Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à Pékingrande quantité que sur les flancs de cette montagne. Ces buissons,ainsi que le boudourgounà pourraient remplacer le bois. A troisverstes de la station, un grand obò s’élève sur le mont Zaryn, aupied duquel est le puits de Zarî sàïn oussoù dont on ne se sert plus.Nous fîmes halte à la station de Khoudjirtou (lieu salé).L’infatigable bochko me fit de nouvelles demandes ; il voulaitencore un sabre d’officier pareil à celui que nous avions donné aubitkhéchi. Il tâchait de nous faire comprendre, par ses paroles etpar ses gestes, qu’il désirait le laisser en souvenir à sesdescendants pour qu’ils puissent dire à la postérité, en montrant cesabre, que leur aïeul avait accompagné la mission russe. Je luirépondis qu’à mon grand regret il n’y en avait plus.1 er novembre. — Notre traite d’aujourd’hui (23 verstes jusqu’àKoul khoudoùk, puits du chemin) fut la plus fatigante de tout levoyage. Le chemin p1.230 était montueux ; le terrain, mêlé de sableet d’argile, devenait presque impraticable à cause de la pluie ; lesmontagnes étaient couvertes de neige ; nos chevaux et noschameaux furent si fatigués par la violence des vents, par le froid,la distance des stations, la mauvaise nourriture et l’eau salée,pendant les onze jours de la traversée du territoire des Sounit, quesix de nos chameaux succombèrent sous le faix, et six chevauxd’attelage furent entièrement rendus ; les chevaux de selle avaientbeaucoup de peine à marcher au pas.Le derissoù croît ici jusqu’à deux archines de hauteur ; lesmontagnes sont remplies de dzerèn, ou antilopes. Les lacs saléssont communs.En chemin, nous vîmes de loin un temple et les iourtes d’unriche lama.Heureusement la mission fut accueillie à cette station avecl’hospitalité habituelle des Sounit occidentaux. Les iourtes étaientexcellentes ; l’on nous avait même préparé du thé en briques, dufromage et du beurre. Le meirén Namsaraï, qui devait nous quitter164

Voyage à Pékinici, arriva bientôt avec plusieurs taïdzi des Sounit occidentaux ; leplus distingué d’entr’eux s’appelait Aràchi.p1.231En voyant l’état déplorable de nos chevaux et de noschameaux, il fit dire au bitkhéchi qu’il était indispensable de nousaccorder un jour de repos.2 novembre. — Le vent ne cessa pas de souffler ; à deuxheures après midi il tomba de la neige. Nouvelles souffrances pournos animaux.Le bitkhéchi ayant appris notre dessein de laisser une partie denos animaux chez les Tsakhar, nous fit remarquer que cette mesurene nous serait pas avantageuse, parce que les Tsakhar étaientpassablement voleurs. Il ajouta que l’on pourrait louer d’autresanimaux partout où nous nous arrêtions, mais que cela nousreviendrait trop cher, et que, par conséquent, il vaudrait mieuxcontinuer la route avec les nôtres jusqu’à Charbatàï ou TsaganBalgassoù. C’était aussi notre désir, mais les forces de nos pauvresbêtes déclinaient sensiblement. Nous fûmes obligés de laisser ici deuxchameaux et un cheval contre la quittance du meirén Namsaràï.Les Sounit orientaux, qui nous avaient accompagnés jusqu’àcette station, nous quittèrent ; ils reçurent les cadeaux habituels.3 novembre. — Le matin le thermomètre était à quatorzedegrés au-dessous de zéro. Nous vîmes en chemin un templeentouré de plusieurs bâtiments en bois et en pierre.Nous aperçûmes, à dix verstes de la route, au p1.232 sud, unemontagne pointue. Un de nos guides nous dit qu’elle s’appelaitKharbàtou (montagne du tir). Elle reçut ce nom en mémoire deGhessur khan, mis au rang des dieux par les Mongols. On raconteque ce héros avait placé un but sur cette montagne, et que d’uneautre, éloignée de plus de cinquante verstes, il avait tiré des flèchessans jamais le manquer. Les Mongols, ainsi que les Bouriates et lesKalmuks, racontent plusieurs prouesses merveilleuses de ce165

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> <strong>Péking</strong>rande quantité que sur les f<strong>la</strong>ncs de c<strong>et</strong>te montagne. Ces buissons,ainsi que le boudourgoun<strong>à</strong> pourrai<strong>en</strong>t remp<strong>la</strong>cer le bois. A troisverstes de <strong>la</strong> station, un grand obò s’élève sur le mont Zaryn, aupied duquel est le puits de Zarî s<strong>à</strong>ïn oussoù dont on ne se sert plus.Nous fîmes halte <strong>à</strong> <strong>la</strong> station de Khoudjirtou (lieu salé).L’infatigable bochko me fit de nouvelles demandes ; il vou<strong>la</strong>it<strong>en</strong>core un sabre d’officier pareil <strong>à</strong> celui que nous avions donné aubitkhéchi. Il tâchait de nous faire compr<strong>en</strong>dre, par ses paroles <strong>et</strong>par ses gestes, qu’il désirait le <strong>la</strong>isser <strong>en</strong> souv<strong>en</strong>ir <strong>à</strong> sesdesc<strong>en</strong>dants pour qu’ils puiss<strong>en</strong>t dire <strong>à</strong> <strong>la</strong> postérité, <strong>en</strong> montrant cesabre, que leur aïeul avait accompagné <strong>la</strong> mission russe. Je luirépondis qu’<strong>à</strong> mon grand regr<strong>et</strong> il n’y <strong>en</strong> avait plus.1 er novembre. — Notre traite d’aujourd’hui (23 verstes jusqu’<strong>à</strong>Koul khoudoùk, puits du chemin) fut <strong>la</strong> plus fatigante de tout levoyage. Le chemin p1.230 était montueux ; le terrain, mêlé de sable<strong>et</strong> d’argile, dev<strong>en</strong>ait presque impraticable <strong>à</strong> cause de <strong>la</strong> pluie ; lesmontagnes étai<strong>en</strong>t couvertes de neige ; nos chevaux <strong>et</strong> noschameaux fur<strong>en</strong>t si fatigués par <strong>la</strong> viol<strong>en</strong>ce des v<strong>en</strong>ts, par le froid,<strong>la</strong> distance des stations, <strong>la</strong> mauvaise nourriture <strong>et</strong> l’eau salée,p<strong>en</strong>dant les onze jours de <strong>la</strong> <strong>travers</strong>ée du territoire des Sounit, quesix de nos chameaux succombèr<strong>en</strong>t sous le faix, <strong>et</strong> six chevauxd’atte<strong>la</strong>ge fur<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dus ; les chevaux de selle avai<strong>en</strong>tbeaucoup de peine <strong>à</strong> marcher au pas.Le derissoù croît ici jusqu’<strong>à</strong> deux archines de hauteur ; lesmontagnes sont remplies de dzerèn, ou antilopes. Les <strong>la</strong>cs saléssont communs.En chemin, nous vîmes de loin un temple <strong>et</strong> les iourtes d’unriche <strong>la</strong>ma.Heureusem<strong>en</strong>t <strong>la</strong> mission fut accueillie <strong>à</strong> c<strong>et</strong>te station avecl’hospitalité habituelle des Sounit occid<strong>en</strong>taux. Les iourtes étai<strong>en</strong>texcell<strong>en</strong>tes ; l’on nous avait même préparé du thé <strong>en</strong> briques, dufromage <strong>et</strong> du beurre. Le meirén Namsaraï, qui devait nous quitter164

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