Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

Voyage à PékinKokhand est un nom peu connu en Europe, quoiqu’il s’applique àune province entière. Sur nos cartes, cette ville porte le nom del’ancienne ville turque de Fourkan ou Fergana, changé enKokhand 1 . Les villes du territoire de Kokhand qui méritent ce nomsont au nombre de vingt, savoir : Kokhand, Tachkend, Turkestân,Khodjend 2 , Noumingan,Marghâlan, Andzidjân, p1.431 Tekhti-Souleiman, Ispara, Tcharkou, Falkar, Matcha, Bendi badam, Becharik, Garitepa, Arabtepa, Torakourkan, Kassan, Ispiskan et Aravan.Quelques personnes comptent quatre-vingt villes dans leKokhand ; mais, alors, on comprend sous cette dénomination tousles enclos des bergers, entourés de levées en terre et dont le circuitest de dix à quinze toises. Ces endroits sont nommés dans lalangue du pays kalàh, ce qui signifie forteresse.Les vingt villes que je viens de citer peuvent être comparées,par leur grandeur, aux petites villes de la Russie. La plupart nerenferme pas plus de quatre à cinq cents maisons. Les habitantss’occupent principalement d’agriculture, de jardinage et del’éducation du bétail. La fertilité extraordinaire du sol leur procuretoujours de bonnes récoltes. Ils sont, par conséquent, pourvusabondamment de tout ce qui est nécessaire à leur subsistance. Delà vient leur usage de ne jamais vendre aux voyageurs du blé, desfruits ou des plantes potagères ; ils leur en font présent ; ilsacceptent quelquefois en échange, des gens riches, deux ou troisarchines de toile de coton, nommé bèzi.p1.432Le manque total de monnaie apporte un grand obstacle àtoute espèce de vente dans le Kokhand. L’échange est le seulmoyen de faire le commerce pour les habitants et les étrangers ;c’est pourquoi il y a des foires presque continuelles dans les villes.Le khan Alim, qui régnait dans ce pays il y a plus de vingt ans,1 Ceci est tout-à-fait faux. L’ancienne Ferghanah se trouvait dans les montagnes,au sud du Kokhan actuel, à une distance assez considérable de cette ville. Kl.2 La situation de la ville de Khodjend est très belle ; le sol y est fertile, les bords duSyr, qui l’arrose, sont couverts de bois ; la profondeur de la rivière est partout, malgréson cours tranquille jusqu’à la mer d’Aral, suffisante pour porter de grands bâtiments.298