Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à PékinM. Klaproth explique ce fait dans son Asia polyglotta. En parlantde la vaste étendue des contrées occupées par les anciens Turcs,depuis la mer Adriatique au sud-ouest, jusqu’à l’embouchure de laLena dans la mer glaciale, contrées immenses qu’ils avaienthabitées après les Indo-Germains, cet auteur s’exprime ainsi 1 :« Il semble que les Turcs, dans les temps les plus reculés,ont habité au nord les provinces chinoises de Chan si et deChen si, c’est-à-dire des pays limitrophes à la chaîne desmonts In chan. p1.391 L’histoire de la Chine les nommeHioung nou. Une de ces hordes nomades habitait près d’unmont qui ressemblait à un casque, appelé dans leur languethou khiu ; toute la nation adopta cette dénomination.Dans la moitié du huitième siècle, l’empire de Thou khiu futdétruit par une autre peuplade turque, qui descendaitégalement des Hioung nou, elle était venue des pays situésau sud du Baïkal, et arrosés par la Sélenga ainsi que parles rivières qui forment le fleuve Amour. Cette peuplade senommait Hoei he ou Hoei hou ; elle domina pendant centans sur les Turcs de l’Altaï, mais elle fut en partieexterminée, et en partie chassée par les Chinois, et le restefut obligé de quitter les contrées situées au nord de laChine. Une partie des Hoei hou se retira plus à l’ouest, ets’empara du pays connu sous le nom de Tangout, quirenferme dans ses limites tout ce qui est au nord duKhoukhou noor ou lac Bleu et des montagnes neigeuses, etau nord-ouest de la province chinoise de Chen si jusqu’audelàde Khamil. Enfin, en 1257, les Hoei hou furentsubjugués par les Mongols, le reste se retira encore plusloin vers l’ouest, et s’établit dans les villes situées au midide la chaîne des montagnes célestes, savoir à Khamil,Tourfân, Aksou, Kachghar, etc. Elle y forma avec les1 Asia polyglotla, pag. 210.272

Voyage à Pékinp1.392Ouigour, qui avaient la même langue et la même origine,le peuple qui habite encore actuellement ces lieux.M. Klaproth a démontré que la langue des Ouigour estturque. Dans un autre endroit il dit 1 :« Les Ouzbek habitaient également dans l’Asie moyenne,au sud des montagnes célestes, dans le pays où setrouvent les villes de Khotan, Kachghar, Tourfân etKhamil ; ce peuple s’est formé des restes des Hoei hou ouOuigour, des Naiman, et d’autres tribus de la race turque.Au commencement du seizième siècle, les Ouzbek pénétrèrentvers l’ouest, au-delà du Djih’oun, répandant partout la terreur et leravage. Actuellement ils occupent Balkh, le Kharizm ou Khiva,Ourghendj, Boukhara, l’ancien pays de Ferganah ou Khokand, etd’autres cantons, dans le voisinage de la chaîne de Belout tagh.Leurs mœurs ressemblent à celles des Turcs nomades.Il est donc évident que Khamil, Tourfân et autres villes de lapetite Boukharie, sont habitées par les descendants des Hoei hou,des Ouigour et des Ouzbek, peuples de race turque ; ainsi je pensequ’on peut donner à ces contrées le nom de Turkestân. M. Klaprotha dit 2 que, depuis l’introduction de la religion mahométane,professée par la plupart des tribus de la nombreuse nation turque,une quantité de mots arabes et persans ont passé en même tempsp1.393dans sa langue, notamment dans les dialectes parlés dans lescontrées occidentales. M. Rémusat 3 cite, parmi les quatreprincipaux dialectes de la langue turque, celui du Turkestân. Lemusulmanisme, ajoute-t-il, établi depuis longtemps chez la plupartdes nations turques, peut être compté au nombre des causes quiont le plus puissamment contribué à l’altération de leurs idiomes,en y introduisant un grand nombre de mots arabes et persans,1 Asia polyglotta, pag. 217.2 Id., Pag. 216.3 Recherches sur les langues tartares, I, 249.273

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> PékinM. K<strong>la</strong>proth explique ce fait dans son Asia polyglotta. En par<strong>la</strong>ntde <strong>la</strong> vaste ét<strong>en</strong>due des contrées occupées par les anci<strong>en</strong>s Turcs,depuis <strong>la</strong> mer Adriatique au sud-ouest, jusqu’<strong>à</strong> l’embouchure de <strong>la</strong>L<strong>en</strong>a dans <strong>la</strong> mer g<strong>la</strong>ciale, contrées imm<strong>en</strong>ses qu’ils avai<strong>en</strong>thabitées après les Indo-Germains, c<strong>et</strong> auteur s’exprime ainsi 1 :« Il semble que les Turcs, dans les temps les plus reculés,ont habité au nord les provinces chinoises de Chan si <strong>et</strong> deCh<strong>en</strong> si, c’est-<strong>à</strong>-dire des pays limitrophes <strong>à</strong> <strong>la</strong> chaîne desmonts In chan. p1.391 L’histoire de <strong>la</strong> <strong>Chine</strong> les nommeHioung nou. Une de ces hordes nomades habitait près d’unmont qui ressemb<strong>la</strong>it <strong>à</strong> un casque, appelé dans leur <strong>la</strong>ngu<strong>et</strong>hou khiu ; toute <strong>la</strong> nation adopta c<strong>et</strong>te dénomination.Dans <strong>la</strong> moitié du huitième siècle, l’empire de Thou khiu futdétruit par une autre peup<strong>la</strong>de turque, qui desc<strong>en</strong>daitégalem<strong>en</strong>t des Hioung nou, elle était v<strong>en</strong>ue des pays situésau sud du Baïkal, <strong>et</strong> arrosés par <strong>la</strong> Sél<strong>en</strong>ga ainsi que parles rivières qui form<strong>en</strong>t le fleuve Amour. C<strong>et</strong>te peup<strong>la</strong>de s<strong>en</strong>ommait Hoei he ou Hoei hou ; elle domina p<strong>en</strong>dant c<strong>en</strong>tans sur les Turcs de l’Altaï, mais elle fut <strong>en</strong> partieexterminée, <strong>et</strong> <strong>en</strong> partie chassée par les Chinois, <strong>et</strong> le restefut obligé de quitter les contrées situées au nord de <strong>la</strong><strong>Chine</strong>. Une partie des Hoei hou se r<strong>et</strong>ira plus <strong>à</strong> l’ouest, <strong>et</strong>s’empara du pays connu sous le nom de Tangout, quir<strong>en</strong>ferme dans ses limites tout ce qui est au nord duKhoukhou noor ou <strong>la</strong>c Bleu <strong>et</strong> des montagnes neigeuses, <strong>et</strong>au nord-ouest de <strong>la</strong> province chinoise de Ch<strong>en</strong> si jusqu’audel<strong>à</strong>de Khamil. Enfin, <strong>en</strong> 1257, les Hoei hou fur<strong>en</strong>tsubjugués par les Mongols, le reste se r<strong>et</strong>ira <strong>en</strong>core plusloin vers l’ouest, <strong>et</strong> s’établit dans les villes situées au midide <strong>la</strong> chaîne des montagnes célestes, savoir <strong>à</strong> Khamil,Tourfân, Aksou, Kachghar, <strong>et</strong>c. Elle y forma avec les1 Asia polyglot<strong>la</strong>, pag. 210.272

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