Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à Pékinkhan de Dokour-tib. Le souverain appela les héros. En apprenant lanouvelle des victoires d’Andoulman, ils sourirent et demandèrent àl’instant qu’on lui déclarât la guerre. p1.241 Bouiantik, qui parle dixlangues, proposa d’envoyer dix messagers, suivis chacun de dixmillions de soldats, de les faire marcher nuit et jour en annonçantpartout que Ghessur lui-même les suivait de près avec sa puissantearmée. Choumar revêt déjà sa brillante cotte de mailles ; il y ajouteson arc pesant, et remplit son carquois de quatre-vingt-huit flèchesornées de larges plumes ; il ceint un glaive long de neuf toises, etsautant sur son coursier bai, il s’approche du souverain, et s’écrie :— Monarque redoutable, j’irai seul contre Mangoùcha auxdouze têtes. Il a conquis cinq millions de nos provinces.Que tardons-nous ?Le puissant monarque donne l’ordre de se préparer à la guerre.Lorsque les guerriers furent tous rassemblés, il voulut que cettecampagne, qui pouvait durer douze ans, fût terminée en douzemois. Il confie au vieux Tsarghin le soin de veiller sur le peuple etsur les troupeaux ; mais le héros octogénaire adresse ces paroles àson prince :— O mon maître, il est vrai, j’ai vécu quatre-vingts ans,mais je désire encore une fois me trouver à un combatterrible.Lorsque Khourmousta, du haut des cieux, t’envoya àSampou-tib, il te prédit deux guerres cruelles. Lapremière fut excitée par les khan de Charagòl, l’autrecommence aujourd’hui. p1.242 J’ai vu beaucoup de jours. Jen’ai plus longtemps à vivre. Permets donc, ô mon prince,que je t’accompagne au combat.Ainsi parla le vieillard ému. Le khan pouvait à peine retenir seslarmes. Alors un héros, le jeune Nanson, s’approche de lui, et lui dit :—Tu as toujours obéi à ton souverain, pourquoi veux-tut’opposer à ses ordres ?172

Voyage à PékinLe vieux Tsarghin lui réplique aussitôt :— Que penserais-tu de moi, toi Nanson, âgé de quinzeans ? Je suis Tsarghin, accablé par le fardeau de mesquatre-vingts ans. Mon cheval, au poil mêlé, peut à peinearracher l’herbe des prés, des cheveux blancs couvrentma tête, mais je désire encore une fois combattre sousles yeux de mon souverain et dans les mêmes rangs quetoi, cher Nanson.Ainsi parla ce héros avec une voix touchante, et tous les hérosjoignirent leurs larmes aux siennes.Alors le roi donne ses vêtements au vieillard, lui dit :— Tsarghin, mon bien-aimé, tu dis la vérité, mais tu astoujours respecté mes ordres : reste donc ici et veille surmon peuple.— Bénies soient tes paroles, ô bògdo, répondit Tsarghin ;je t’ai obéi dès ma jeunesse, serait-il possible que le vieuxTsarghin voulût se rendre criminel ? Mes os sontdesséchés, mon sang noir s’est refroidi dans mes veines,p1.243la vieillesse me destine à la terre. Je désirais mourirsous tes yeux sur le champ de bataille, tu en ordonnesautrement.— Tsarghin ! tu n’as plus de vigueur, garde les foyers.— Oui, il est vrai, mes forces sont épuisées.... je reste !Le souverain se dispose à la guerre contre Mangoùcha auxdouze têtes, et donne cet ordre à Oulan et à Bouiantik :— Allez en avant ; arrivez sur le territoire de l’ennemi,annoncez que Ghessur khan, souverain de Sampou-tib,s’avance avec son armée pour couper toutes les têtes deMangoùcha, l’une après l’autre.Oulan et Bouiantik montent joyeusement à cheval, et parviennentau pays ennemi. Tous deux se précipitent sur le haras de chevaux173

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> PékinLe vieux Tsarghin lui réplique aussitôt :— Que p<strong>en</strong>serais-tu de moi, toi Nanson, âgé de quinzeans ? Je suis Tsarghin, accablé par le fardeau de mesquatre-vingts ans. Mon cheval, au poil mêlé, peut <strong>à</strong> peinearracher l’herbe des prés, des cheveux b<strong>la</strong>ncs couvr<strong>en</strong>tma tête, mais je désire <strong>en</strong>core une fois combattre sousles yeux de mon souverain <strong>et</strong> dans les mêmes rangs qu<strong>et</strong>oi, cher Nanson.Ainsi par<strong>la</strong> ce héros avec une voix touchante, <strong>et</strong> tous les hérosjoignir<strong>en</strong>t leurs <strong>la</strong>rmes aux si<strong>en</strong>nes.Alors le roi donne ses vêtem<strong>en</strong>ts au vieil<strong>la</strong>rd, lui dit :— Tsarghin, mon bi<strong>en</strong>-aimé, tu dis <strong>la</strong> vérité, mais tu astoujours respecté mes ordres : reste donc ici <strong>et</strong> veille surmon peuple.— Bénies soi<strong>en</strong>t tes paroles, ô bògdo, répondit Tsarghin ;je t’ai obéi dès ma jeunesse, serait-il possible que le vieuxTsarghin voulût se r<strong>en</strong>dre criminel ? Mes os sontdesséchés, mon sang noir s’est refroidi dans mes veines,p1.243<strong>la</strong> vieillesse me destine <strong>à</strong> <strong>la</strong> terre. Je désirais mourirsous tes yeux sur le champ de bataille, tu <strong>en</strong> ordonnesautrem<strong>en</strong>t.— Tsarghin ! tu n’as plus de vigueur, garde les foyers.— Oui, il est vrai, mes forces sont épuisées.... je reste !Le souverain se dispose <strong>à</strong> <strong>la</strong> guerre contre Mangoùcha auxdouze têtes, <strong>et</strong> donne c<strong>et</strong> ordre <strong>à</strong> Ou<strong>la</strong>n <strong>et</strong> <strong>à</strong> Bouiantik :— Allez <strong>en</strong> avant ; arrivez sur le territoire de l’<strong>en</strong>nemi,annoncez que Ghessur khan, souverain de Sampou-tib,s’avance avec son armée pour couper toutes les têtes deMangoùcha, l’une après l’autre.Ou<strong>la</strong>n <strong>et</strong> Bouiantik mont<strong>en</strong>t joyeusem<strong>en</strong>t <strong>à</strong> cheval, <strong>et</strong> parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tau pays <strong>en</strong>nemi. Tous deux se précipit<strong>en</strong>t sur le haras de chevaux173

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