Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à PékinDe nombreux troupeaux, appartenant à l’empereur, paissaientdans les environs. Les bergers, dont la plupart étaient des lama, serassemblèrent en foule autour de notre camp, pour satisfaire leurcuriosité. Notre station et les trois suivantes se trouvent dans lekhochoun, ou la division de Koubà charà qui se distingue par unpavillon jaune orné d’une bordure.Les présents accoutumés furent donnés au khavan et audjounda, pour encourager leur zèle.Le terrain de la plus grande partie de notre route, depuis le 22octobre jusqu’à ce jour, avait constamment été sablonneux etentrecoupé de collines et d’élévations plus ou moins roides. Une foisseulement, près d’Olòn khoudoùk, nous p1.257 trouvâmes de petitescornalines dans du gravier, et sur un chemin ferré, entre Saitoussouet Khoudjirtou.Nos journées furent généralement de vingt à vingt-cinq verstes ;une fut de trente, et une autre même de quarante.@184

Voyage à PékinCHAPITRE VIVoyage à travers le territoire des Tsakhar jusqu’à la forteressede Khalgan, située dans la grande muraille de la Chine8 novembre. — p1.258 Les Tsakhar, suivant l’exemple desSounit 1 , nous fournirent quatre chameaux et un chariot chinois. Ala station précédente, des Mongols nous avaient prié de leur vendreun chariot à un cheval.A huit heures du matin nous nous mîmes en route pour Kharàtologòï (colline noire), située au sud, laissant à la station deuxchameaux et un cheval épuisés.Nous fûmes très surpris de trouver à six verstes d’Elesoutoù, surla route même, dans un sac de cuir, le cadavre d’un enfant âgéd’un an. Il y avait sur le sac un petit morceau de peau de mouton,un peu de millet et un petit pain. C’est la manière ordinaire, chezles Mongols, d’enterrer les morts.p1.259Notre imagination s’épouvante de l’idée de la mort, etlorsqu’elle est préoccupée de cette crainte, l’avenir ne s’offre plus ànous que sous des couleurs lugubres. La superstition, profitant decette terreur, a établi une foule de pratiques bizarres pour écarterles maux dont elle se croit irrévocablement menacée ; les prêtresde Bouddha, pour maîtriser l’esprit de leurs sectateurs, ontreprésenla mort sous une image effrayante. Le moribond dévotfait appeler un lama pour assurer le salut de son corps et de sonâme ; le prêtre, après avoir pris des renseignements sur le jour etl’heure de la naissance du malade, sur les circonstances qui l’ontaccompagnée, et sur tout ce qui lui est arrivé pendant sa vie,prononce, d’après les saints livres et les lois de l’astrologie, si lecorps sera brûlé ou jeté à l’eau, s’il sera exposé dans une espèce de@1 Les usages des ancêtres sont des lois sacrées pour les Asiatiques ; ilss’empressent de les suivre aussitôt que l’occasion s’en présente.185

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> PékinCHAPITRE VI<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> <strong>travers</strong> le territoire des Tsakhar jusqu’<strong>à</strong> <strong>la</strong> forteressede Khalgan, située dans <strong>la</strong> grande muraille de <strong>la</strong> <strong>Chine</strong>8 novembre. — p1.258 Les Tsakhar, suivant l’exemple desSounit 1 , nous fournir<strong>en</strong>t quatre chameaux <strong>et</strong> un chariot chinois. A<strong>la</strong> station précéd<strong>en</strong>te, des Mongols nous avai<strong>en</strong>t prié de leur v<strong>en</strong>dreun chariot <strong>à</strong> un cheval.A huit heures du matin nous nous mîmes <strong>en</strong> route pour Khar<strong>à</strong>tologòï (colline noire), située au sud, <strong>la</strong>issant <strong>à</strong> <strong>la</strong> station deuxchameaux <strong>et</strong> un cheval épuisés.Nous fûmes très surpris de trouver <strong>à</strong> six verstes d’Elesoutoù, sur<strong>la</strong> route même, dans un sac de cuir, le cadavre d’un <strong>en</strong>fant âgéd’un an. Il y avait sur le sac un p<strong>et</strong>it morceau de peau de mouton,un peu de mill<strong>et</strong> <strong>et</strong> un p<strong>et</strong>it pain. C’est <strong>la</strong> manière ordinaire, chezles Mongols, d’<strong>en</strong>terrer les morts.p1.259Notre imagination s’épouvante de l’idée de <strong>la</strong> mort, <strong>et</strong>lorsqu’elle est préoccupée de c<strong>et</strong>te crainte, l’av<strong>en</strong>ir ne s’offre plus <strong>à</strong>nous que sous des couleurs lugubres. La superstition, profitant dec<strong>et</strong>te terreur, a établi une foule de pratiques bizarres pour écarterles maux dont elle se croit irrévocablem<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>acée ; les prêtresde Bouddha, pour maîtriser l’esprit de leurs sectateurs, ontreprés<strong>en</strong>té <strong>la</strong> mort sous une image effrayante. Le moribond dévotfait appeler un <strong>la</strong>ma pour assurer le salut de son corps <strong>et</strong> de sonâme ; le prêtre, après avoir pris des r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts sur le jour <strong>et</strong>l’heure de <strong>la</strong> naissance du ma<strong>la</strong>de, sur les circonstances qui l’ontaccompagnée, <strong>et</strong> sur tout ce qui lui est arrivé p<strong>en</strong>dant sa vie,prononce, d’après les saints livres <strong>et</strong> les lois de l’astrologie, si lecorps sera brûlé ou j<strong>et</strong>é <strong>à</strong> l’eau, s’il sera exposé dans une espèce de@1 Les usages des ancêtres sont des lois sacrées pour les Asiatiques ; ilss’empress<strong>en</strong>t de les suivre aussitôt que l’occasion s’<strong>en</strong> prés<strong>en</strong>te.185

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