cantonnées dans les environs. A quinze li, à l’est d’Ili,s’élèvent les montagnes de Khougor, qui abondent en houille et enfer. A une demi-verste de la ville, coule l’Ili, formé par le Khacht etle Partsin ou Téghis (Tegbes). Grossie par les eaux provenant des1 Amoursana fut le dernier khan des Œlœt ; il mourut en Russie, où il s’étaitréfugié pour se soustraire au châtiment que les Chinois lui destinaient commerebelle.309

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> PékinAmoursana 1 , s’étant brouillé p1.447 avec Davatsi, se r<strong>en</strong>dit avec satribu <strong>à</strong> Koukou khotò, ville située au nord de <strong>la</strong> province de Chan si,<strong>et</strong> appelée par les Chinois Kouei houa thhing ; il s’y soumit <strong>à</strong> <strong>la</strong>domination chinoise. L’empereur Khian loung lui donna l’ordre demarcher contre Davatsi. Celui-ci fut battu, <strong>et</strong> son pays conquis.Quelques années après, les Œlœt s’étant révoltés <strong>à</strong> plusieursreprises, un million de Dzoûngar perdir<strong>en</strong>t <strong>la</strong> vie dans ces troubles,<strong>et</strong> leur pays fut ravagé. L’empereur commanda au général <strong>en</strong> chefde s’établir, avec les troupes mandchoues <strong>et</strong> chinoises, <strong>à</strong> Ili, <strong>et</strong> desurveiller les deux lignes militaires qu’on avait établies dans lespays occid<strong>en</strong>taux, savoir : <strong>la</strong> sept<strong>en</strong>trionale, ou le gouvernem<strong>en</strong>td’Ili, <strong>et</strong> <strong>la</strong> ligne méridionale, ou <strong>la</strong> p<strong>et</strong>ite Boukharie. Les généraux,les commandants, les inspecteurs chinois <strong>et</strong> les adjoints, sont toussous les ordres du dziangghiun, ou général <strong>en</strong> chef. Il surveilleégalem<strong>en</strong>t les Œlœt, les Torgoout <strong>et</strong> plusieurs autres hordes.La ville construite sur les bords de l’Ili, a plus de huit li decircuit ; on l’appelle communém<strong>en</strong>t Ili, mais Khian loung lui a donnéle titre honorifique chinois de Hoei yuan. Le général <strong>en</strong> chef yréside. Les généraux des Solon, des Sibé, des Tsakhar <strong>et</strong> des Œlœt,ainsi que les p1.449 commandants des villes du Turkestân ydemeur<strong>en</strong>t aussi auprès du général <strong>en</strong> chef. On y <strong>en</strong>voieannuellem<strong>en</strong>t, de Si ngan fou, un détachem<strong>en</strong>t de trois mille huitc<strong>en</strong>ts Mandchoux, avec leurs familles, <strong>et</strong> c<strong>en</strong>t vingt-huit officiers ;<strong>et</strong> de toute <strong>la</strong> <strong>Chine</strong>, plus de deux mille malfaiteurs, qu’on emploiepour le service du gouvernem<strong>en</strong>t ; ainsi <strong>la</strong> ville est remplie desoldats ; elle est très commerçante. Les troupes sont <strong>en</strong> grandepartie cantonnées dans les <strong>en</strong>virons. A quinze li, <strong>à</strong> l’est d’Ili,s’élèv<strong>en</strong>t les montagnes de Khougor, qui abond<strong>en</strong>t <strong>en</strong> houille <strong>et</strong> <strong>en</strong>fer. A une demi-verste de <strong>la</strong> ville, coule l’Ili, formé par le Khacht <strong>et</strong>le Partsin ou Téghis (Tegbes). Grossie par les eaux prov<strong>en</strong>ant des1 Amoursana fut le dernier khan des Œlœt ; il mourut <strong>en</strong> Russie, où il s’étaitréfugié pour se soustraire au châtim<strong>en</strong>t que les Chinois lui destinai<strong>en</strong>t commerebelle.309

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