Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

Voyage à PékinTurkestân, p1.386peu unis entre eux, furent toujours assujettisaisément par les peuples voisins ; d’abord par les Mongols au tempsde leur puissance, plus tard par les Dzoûngar ; aujourd’hui ilsobéissent aux Mandchoux, maîtres de la Chine.Les géographes, et ceux qui s’occupent de recherches sur leslangues, ont jusqu’à présent classé les Boukhars parmi les peuplesturcs ; M. Klaproth a démontré qu’ils sont de race persane ; cesavant observe que tous les mots cités dans le vocabulairecomparatif de Pallas, comme boukhars, et notamment les noms denombre ; 1, ïak ; 2, dou ; 3, si ; 4, tchahar ; 5, pendj ; 6, chech ;7, heft ; 8, hecht ; 9, nuh, sont du persan tout pur, et diffèrentessentiellement des mêmes noms en turc, 1, bir ; 2, iki ; 3, outch ;4, dœrt ; 5, bich ; 6, alty ; 7, ïedi ; 8, sighiz ; 9, tokouz.Lorsque M. Klaproth voyageait, en 1805, avec l’ambassade russedestinée pour la Chine, il rencontra à Kazan des habitants de laBoukharie. Ils lui assurèrent que la langue persane était leur languenaturelle.Des Boukhars qui habitaient Tobolsk, Tara et Tomsk confirmèrentcette assertion, en avouant pourtant qu’il s’était glissé dans leuridiome une quantité de mots turcs à cause de leur long séjour aumilieu des Turcs, et de leurs relations fréquentes avec ces peuples.p1.387M. Klaproth vit également au Maï ma tchin de Kiakhta desBoukhars de Khamil et de Tourfân, villes de la petite Boukharie quiparlaient la langue persane.Il existe à la bibliothèque du Roi, à Paris, un vocabulaire en hoeihoei et en chinois, c’est-à-dire de la langue des habitantsne voulant point abandonner leurs saints sans défense, coururent tous aux armes,mais ils eurent le dessous. Les Mandchoux se rendirent maîtres de la petiteBoukharie. Sur sept Khodjò, quatre furent tués en combattant ; deux furent faitsprisonniers, et conduits à Péking en grande pompe ; le septième, Sarymsak Khodjò,fut assez heureux pour se sauver dans la grande Boukharie. T.Khodja, ou khodjò, signifie seigneur, maître, docteur. C’est un titre très commun,dans l’Asie mahométane : M. Timkovski se trompe, en disant qu’on ne le donnequ’aux descendants des premiers mahométans, quoique les princes dont il parlefussent de la famille du législateur arabe. Kl.269