Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à Pékindans l’illustre empire de Ta thsing. Ensuite chacun reprit sa place,et la mission continua sa marche par la grande rue, qui était bordéede boutiques ; elle traversa la grande place, où est la maison dugousaï amban, inspecteur-général des troupes tsakhar, et parvint àla maison qui lui avait été préparée par les autorités de Khalgan.p1.281On n’avait assigné que deux chambres aux membres de lamission ; mais, grâce à l’intervention du bochko Ourghentaï, onnous en accorda une troisième. Les cosaques furent logésséparément.A six heures du soir notre bitkhéchi Tchhing arriva, accompagnéde deux officiers chargés des compliments du gousaï amban ;c’était un dzargoutchi avec un bouton en cristal sur son bonnet, etle même bitkhéchi Tchha qui était venu à notre rencontre à la portede la ville. Il fallut céder aux instances du premier, et lui donner unchien assez commun, que j’avais amené de Troïtskosavsk.On éprouva beaucoup de difficultés à faire les provisions de nosanimaux. Le bochko prétendait qu’elles auraient dû être fourniespar le gouvernement chinois ; enfin, dans la soirée on nous apportacinq corbeilles de paille hachée ; nous fûmes obligés d’acheter dumillet en gerbes à raison de 50 tchokhi la gerbe.19 novembre. — Nous fîmes des présents à nos guides dePéking, au dzanghin et au koundouï qui nous avaient accompagnésdepuis Toulga. A notre demande le dzanghin nous envoya unTurkestâni, pour traiter du prix du transport de notre troupe jusqu’àPéking. Il avait proposé de se charger du bagage à raison de 2 lanpar 100 kin, ce qui était un prix très modique ; p1.282 mais lesportiers chinois, obéissant aux désirs de notre bitkhéchi, luirefusèrent l’entrée, disant qu’ils ne le connaissaient pas.L’archimandrite, l’inspecteur des bagages, le plus ancien descosaques, l’interprète et moi, nous allâmes à midi chez le bitkhéchiTchhing, qui nous avait invités à dîner. Le gouvernement chinoisdonne ordinairement à ses frais un dîner semblable aux voyageurs200

Voyage à Pékinrusses. Le bochko, le dzargoutchi et le bitkhéchi Tchha y assistèrent.Durant le repas, il s’éleva une discussion assez animée entre nous etnos hôtes, au sujet des vexations des concierges chinois. J’avais déjàprié le bitkhéchi Tchhing, dans la matinée, de donner l’ordred’acheter du foin pour nos animaux ; il m’avait promis de s’enoccuper incessamment : voyant qu’il ne tenait pas sa parole, nous luiréitérâmes notre demande ; elle fut encore sans effet. Je réclamaialors la permission, pour nos cosaques, d’aller chercher du foin audelàde la Grande Muraille ; nous y avions remarqué la veilleplusieurs magasins où l’on vendait du bois de construction et du foin.Le bitkhéchi y consentit. Cependant nous étions encore à table,quand un cosaque vint se plaindre que les bochko de Khalganavaient refusé de leur laisser passer les portes de notre maison.L’archimandrite et moi nous nous adressâmes d’abord aubitkhéchi en le priant de nous dire à p1.283 qui nous devions cescontrariétés, et si les autorités de la ville avaient l’intention de fairemourir de faim nos animaux. On alla aux informations. Un desbochko, qui, était du nombre des concierges, fut trouvé le seulcoupable ; il s’excusa sur l’ordre qu’il avait reçu de ne paspermettre aux Russes de passer les murs de la ville. Après uneexcuse aussi vague, nous fûmes sur le point de nous lever de table,ne pouvant supporter de recevoir des marques de politesse pendantque l’on se permettait envers nous des tracasseries semblables.Alors le bitkhéchi Tachha et le bochko sortirent. Enfin, une heureaprès, le foin nous fut délivré, dans notre cour. Depuis nousn’eûmes plus à souffrir de pareilles avanies ; mais nous étionsobligés de payer pour le foin, de même que pour toutes nosprovisions de bouche, des droits très considérables au bénéfice desemployés pauvres de la ville.A huit heures du soir le Chinois Lo tchou, arrivé de Péking, vintnous remettre une lettre du chef de notre mission dans cettecapitale : elle était datée du 13 novembre, et adressée àl’archimandrite.201

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> Pékinrusses. Le bochko, le dzargoutchi <strong>et</strong> le bitkhéchi Tchha y assistèr<strong>en</strong>t.Durant le repas, il s’éleva une discussion assez animée <strong>en</strong>tre nous <strong>et</strong>nos hôtes, au suj<strong>et</strong> des vexations des concierges chinois. J’avais déj<strong>à</strong>prié le bitkhéchi Tchhing, dans <strong>la</strong> matinée, de donner l’ordred’ach<strong>et</strong>er du foin pour nos animaux ; il m’avait promis de s’<strong>en</strong>occuper incessamm<strong>en</strong>t : voyant qu’il ne t<strong>en</strong>ait pas sa parole, nous luiréitérâmes notre demande ; elle fut <strong>en</strong>core sans eff<strong>et</strong>. Je réc<strong>la</strong>maialors <strong>la</strong> permission, pour nos cosaques, d’aller chercher du foin audel<strong>à</strong>de <strong>la</strong> Grande Muraille ; nous y avions remarqué <strong>la</strong> veilleplusieurs magasins où l’on v<strong>en</strong>dait du bois de construction <strong>et</strong> du foin.Le bitkhéchi y cons<strong>en</strong>tit. Cep<strong>en</strong>dant nous étions <strong>en</strong>core <strong>à</strong> table,quand un cosaque vint se p<strong>la</strong>indre que les bochko de Khalganavai<strong>en</strong>t refusé de leur <strong>la</strong>isser passer les portes de notre maison.L’archimandrite <strong>et</strong> moi nous nous adressâmes d’abord aubitkhéchi <strong>en</strong> le priant de nous dire <strong>à</strong> p1.283 qui nous devions cescontrariétés, <strong>et</strong> si les autorités de <strong>la</strong> ville avai<strong>en</strong>t l’int<strong>en</strong>tion de fairemourir de faim nos animaux. On al<strong>la</strong> aux informations. Un desbochko, qui, était du nombre des concierges, fut trouvé le seulcoupable ; il s’excusa sur l’ordre qu’il avait reçu de ne pasperm<strong>et</strong>tre aux Russes de passer les murs de <strong>la</strong> ville. Après uneexcuse aussi vague, nous fûmes sur le point de nous lever de table,ne pouvant supporter de recevoir des marques de politesse p<strong>en</strong>dantque l’on se perm<strong>et</strong>tait <strong>en</strong>vers nous des tracasseries semb<strong>la</strong>bles.Alors le bitkhéchi Tachha <strong>et</strong> le bochko sortir<strong>en</strong>t. Enfin, une heureaprès, le foin nous fut délivré, dans notre cour. Depuis nousn’eûmes plus <strong>à</strong> souffrir de pareilles avanies ; mais nous étionsobligés de payer pour le foin, de même que pour toutes nosprovisions de bouche, des droits très considérables au bénéfice desemployés pauvres de <strong>la</strong> ville.A huit heures du soir le Chinois Lo tchou, arrivé de <strong>Péking</strong>, vintnous rem<strong>et</strong>tre une l<strong>et</strong>tre du chef de notre mission dans c<strong>et</strong>tecapitale : elle était datée du 13 novembre, <strong>et</strong> adressée <strong>à</strong>l’archimandrite.201

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