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Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> Pékin29 octobre. — Dans <strong>la</strong> matinée le thermomètre marqua dixdegrés au-dessous de zéro. A deux heures après midi nousarrivâmes <strong>à</strong> S<strong>à</strong>ïn oussou (bonne eau ou puits intarissable). La routefut mauvaise <strong>et</strong> fatigante ; plusieurs <strong>en</strong>droits pierreux étai<strong>en</strong>tcouverts de boudourgoun<strong>à</strong> ; dans d’autres, qui étai<strong>en</strong>t sablonneux,croissait une haute p<strong>la</strong>nte verdâtre nommée souli.Si les chevaux <strong>en</strong> mang<strong>en</strong>t, <strong>et</strong> boiv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite l’eau salée, ilssont attaqués de fortes dyss<strong>en</strong>teries qui leur caus<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t <strong>la</strong>mort. Ce traj<strong>et</strong> pénible dure p<strong>en</strong>dant sept stations ou c<strong>en</strong>tcinquante verstes ; jusqu’aux habitations des Mongols Tsakhar, onn’aperçoit partout qu’une mer de sable <strong>et</strong> des cailloux ; telle est <strong>la</strong>steppe de Gobi, semb<strong>la</strong>ble au désert de Sahara <strong>en</strong> Afrique.Au comm<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t de <strong>la</strong> journée nous vîmes de loin le montTal<strong>à</strong>ïn Irmyk (borne de <strong>la</strong> steppe), <strong>et</strong> près de notre station le puitsde Boumbatoù 1 où <strong>la</strong> mission de 1807 s’arrêta le 3 novembre.p1.227Ce puits est orné de crânes de chevaux, triste parure dessteppes ! L’eau y est salée <strong>et</strong> assez mauvaise ; heureusem<strong>en</strong>t il yavait de bons pâturages tout près de notre station, <strong>à</strong> l’ouest duThal<strong>à</strong>ïn Irmyk. Les Mongols de ce lieu nous dir<strong>en</strong>t que lorsque l’ontransporte des marchandises de Khalgan <strong>à</strong> l’Ourga, éloignés l’un del’autre de mille verstes, on charge sur chaque chameau 300 kin ou11 pouds ; on paie 6 <strong>la</strong>n <strong>et</strong> demi pour chaque chameau. Ils nousdir<strong>en</strong>t aussi qu’<strong>à</strong> une verste <strong>et</strong> demie de <strong>la</strong> station, il y a un <strong>la</strong>c saléqui dépose le sel dont ses eaux sont imprégnées ; les habitants duvoisinage le recueill<strong>en</strong>t <strong>et</strong> le port<strong>en</strong>t <strong>à</strong> Khalgan, <strong>à</strong> Koukoù-khotò <strong>et</strong>autres villes peu éloignées de <strong>la</strong> Grande Muraille. C<strong>et</strong>te année, <strong>la</strong>charge d’un chameau, de 300 kin, s’était v<strong>en</strong>due de 3 <strong>à</strong> 5 <strong>la</strong>n.Quand il y a de <strong>la</strong> concurr<strong>en</strong>ce, le prix diminue au-dessous de 3 <strong>la</strong>n.1 Un boùmba est un vase <strong>en</strong> arg<strong>en</strong>t ou <strong>en</strong> cuivre, dont on se sert pour lesoffrandes, dans les temples de Bouddha. On y prépare l’archan, ou l’eau bénite,qui, suivant les <strong>la</strong>ma, acquiert une vertu miraculeuse si on <strong>la</strong> verse devant lesbourkhan. On mêle, <strong>à</strong> c<strong>et</strong>te eau, une composition de muscade (dzadi), de clous degirofle (bitî), de deux sortes de cardamome (soumél <strong>et</strong> khagoùl), de safran(khourgoùm) <strong>et</strong> de marne ou d’argile b<strong>la</strong>nche (dzoug<strong>à</strong>n).162

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