Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à Pékinturques se servent de la même expression. On nous dit que cesmalheureux étaient des criminels qui avaient été condamnés àPéking, et auxquels on avait accordé la liberté à l’occasion del’avènement du nouvel empereur au trône.Nous avons également vu, aujourd’hui, cinquante chameauxmongols qui portaient du beurre à la cour impériale ; les chameauxqui marchaient en avant étaient ornés de petites bandes d’étoffejaune attachés à de petits bâtons, comme des drapeaux.A Thsing ho, l’archimandrite reçut la visite p1.320 d’un Chinoisnommé Khan tsiou, baptisé par les jésuites, qui venait de Péking àsa rencontre. Il était poêlier, et avait remplacé son père dans cetteprofession, à la cour russe à Péking. L’archimandrite avait déjà faitsa connaissance, lorsqu’il habitait Péking comme étudiant, de 1795à 1808.Dans la soirée, le bitkhéchi me fit demander, par son interprète,si je n’avais pas des peaux de zibelines à vendre, celles que nouslui avions données ne suffisant pas pour garnir sa pelisse. Nevoulant pas faire le commerce, ni montrer trop de complaisancepour des demandes aussi indiscrètes, je chargeai l’interprète derépondre que le bitkhéchi avait reçu de nous assez de cadeaux, etqu’il ferait bien d’acheter à Péking ce qui lui fallait pour compléterson habillement.1 er décembre. — Notre séjour à l’auberge nous coûta deux lan.A neuf heures du matin, nous nous mîmes en route pour Péking.Pendant cinq verstes environ, nous suivîmes une allée de vieuxsaules, en laissant, à droite et à gauche, des villages et descimetières. Bientôt, nous arrivâmes au faubourg de Péking. Deuxétudiants de la mission que nous venions remplacer, M. Sipakov etZimaïlov, vinrent à notre rencontre avec quatre calèches chinoises,pour les nouveaux membres, et un cheval de selle pour moi.Dans le faubourg, le bruit, le mouvement et la foule annoncèrentle voisinage de la ville la plus p1.321 peuplée de la terre ; ayant226

Voyage à Pékintourné à gauche, on passa par une rue, et l’on arriva, à l’extrémité,dans une grande plaine où les murs de Péking se présentèrent ànos yeux dans toute leur étendue.Enfin, l’espace immense qui sépare Saint-Pétersbourg de lacapitale de la Chine, était franchi 1 . Oubliant toutes nos fatigues,nous, habitants des bords du golfe de Finlande, nous nous croyionstransportés dans un clin-d’œil, et par une puissance surnaturelle,dans cette ville, qui était depuis longtemps l’objet des rêves denotre imagination et le but de nos désirs. Chacun de nous jetait,avec un sentiment de joie, ses regards sur cette muraille crénelée,dont la construction est enveloppée des ténèbres épaisses del’antiquité 2 .p1.322Au nord de la plaine, nous vîmes les murs rouges d’untemple de Foe, et, à peu de distance, l’enterrement d’un richeChinois.Ayant parcouru trois verstes dans la plaine, nous sommesarrivés au cimetière russe, où les membres de notre mission, quimeurent à Péking, sont enterrés.Le bochko Ourghentaï y vint au-devant de nous ; ayant salué lescendres de nos compatriotes, nous continuâmes notre route.Une verste plus loin nous entrâmes, en cérémonie, par la porteNgan ting men, dans la capitale de la Chine. Une foule de curieuxnous entouraient. On marcha, pendant deux verstes, dans la1 On compte six mille cinq cents verstes de Saint-Pétersbourg à Kiakhta, sur lafrontière chinoise ; et, de là jusqu’à Péking, environ quinze cents verstes.2 Cette muraille est celle de la ville tartare ; elle fut bâtie sous les Mongols, en1267 ; elle avait alors 60 li de circuit et onze portes. Le premier empereur de ladynastie des Ming la rétrécit de 5 li du côté du nord, et supprima deux portes, desorte qu’il n’en resta que neuf. C’est pour cette raison que le gouverneur de la villetartare porte le titre de gouverneur des neuf portes. En 1409 cette ville devint Peking, ou la cour septentrionale. Douze ans plus tard, on fit différents changementsà la muraille, qui eut alors 40 li de circonférence. En 1437, on commença de laflanquer de nouvelles tours, et ce travail fut terminé en deux ans. Le fossé quientoure la muraille reçoit son eau de la montagne de Chin chan, près du village dePe feou tsun, dans la juridiction de Tchhang phing tcheou. Cette source, aprèss’être réunie à plusieurs autres, coule pendant 7 li à l’orient, et reçoit, en arrivantà la capitale, le nom de Yu ho. Elle y est grossie par plusieurs ruisseaux quiviennent des monts situés à l’ouest de la plaine de Pe king. Kl.227

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> Pékintourné <strong>à</strong> gauche, on passa par une rue, <strong>et</strong> l’on arriva, <strong>à</strong> l’extrémité,dans une grande p<strong>la</strong>ine où les murs de <strong>Péking</strong> se prés<strong>en</strong>tèr<strong>en</strong>t <strong>à</strong>nos yeux dans toute leur ét<strong>en</strong>due.Enfin, l’espace imm<strong>en</strong>se qui sépare Saint-Pétersbourg de <strong>la</strong>capitale de <strong>la</strong> <strong>Chine</strong>, était franchi 1 . Oubliant toutes nos fatigues,nous, habitants des bords du golfe de Fin<strong>la</strong>nde, nous nous croyionstransportés dans un clin-d’œil, <strong>et</strong> par une puissance surnaturelle,dans c<strong>et</strong>te ville, qui était depuis longtemps l’obj<strong>et</strong> des rêves d<strong>en</strong>otre imagination <strong>et</strong> le but de nos désirs. Chacun de nous j<strong>et</strong>ait,avec un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de joie, ses regards sur c<strong>et</strong>te muraille crénelée,dont <strong>la</strong> construction est <strong>en</strong>veloppée des ténèbres épaisses del’antiquité 2 .p1.322Au nord de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ine, nous vîmes les murs rouges d’untemple de Foe, <strong>et</strong>, <strong>à</strong> peu de distance, l’<strong>en</strong>terrem<strong>en</strong>t d’un richeChinois.Ayant parcouru trois verstes dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ine, nous sommesarrivés au cim<strong>et</strong>ière russe, où les membres de notre mission, quimeur<strong>en</strong>t <strong>à</strong> <strong>Péking</strong>, sont <strong>en</strong>terrés.Le bochko Ourgh<strong>en</strong>taï y vint au-devant de nous ; ayant salué lesc<strong>en</strong>dres de nos compatriotes, nous continuâmes notre route.Une verste plus loin nous <strong>en</strong>trâmes, <strong>en</strong> cérémonie, par <strong>la</strong> porteNgan ting m<strong>en</strong>, dans <strong>la</strong> capitale de <strong>la</strong> <strong>Chine</strong>. Une foule de curieuxnous <strong>en</strong>tourai<strong>en</strong>t. On marcha, p<strong>en</strong>dant deux verstes, dans <strong>la</strong>1 On compte six mille cinq c<strong>en</strong>ts verstes de Saint-Pétersbourg <strong>à</strong> Kiakhta, sur <strong>la</strong>frontière chinoise ; <strong>et</strong>, de l<strong>à</strong> jusqu’<strong>à</strong> <strong>Péking</strong>, <strong>en</strong>viron quinze c<strong>en</strong>ts verstes.2 C<strong>et</strong>te muraille est celle de <strong>la</strong> ville tartare ; elle fut bâtie sous les Mongols, <strong>en</strong>1267 ; elle avait alors 60 li de circuit <strong>et</strong> onze portes. Le premier empereur de <strong>la</strong>dynastie des Ming <strong>la</strong> rétrécit de 5 li du côté du nord, <strong>et</strong> supprima deux portes, desorte qu’il n’<strong>en</strong> resta que neuf. C’est pour c<strong>et</strong>te raison que le gouverneur de <strong>la</strong> vill<strong>et</strong>artare porte le titre de gouverneur des neuf portes. En 1409 c<strong>et</strong>te ville devint Peking, ou <strong>la</strong> cour sept<strong>en</strong>trionale. Douze ans plus tard, on fit différ<strong>en</strong>ts changem<strong>en</strong>ts<strong>à</strong> <strong>la</strong> muraille, qui eut alors 40 li de circonfér<strong>en</strong>ce. En 1437, on comm<strong>en</strong>ça de <strong>la</strong>f<strong>la</strong>nquer de nouvelles tours, <strong>et</strong> ce travail fut terminé <strong>en</strong> deux ans. Le fossé qui<strong>en</strong>toure <strong>la</strong> muraille reçoit son eau de <strong>la</strong> montagne de Chin chan, près du vil<strong>la</strong>ge dePe feou tsun, dans <strong>la</strong> juridiction de Tchhang phing tcheou. C<strong>et</strong>te source, aprèss’être réunie <strong>à</strong> plusieurs autres, coule p<strong>en</strong>dant 7 li <strong>à</strong> l’ori<strong>en</strong>t, <strong>et</strong> reçoit, <strong>en</strong> arrivant<strong>à</strong> <strong>la</strong> capitale, le nom de Yu ho. Elle y est grossie par plusieurs ruisseaux quivi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des monts situés <strong>à</strong> l’ouest de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ine de Pe king. Kl.227

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