Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

Voyage à Pékingranit. Oui, je suis le bògdo régnant, mais après avoirdompté Mangoùcha aux douze têtes j’ai été vaincu par lebreuvage enchanté d’Aroùla.Semblable au bruit du tonnerre produit dans le ciel par lesdragons bleus, ainsi retentirent les lamentations du souverain. Lesâmes de ces héros, sous la forme d’éléphants, de tigres et de loups,p1.237entourèrent trois fois leur monarque en poussant deshurlements plaintifs.Les trois sœurs bienheureuses, en entendant ces gémissements,descendirent de leurs célestes habitations pour calmer la douleur deleur frère ; mais le voyant inconsolable elles retournèrent près deKhourmousta leur père, chef des trente-trois tengheri et grandprotecteur de la terre. Khourmousta ouvrit le livre des destins et ylut les paroles suivantes :« Ghessur khan a quitté l’empire des tengheri à la tête deses héros, mais le sort a voulu qu’ils périssent avant leurmaître. Cependant Ghessur khan, avant de livrer sondernier combat, parvint à vaincre neuf fois les trois mauvaistengheri, qui, sous la forme de trois khan puissants, avaientréussi à le vaincre une fois sur la terre !Khourmousta, entouré d’une foule de tengheri, se présentadevant Bouddha et dit avec respect :— Maître des dieux, votre envoyé sur la terre y a perdutrente de ses héros. La guerre est terminée, mais leurchef valeureux embrasse en gémissant les ossements deses guerriers.Le maître des dieux l’écoute avec un doux sourire, et en présencede mille bourkhan, il prend un badir 1 noir, avec de l’archan, enremplit p1.238 un boumba, et le présentant à Khourmousta, il lui dit :1 Vase sacré par lequel le principal bourkhan est ordinairement représenté chez lesMongols.169