Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

Voyage à Pékinnous n’avions pas encore, malgré toute notre activité, achevé defaire transporter tout notre bagage sur la rive opposée 1 .L’Irò prend sa source dans le mont Ghenteï, éloigné de plus dedeux cents verstes du lieu où nous étions. Cette rivière coule del’est à l’ouest, pendant vingt verstes, ensuite au nord, et se joint àl’Orkhòn ; celle-ci, de même que l’Irò, est bordée de graspâturages. Nous vîmes de grands troupeaux de moutons blancs,crépus, sans cornes et avec de longues oreilles, comme ceux dupays au-delà du Baïkal, et ceux des Kalmuks et des Kirghiz. Il yavait aussi des tabouns ou troupeaux de chevaux grands et gras,mais rarement beaux.Irò ou Iouro en mongol veut dire bienfaisant ; les habitants dupays prétendent que les montagnes qui bordent cette rivièreabondent en eaux minérales.Pellas, dans une de ses remarques sur le journal de LaurentLange, qui fit le voyage de Péking en 1727 et 1728 2 , dit que lesMongols tirent du p1.029 fer des montagnes qui sont près des bordsde l’Irò, et en font des vaisseaux en fonte qu’ils vendent à Kiakhta ;nous ne pûmes obtenir la confirmation de ce fait. A présent lesMongols sont obligés d’acheter aux marchands chinois tous leursustensiles en fer ; cependant ou trouve encore dans le sable de cescontrées des paillettes ferrugineuses.Le soir, la curiosité amena dans ma tente les lama qui nousavaient aidé à passer l’Irò : de telles visites sont très communesdans les steppes ; on vient dans les iourtes d’un étranger pour1 La vignette qui est en tête de cet ouvrage [c.a. : indisponible] représente lepassage de l’Irò. On voit sortir d’un ravin une file de chameaux : une partie dubagage est déposée sur les bords de la rivière, tandis qu’on fait passer l’autre dansdes komyga. Plusieurs chameaux traversent le fleuve ; sur la rive gauche, uninspecteur donne des ordres à un Cosaque ; les tentes de la mission sont sur lagauche ; un Mongol galope vers les iourtes des conducteurs chinois ; près de là unberger assis sur un bœuf conduit un troupeau de moutons.2 Tagebuch zweier Reisen, welche in den Jahren, 1727, 1728 und 1736, vonKiachta und Zuruchaitu durch die Mongoley nach Pekin gethan worden, von LorenzLange, herausge-geben von. Pallas, Leipzig, 1781, pag. 9. Cette relation estextraite de l’ouvrage intitulé : Neue nordische Beytrœge. Tome II, p. 83, etc.30