Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à Pékindéfunt qui se tenaient rangées sur la route où le convoi devaitpasser. Le nouvel empereur, qui accompagnait le corps de sonprédécesseur, ayant aperçu Soung, l’appela auprès de lui et luiexprima sa bienveillance. Soung fut le premier honoré des grâces dunouveau souverain ; son rang et ses honneurs lui furent rendus, et ilfut nommé membre du tribunal des procurations. Mais ses principessévères et son impartialité lui attirèrent bientôt le mécontentementdes grands de la cour. L’empereur, sans en tenir compte, élevaSoung à un rang plus éminent et le nomma amban de Je ho.Cet homme extraordinaire se distingue autant par sesconnaissances et l’exécution ponctuelle des lois, que par sondésintéressement et sa pauvreté. En poursuivant et punissant lescoupables, il comble en même temps de ses bienfaits les pauvres etles opprimés ; il leur avait sacrifié toute sa fortune, et pour lessecourir il avait contracté des dettes qu’il n’aurait jamais pu payer.Dans la Mongolie, dans le Turkestân oriental et dans la Chine même,on parle de Soung avec enthousiasme, et son nom, béni de chacun,vivra à jamais dans la postérité.9 décembre. — Des papiers écrits en russe p1.346 concernant lanouvelle mission, furent apportés sous main à M. Sipakov pour qu’illes traduisit en langue mandchoue. Les maîtres de l’école russe àPéking qui n’entendent pas le mandchou sont obligés d’avoirrecours à notre mission.A midi, le bitkhéchi Ourghentaï, notre guide, vint me voir aprèsavoir rendu sa visite à l’archimandrite Pierre. Il était accompagnéde ses trois fils cadets auxquels je fis des présents, consistant enrobes de soie, rasoirs et deux petits miroirs.En récompense des services qu’il nous avaient rendus et afind’exciter leur zèle pour l’avenir, je fis également des cadeaux auxconcierges chinois qui, depuis douze ans, remplissaient leur emploià la cour russe.Aujourd’hui, c’était le seizième jour de la neuvième lune, d’après242

Voyage à Pékinle calendrier chinois et le solstice d’hiver, l’empereur est allé autemple du ciel, situé à l’extrémité de la ville des marchands ou dansle faubourg du midi, pour y rester jusqu’au lendemain matin. Dès laveille, on y avait transporté, sur des éléphants richement ornés, lesvases destinés aux offrandes.A cinq heures du matin, l’empereur se mit en marche,accompagné d’une suite nombreuse, des principaux personnages desa cour et de six mille soldats. Il n’est pas permis aux simplescitoyens de regarder passer l’empereur dans ces occasionssolennelles. Les portes et les fenêtres des maisons p1.347 sontsoigneusement fermées, et les rues de traverse barricadées. Le soiravant la cérémonie, nos concierges annoncèrent à nos gens qu’aucund’eux ne pourrait se montrer dans la rue.Les portes par lesquelles l’empereur doit passer, sont gardéespar des sentinelles, pour le garantir d’une attaque imprévue contreses jours. L’empereur précédent avait couru ce danger. Un jour qu’ilrevenait au palais, un cuisinier qui avait été au service de son frère,se jeta sur ce monarque, un couteau à la main, dans le moment où,entouré de ses généraux, il allait rentrer dans ses appartements ;mais Tchang beissé, prince du quatrième rang, chef des Hia, ouaide-de-camp de l’empereur, se saisit aussitôt de l’assassin etl’empêcha de commettre le crime ; lui-même reçut plusieurs coupsde couteau dans le côté. Le fidèle Tchang, pour avoir sauvé la vie àl’empereur, fut nommé beilé, ou élevé au troisième rang, et reçutdes présents magnifiques qui lui procurèrent une fortuneconsidérable.Kia khing, sur la fin de sa vie, était devenu l’objet de la haine deson peuple, à cause de son indolence, de son obéissance aveugleaux conseils de ses eunuques, et de son goût désordonné pour lesplaisirs contre nature, penchant qui, à la honte de l’humanité, n’estque trop commun en Asie. On sait que la religion mahométane et lepaganisme qui dominent dans cette partie du p1.348 monde, necondamnent pas les plaisirs des sens.243

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> Pékindéfunt qui se t<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t rangées sur <strong>la</strong> route où le convoi devaitpasser. Le nouvel empereur, qui accompagnait le corps de sonprédécesseur, ayant aperçu Soung, l’appe<strong>la</strong> auprès de lui <strong>et</strong> luiexprima sa bi<strong>en</strong>veil<strong>la</strong>nce. Soung fut le premier honoré des grâces dunouveau souverain ; son rang <strong>et</strong> ses honneurs lui fur<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dus, <strong>et</strong> ilfut nommé membre du tribunal des procurations. Mais ses principessévères <strong>et</strong> son impartialité lui attirèr<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>tôt le mécont<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>tdes grands de <strong>la</strong> cour. L’empereur, sans <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ir compte, élevaSoung <strong>à</strong> un rang plus émin<strong>en</strong>t <strong>et</strong> le nomma amban de Je ho.C<strong>et</strong> homme extraordinaire se distingue autant par sesconnaissances <strong>et</strong> l’exécution ponctuelle des lois, que par sondésintéressem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> sa pauvr<strong>et</strong>é. En poursuivant <strong>et</strong> punissant lescoupables, il comble <strong>en</strong> même temps de ses bi<strong>en</strong>faits les pauvres <strong>et</strong>les opprimés ; il leur avait sacrifié toute sa fortune, <strong>et</strong> pour lessecourir il avait contracté des d<strong>et</strong>tes qu’il n’aurait jamais pu payer.Dans <strong>la</strong> <strong>Mongolie</strong>, dans le Turkestân ori<strong>en</strong>tal <strong>et</strong> dans <strong>la</strong> <strong>Chine</strong> même,on parle de Soung avec <strong>en</strong>thousiasme, <strong>et</strong> son nom, béni de chacun,vivra <strong>à</strong> jamais dans <strong>la</strong> postérité.9 décembre. — Des papiers écrits <strong>en</strong> russe p1.346 concernant <strong>la</strong>nouvelle mission, fur<strong>en</strong>t apportés sous main <strong>à</strong> M. Sipakov pour qu’illes traduisit <strong>en</strong> <strong>la</strong>ngue mandchoue. Les maîtres de l’école russe <strong>à</strong><strong>Péking</strong> qui n’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t pas le mandchou sont obligés d’avoirrecours <strong>à</strong> notre mission.A midi, le bitkhéchi Ourgh<strong>en</strong>taï, notre guide, vint me voir aprèsavoir r<strong>en</strong>du sa visite <strong>à</strong> l’archimandrite Pierre. Il était accompagnéde ses trois fils cad<strong>et</strong>s auxquels je fis des prés<strong>en</strong>ts, consistant <strong>en</strong>robes de soie, rasoirs <strong>et</strong> deux p<strong>et</strong>its miroirs.En récomp<strong>en</strong>se des services qu’il nous avai<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dus <strong>et</strong> afind’exciter leur zèle pour l’av<strong>en</strong>ir, je fis égalem<strong>en</strong>t des cadeaux auxconcierges chinois qui, depuis douze ans, remplissai<strong>en</strong>t leur emploi<strong>à</strong> <strong>la</strong> cour russe.Aujourd’hui, c’était le seizième jour de <strong>la</strong> neuvième lune, d’après242

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