Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à Pékinp1.415On trouve, dans ces lieux, beaucoup de serpents et descorpions. Dans la saison où l’orge mûrit, on est souvent piqué auxdoigts, et parfois mortellement, par les scorpions.Il y a, dans la petite Boukharie, beaucoup de phalangesvenimeuses appelées bio 1 ; elles ressemblent à l’araignée de terre ;elles sont rondes et de couleur canelle ; elles ont huit pattes courteset la tête de couleur pourpre ; elles font entendre un certain bruitlorsqu’on leur présente un fer à mordre. Tout leur corps est decouleur jaune-verdâtre ; leur peau est transparente comme celled’un cocon. Cette araignée naît dans les endroits humides, dans lescanaux et dans les anciens remparts de terre. Il y en a de lagrosseur d’un œuf de poule ; les plus petites sont comme une noix.Aussitôt que le veut souffle avec force, cette araignée quitte sademeure ordinaire et cherche un abri dans les maisons. Elle courtextrêmement vite ; quand elle est irritée elle se dresse sur sespattes et se jette sur les hommes. Lorsqu’elle court sur le corps, il nefaut pas la toucher, on doit attendre qu’elle s’en aille d’elle-même ;si on la touche, elle pique, et le poison pénètre rapidement jusqu’aucerveau, dans les os et dans le cœur. Si p1.416 l’on n’administre pasde prompts secours, le corps commence à se corrompre et l’hommemeurt. Si le bio ne pique que légèrement, il faut s’en saisir et le tuer,alors il n’en résulte pas de suites fâcheuses ; mais si, après avoirpiqué, l’insecte couvre la blessure avec sa toile, ou bien si, aprèsavoir mordu, il se jette dans l’eau et paraît haletant, alors la mort estinévitable. On peut survivre en invitant un akhoun à faire desprières ; mais j’ai appris que des gens mordus, qui avaient faitappeler des akhoun pour les sauver, avaient toujours cessé de vivreavant que l’akhoun eût fini ses prières.On voit partout, sur les montagnes et dans les steppes, destroupeaux de chevaux sauvages, de chameaux et de mulets. Les1 M. Timkovski s’est trompé en prenant cette araignée pour la tarentule. Bia enturc oriental, et pa tchha en chinois désigne le phalangium aranoides. D’ailleurs ladescription qu’on en donne convient mieux à cet insecte qu’à la tarentule. Kl.288

Voyage à Pékinbœufs sauvages sont très forts et très féroces. Si le chasseur neparvient pas à les tuer au premier coup de fusil, il risque d’êtredéchiré. Il y a également des mousimon 1 avec de grosses têtes etde longues cornes tortillées : leur chair n’est pas mangeable, maisla peau fournit une couverture chaude. Les Turkestâni en font despelisses.Dans les montagnes, il y a beaucoup de chacals. Ces animauxont un pied de haut, et environ trois pieds de long ; par leur taille,ils p1.417 ressemblent aux loups. Ils courent par troupes, et dans uncertain ordre, comme des gens qui chassent. S’ils rencontrent unebête féroce, ils se jettent tous sur elle et la dévorent. Si l’onparvient à en tuer un ou deux, dans un endroit isolé, les autres serassemblent, s’emparent des cadavres de leurs compagnons et lesemportent dans leurs gueules. Les tigres n’osent pas se montrerdans des montagnes habitées var cette espèce de loups.On trouve dans le Turkestân des pistaches, que l’on y apportedes pays voisins ; l’écale ressemble à celle de nos cèdres, mais lenoyau en est vert et doux, il contient une liqueur suave et n’a pasle goût des noix de cèdre.Entre Ili et Ouroumtsi, l’on trouve l’oiseau suif, il est de lagrandeur d’un poulet, et sans plumes, gras et de couleur noire.Quand il se pose sur le toit d’une maison il se met à crier et l’onpeut s’en saisir très facilement, il se perche sur l’épaule ou sur lamain ; si on le serre, une espèce de suif sort de son anus ; quandon le lui a fait jeter, on lui rend la liberté.5. Mœurs et habitudes@Un mois avant la nouvelle année, les Turkestâni commencentleur carême. Après le lever du soleil il est défendu aux hommes etaux femmes p1.418 âgés de plus de dix ans, de manger ni de boire ;1 En turc et en mongol argali, en chinois ling yang. Kl.289

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> Pékinbœufs sauvages sont très forts <strong>et</strong> très féroces. Si le chasseur neparvi<strong>en</strong>t pas <strong>à</strong> les tuer au premier coup de fusil, il risque d’êtredéchiré. Il y a égalem<strong>en</strong>t des mousimon 1 avec de grosses têtes <strong>et</strong>de longues cornes tortillées : leur chair n’est pas mangeable, mais<strong>la</strong> peau fournit une couverture chaude. Les Turkestâni <strong>en</strong> font despelisses.Dans les montagnes, il y a beaucoup de chacals. Ces animauxont un pied de haut, <strong>et</strong> <strong>en</strong>viron trois pieds de long ; par leur taille,ils p1.417 ressembl<strong>en</strong>t aux loups. Ils cour<strong>en</strong>t par troupes, <strong>et</strong> dans uncertain ordre, comme des g<strong>en</strong>s qui chass<strong>en</strong>t. S’ils r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t unebête féroce, ils se j<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t tous sur elle <strong>et</strong> <strong>la</strong> dévor<strong>en</strong>t. Si l’onparvi<strong>en</strong>t <strong>à</strong> <strong>en</strong> tuer un ou deux, dans un <strong>en</strong>droit isolé, les autres serassembl<strong>en</strong>t, s’empar<strong>en</strong>t des cadavres de leurs compagnons <strong>et</strong> lesemport<strong>en</strong>t dans leurs gueules. Les tigres n’os<strong>en</strong>t pas se montrerdans des montagnes habitées var c<strong>et</strong>te espèce de loups.On trouve dans le Turkestân des pistaches, que l’on y apportedes pays voisins ; l’écale ressemble <strong>à</strong> celle de nos cèdres, mais l<strong>en</strong>oyau <strong>en</strong> est vert <strong>et</strong> doux, il conti<strong>en</strong>t une liqueur suave <strong>et</strong> n’a pasle goût des noix de cèdre.Entre Ili <strong>et</strong> Ouroumtsi, l’on trouve l’oiseau suif, il est de <strong>la</strong>grandeur d’un poul<strong>et</strong>, <strong>et</strong> sans plumes, gras <strong>et</strong> de couleur noire.Quand il se pose sur le toit d’une maison il se m<strong>et</strong> <strong>à</strong> crier <strong>et</strong> l’onpeut s’<strong>en</strong> saisir très facilem<strong>en</strong>t, il se perche sur l’épaule ou sur <strong>la</strong>main ; si on le serre, une espèce de suif sort de son anus ; quandon le lui a fait j<strong>et</strong>er, on lui r<strong>en</strong>d <strong>la</strong> liberté.5. Mœurs <strong>et</strong> habitudes@Un mois avant <strong>la</strong> nouvelle année, les Turkestâni comm<strong>en</strong>c<strong>en</strong>tleur carême. Après le lever du soleil il est déf<strong>en</strong>du aux hommes <strong>et</strong>aux femmes p1.418 âgés de plus de dix ans, de manger ni de boire ;1 En turc <strong>et</strong> <strong>en</strong> mongol argali, <strong>en</strong> chinois ling yang. Kl.289

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