Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne
Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne
Voyage à Pékinetc., sont condamnés à cent coups de bâton.Un déserteur en campagne, s’il est officier, est puni de centcoups de bâton ; un simple soldat est condamné à mort.Celui qui, volontairement, en remplace un autre, lorsque l’arméese met en marche, ce qui arrive assez souvent en Chine, est battusans miséricorde.Celui qui cherche la protection d’un grand personnage ; celui-ci,s’il recommande son protégé dans ses rapports à l’empereur, sontmis en jugement ; on coupe la tête à ce dernier, ses biens sontconfisqués au profit de l’empereur, et sa famille est vendue commeesclave, si l’on découvre qu’il y a connivence dans le délit entre leprotecteur et le protégé. Si le premier a simplement été trop crédule,sans avoir pris part au crime, il est condamné à cent coups de bâtonet à l’exil. A la fin de chaque année, les chefs sont obligés d’examinerleurs subordonnés : celui qui, parmi ces derniers, n’a pas augmentéses connaissances pour ce qui regarde son état, est puni, s’il estrevêtu de quelque emploi, par la perte d’un mois d’appointements, ets’il n’a pas d’emploi, par quarante coups de bâton. Un mandarinp1.352congédié qui se mêle des affaires du gouvernement, reçoitquatre-vingts coups de bâton, et paie une amende de deux livresd’argent. Les chefs qui recommandent, pour lui faire obtenir del’avancement, un homme sans mérite, au préjudice d’un autre sujetplus digne, reçoivent quatre-vingts coups de bâton. Un chef qui,contre la loi, va en personne au lieu où un délit a été commis, estpuni de cent coups de bâton, et l’accusé est exilé. Les retards dansl’expédition des affaires du gouvernement sont punis de dix coups debâton pour chaque jour, et ainsi de suite, jusqu’à quatre-vingtscoups. Un médecin de la cour, qui écrit une formule inexacte, reçoitcent coups de bâton. Un domestique qui fait du bruit à la cour et nes’y conduit pas avec bienséance, est puni de cent coups de bâton ;son maître en reçoit cinquante. Si une femme vend ou achète du selde contrebande, son mari ou son fils sont punis de coups de bâton,le sel étant un des monopoles de l’État. Si le mari est trop éloigné,246
Voyage à Pékinou le fils mineur, elle reçoit cent coups de bâton et paie une amendeen argent. Les paysans qui n’observent pas la distinction des rangsen se mettant à table, reçoivent cinq coups de bâton. Un officiercoupable de corruption, de prostitution 1 , ou qui mèneune vie déréglée, perd son rang, etc., etc.p1.353Les Chinois se servent, pour les punitions corporelles, debâtons de bambou longs de quatre à cinq pieds au moins, et largesd’environ deux pouces. Les délits moins graves sont punis par dessoufflets, dont le nombre est prescrit par la loi ; il dépend desbourreaux de rendre cette étrange punition plus on moinsdouloureuse selon qu’on a su les gagner par de l’argent. Lesprisonniers portent, attachée au col, une planche carrée, large detrois pieds, et pesant plus de six livres ; ce poids est augmentéselon la gravité du délit. Ce genre de punition est infligéprincipalement aux gens qui se rendent coupables d’escroquerie età ceux qui ne peuvent payer leurs dettes ; ces planches pèsentalors cinq cents à mille livres. La tête du coupable est seule visible ;elle paraît comme posée sur un grand plat ; il ne lui est paspossible de porter la main à la bouche ; il est obligé de recevoir sanourriture des mains d’autrui. La torture est d’un usage fréquent àla Chine ; la loi en excepte pourtant les princes, les membres desfamilles illustres, les savants distingués, les citoyens de la premièreclasse, et ceux p1.354 qui ont rendu des services importuns àl’empire.Un grand défaut de la législation chinoise est la faculté qu’elleaccorde de se racheter d’une punition corporelle par des amendesen argent : par exemple, quelqu’un condamné à recevoir centcoups de bâton, paie vingt-quatre à quarante zolotniks en argent,1 Un événement semblable arriva pendant notre séjour à Péking. Un officiermandchou ayant oublié qu’il devait donner le bon exemple à ses subordonnés,entra dans une maison mal famée, il y fut arrêté par les surveillants préposés aumaintien de l’ordre et de la bienséance, et mené en lieu de sûreté. Le rapport del’affaire fut envoyé à l’empereur, et soumis à la décision du tribunal des rangs, quicondamna l’officier à la perte de toutes ses dignités.247
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<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> Pékin<strong>et</strong>c., sont condamnés <strong>à</strong> c<strong>en</strong>t coups de bâton.Un déserteur <strong>en</strong> campagne, s’il est officier, est puni de c<strong>en</strong>tcoups de bâton ; un simple soldat est condamné <strong>à</strong> mort.Celui qui, volontairem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> remp<strong>la</strong>ce un autre, lorsque l’arméese m<strong>et</strong> <strong>en</strong> marche, ce qui arrive assez souv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>Chine</strong>, est battusans miséricorde.Celui qui cherche <strong>la</strong> protection d’un grand personnage ; celui-ci,s’il recommande son protégé dans ses rapports <strong>à</strong> l’empereur, sontmis <strong>en</strong> jugem<strong>en</strong>t ; on coupe <strong>la</strong> tête <strong>à</strong> ce dernier, ses bi<strong>en</strong>s sontconfisqués au profit de l’empereur, <strong>et</strong> sa famille est v<strong>en</strong>due commeesc<strong>la</strong>ve, si l’on découvre qu’il y a conniv<strong>en</strong>ce dans le délit <strong>en</strong>tre leprotecteur <strong>et</strong> le protégé. Si le premier a simplem<strong>en</strong>t été trop crédule,sans avoir pris part au crime, il est condamné <strong>à</strong> c<strong>en</strong>t coups de bâton<strong>et</strong> <strong>à</strong> l’exil. A <strong>la</strong> fin de chaque année, les chefs sont obligés d’examinerleurs subordonnés : celui qui, parmi ces derniers, n’a pas augm<strong>en</strong>téses connaissances pour ce qui regarde son état, est puni, s’il estrevêtu de quelque emploi, par <strong>la</strong> perte d’un mois d’appointem<strong>en</strong>ts, <strong>et</strong>s’il n’a pas d’emploi, par quarante coups de bâton. Un mandarinp1.352congédié qui se mêle des affaires du gouvernem<strong>en</strong>t, reçoitquatre-vingts coups de bâton, <strong>et</strong> paie une am<strong>en</strong>de de deux livresd’arg<strong>en</strong>t. Les chefs qui recommand<strong>en</strong>t, pour lui faire obt<strong>en</strong>ir del’avancem<strong>en</strong>t, un homme sans mérite, au préjudice d’un autre suj<strong>et</strong>plus digne, reçoiv<strong>en</strong>t quatre-vingts coups de bâton. Un chef qui,contre <strong>la</strong> loi, va <strong>en</strong> personne au lieu où un délit a été commis, estpuni de c<strong>en</strong>t coups de bâton, <strong>et</strong> l’accusé est exilé. Les r<strong>et</strong>ards dansl’expédition des affaires du gouvernem<strong>en</strong>t sont punis de dix coups debâton pour chaque jour, <strong>et</strong> ainsi de suite, jusqu’<strong>à</strong> quatre-vingtscoups. Un médecin de <strong>la</strong> cour, qui écrit une formule inexacte, reçoitc<strong>en</strong>t coups de bâton. Un domestique qui fait du bruit <strong>à</strong> <strong>la</strong> cour <strong>et</strong> nes’y conduit pas avec bi<strong>en</strong>séance, est puni de c<strong>en</strong>t coups de bâton ;son maître <strong>en</strong> reçoit cinquante. Si une femme v<strong>en</strong>d ou achète du selde contrebande, son mari ou son fils sont punis de coups de bâton,le sel étant un des monopoles de l’État. Si le mari est trop éloigné,246