Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

chineancienne.fr
from chineancienne.fr More from this publisher
13.07.2015 Views

Voyage à PékinCHAPITRE IIDépart de la mission. Voyage jusqu’à l’Ourgap1.010@Après avoir fait toutes les dispositions préalables, lamission se mit en route le 31 août.A dix heures du matin, les bagages sortirent de Troitsko-savsk.Les personnes composant la mission venaient ensuite dans lesvoitures de M. le directeur de la douane et de M. le conseiller dechancellerie, qui nous accompagnaient avec une escorte deCosaques. Nous étions suivis par les employés et par les habitantsdu lieu. Arrivés à Kiakhta, nous nous rendîmes tous à l’église, et delà chez un négociant qui nous donna un dîner au nom descommerçants de la ville. Pendant ce temps, nos bagages, escortéspar M. Ostrovky, commandant de Troitsko-savsk, prirent le devantjusqu’à la première station, à sept verstes environ de Kiakhta.Après le dîner, nous allâmes encore une fois remercier Dieu sur lesol de notre patrie ; puis, accompagnés du clergé de Kiakhta,précédés des saintes croix, nous arrivâmes à la frontière au son descloches. Malgré la pluie, p1.011 un grand concours de curieux russeset chinois s’était assemblé. A six heures du soir, après nous êtrearrêtés quelque temps dans la maison du dzargoutchi, nousentrâmes dans l’empire chinois, accompagnés par le directeur de ladouane et par le conseiller de chancellerie. Arrivés aux tentes queles Chinois nous avaient dressées à une distance de trois verstes, ledzargoutchi nous fit présenter du thé ; nous prîmes congé de noscompatriotes, et, malgré une pluie assez forte, nous nous mîmes enroute. Un détachement de vingt cavaliers mongols composait notreavant-garde ; elle était commandée par un dzanguin, ayant sur sonbonnet un bouton blanc opaque, ce qui lui donnait le rang decornette ; il était accompagné d’un koundoui (sergent-majormongol), portant sur son bonnet un bouton de cuivre jaune.18

Voyage à PékinLe bitkhéchi et le bochko suivaient ce détachement dans unecalèche chinoise 1 , ou chariot couvert à deux roues, ayant unepetite fenêtre de chaque côté ; elle était menée par deuxconducteurs à cheval, au moyen d’une perche fixéetransversalement sur la limonière, et attachée sur la selle. Venaientensuite dans deux autres voitures les membres de la mission,conduits par des p1.012 chevaux de poste chinois ; l’inspecteur dubagage, l’interprète et moi, nous suivions à cheval, accompagnésde dix Cosaques. Le toussoulakhtchi Idam ne nous quitta pointdurant tout le voyage.Vers sept heures, après avoir parcouru quatre verstes, nousfîmes halte. Il y avait quatre iourtes 2 préparées pour nous ; l’uneétait pour le clergé, l’autre pour les étudiants, la troisième pour moiet ma suite, et la quatrième pour les Cosaques. Notre bagage étaitdéjà arrivé ; les chevaux et les bœufs pâturèrent ; quant auxchameaux on les prépara au voyage en les privant de manger et deboire pendant douze jours. Les chevaux qui avaient servi autransport du bagage, furent privés de nourriture pendant toute lanuit, pour les fortifier, suivant l’usage des Mongols et des habitantsde la Sibérie.Je fis présent d’une peau de chèvre noire au dzanghin et aukoundoui, qui retournaient à Kiakhta. On ne fait de cadeaux qu’auxpersonnes les plus distinguées.A dix heures du soir, on soupa chez le chef de la mission. Nouscampions dans un endroit appelé Ghilân-nor (lac Blanc). C’est unevaste p1.013 plaine, abondante en pâturages, qui se prolonge au sudde Kiakhta jusqu’à une distance de dix verstes, et de l’est à l’ouest1 Ils ne voyagèrent dans cette calèche, qu’un employé de l’Ourga leur avait prêtée,que de l’Ourga à Kiakhta, et à leur retour de Kiakhta à l’Ourga ; ensuite ilsmontèrent à cheval.2 Une iourte ou kibitka s’appelle en langue mongole ghèr ; plusieurs iourtesplacées ensemble et formant une espèce de village des steppes ou une station, senomment ourto. Oulous ou olos, signifie en mongol empire, peuple ; ordo unchâteau ou le palais impérial.19

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> PékinLe bitkhéchi <strong>et</strong> le bochko suivai<strong>en</strong>t ce détachem<strong>en</strong>t dans unecalèche chinoise 1 , ou chariot couvert <strong>à</strong> deux roues, ayant unep<strong>et</strong>ite f<strong>en</strong>être de chaque côté ; elle était m<strong>en</strong>ée par deuxconducteurs <strong>à</strong> cheval, au moy<strong>en</strong> d’une perche fixé<strong>et</strong>ransversalem<strong>en</strong>t sur <strong>la</strong> limonière, <strong>et</strong> attachée sur <strong>la</strong> selle. V<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t<strong>en</strong>suite dans deux autres voitures les membres de <strong>la</strong> mission,conduits par des p1.012 chevaux de poste chinois ; l’inspecteur dubagage, l’interprète <strong>et</strong> moi, nous suivions <strong>à</strong> cheval, accompagnésde dix Cosaques. Le toussou<strong>la</strong>khtchi Idam ne nous quitta pointdurant tout le voyage.Vers sept heures, après avoir parcouru quatre verstes, nousfîmes halte. Il y avait quatre iourtes 2 préparées pour nous ; l’uneétait pour le clergé, l’autre pour les étudiants, <strong>la</strong> troisième pour moi<strong>et</strong> ma suite, <strong>et</strong> <strong>la</strong> quatrième pour les Cosaques. Notre bagage étaitdéj<strong>à</strong> arrivé ; les chevaux <strong>et</strong> les bœufs pâturèr<strong>en</strong>t ; quant auxchameaux on les prépara au voyage <strong>en</strong> les privant de manger <strong>et</strong> deboire p<strong>en</strong>dant douze jours. Les chevaux qui avai<strong>en</strong>t servi autransport du bagage, fur<strong>en</strong>t privés de nourriture p<strong>en</strong>dant toute <strong>la</strong>nuit, pour les fortifier, suivant l’usage des Mongols <strong>et</strong> des habitantsde <strong>la</strong> Sibérie.Je fis prés<strong>en</strong>t d’une peau de chèvre noire au dzanghin <strong>et</strong> aukoundoui, qui r<strong>et</strong>ournai<strong>en</strong>t <strong>à</strong> Kiakhta. On ne fait de cadeaux qu’auxpersonnes les plus distinguées.A dix heures du soir, on soupa chez le chef de <strong>la</strong> mission. Nouscampions dans un <strong>en</strong>droit appelé Ghilân-nor (<strong>la</strong>c B<strong>la</strong>nc). C’est unevaste p1.013 p<strong>la</strong>ine, abondante <strong>en</strong> pâturages, qui se prolonge au sudde Kiakhta jusqu’<strong>à</strong> une distance de dix verstes, <strong>et</strong> de l’est <strong>à</strong> l’ouest1 Ils ne voyagèr<strong>en</strong>t dans c<strong>et</strong>te calèche, qu’un employé de l’Ourga leur avait prêtée,que de l’Ourga <strong>à</strong> Kiakhta, <strong>et</strong> <strong>à</strong> leur r<strong>et</strong>our de Kiakhta <strong>à</strong> l’Ourga ; <strong>en</strong>suite ilsmontèr<strong>en</strong>t <strong>à</strong> cheval.2 Une iourte ou kibitka s’appelle <strong>en</strong> <strong>la</strong>ngue mongole ghèr ; plusieurs iourtesp<strong>la</strong>cées <strong>en</strong>semble <strong>et</strong> formant une espèce de vil<strong>la</strong>ge des steppes ou une station, s<strong>en</strong>omm<strong>en</strong>t ourto. Oulous ou olos, signifie <strong>en</strong> mongol empire, peuple ; ordo unchâteau ou le pa<strong>la</strong>is impérial.19

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!