Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à Pékin26 octobre. — Dans la matinée le vent continua de souffler dumême point et avec plus de violence ; le froid fut très vif. Le soleilse leva au milieu de nuages rougeâtres. A notre arrivée à Batkhai,nos chevaux étaient rendus de mauvaise nourriture et de fatigue,car nous avions voyagé presque continuellement dans desmontagnes pierreuses, qui sont des rameaux du mont Darkhàn ;elles portent le nom de Soumyïn Tcholoù (pierre du temple), peutêtreà cause d’un temple de Bouddha, qui est, dit-on., situé dans levoisinage. Cette chaîne de montagnes ressemble à un cimetière,par la singulière position des pierres dont elle est couverte ; ondistingue de loin la surface blanche des lacs salés qui sont trèsnombreux dans ces cantons. L’eau des puits a également le goûtsalé ; cette eau est excellente pour les bêtes sauvages, mais trèscontraire aux animaux domestiques. Nous vîmes, près des deuxpuits de notre station, les chevaux de l’empereur, dont plus dedeux mille pâturaient dans les environs. Ils étaient de différentescouleurs ; plusieurs avaient des étoiles au front 1 , conformément augoût p1.224 chinois ; ils n’étaient pas grands, mais étaient assez fortset bien nourris.27 octobre. — J’allai visiter le mont Bathkàï, situé à une versteà l’est de la station ; à ses pieds on trouve quelques misérablesiourtes habitées par des bergers impériaux. De son sommet,comme de celui du Darkhàn, on découvre de tous les côtés devastes plaines où paissent de nombreux troupeaux ; en quelquesendroits on aperçoit des iourtes noires, semblables à des îlots surun grand lac. En jetant les yeux sur ces déserts, il est difficile decroire que l’habitant du Gobi jouisse d’un certain bien-être : il estdépourvu de bois et manque des choses les plus nécessaires auxpremiers besoins de la vie ; au commencement de l’été il prie le ciel1 Les Mongols n’aiment pas les chevaux qui ont au front une longue et large étoile.Ils ne s’en servent jamais pour chevaux de selle ; ils les vendent aux Chinois pourêtre employés à l’attelage. Quant à la couleur, les Mongols préfèrent les chevauxblancs, pour les personnes de distinction, et ceux de couleur isabelle, baie et noire.160

Voyage à Pékinde lui accorder de la pluie, qui rarement arrose les steppes. Danscette saison, la sécheresse fait périr son bétail, sa seule ressource.Le même malheur le menace en hiver ; la neige et le verglascouvrent la terre et dérobent à ses animaux les seules herbes quipuissent les faire subsister. Nous apprîmes des Mongols qu’il y acinq ans, toute la steppe de Gobi fut affligée d’une mortalité debétail si p1.225 grande, que des propriétaires ne conservèrent quevingt chevaux sur cinq cents, et quatre bœufs sur deux cents. Leshabitants de ces déserts n’ont pu se remettre de cette perteextraordinaire.28 octobre. — Ayant dit au bitkhéchi que nous désirions,lorsque nous retournerions en Russie, prendre une route pluscourte et moins fatigante pour aller de Khalgan à Tsouroukhaïtou, ilrépondit que ce chemin passait non par le pays des Khalkha, maissur les terres des Mongols, qui ne dépendaient pas du Li fan yuan(tribunal des affaires étrangères de Péking). C’était une mauvaiseexcuse. L’expérience nous prouva qu’il convenait au vang del’Ourga, homme fin et intéressé, de nous faire passer par cette ville.Nous avions constamment marché dans cette journée sur unterrain pierreux et sablonneux, de sorte que nous étions trèsfatigués en arrivant à Olòn khoudoùk (plusieurs puits). Les derissouy croissent en abondance ; l’eau des puits était salée. (40 verstes).Pendant toute la journée le thermomètre marqua huit degrésau-dessous de zéro. Pour nous réchauffer un peu, nous prîmes leparti de parcourir à pied la moitié du chemin. Près de la stationnous vîmes sept iourtes habitées par un khoubilgan nommé Dayan.Leur extérieur ne nous donna pas une haute idée de la grandeur nip1.226de la richesse de ce régénéré, objet de la vénération desMongols.Une partie de nos guides sounites nous quittèrent après avoirreçu les cadeaux d’usage. Le meirén et plusieurs taïdzi restèrentavec nous.161

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> Pékin26 octobre. — Dans <strong>la</strong> matinée le v<strong>en</strong>t continua de souffler dumême point <strong>et</strong> avec plus de viol<strong>en</strong>ce ; le froid fut très vif. Le soleilse leva au milieu de nuages rougeâtres. A notre arrivée <strong>à</strong> Batkhai,nos chevaux étai<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dus de mauvaise nourriture <strong>et</strong> de fatigue,car nous avions voyagé presque continuellem<strong>en</strong>t dans desmontagnes pierreuses, qui sont des rameaux du mont Darkh<strong>à</strong>n ;elles port<strong>en</strong>t le nom de Soumyïn Tcholoù (pierre du temple), peutêtre<strong>à</strong> cause d’un temple de Bouddha, qui est, dit-on., situé dans levoisinage. C<strong>et</strong>te chaîne de montagnes ressemble <strong>à</strong> un cim<strong>et</strong>ière,par <strong>la</strong> singulière position des pierres dont elle est couverte ; ondistingue de loin <strong>la</strong> surface b<strong>la</strong>nche des <strong>la</strong>cs salés qui sont trèsnombreux dans ces cantons. L’eau des puits a égalem<strong>en</strong>t le goûtsalé ; c<strong>et</strong>te eau est excell<strong>en</strong>te pour les bêtes sauvages, mais trèscontraire aux animaux domestiques. Nous vîmes, près des deuxpuits de notre station, les chevaux de l’empereur, dont plus dedeux mille pâturai<strong>en</strong>t dans les <strong>en</strong>virons. Ils étai<strong>en</strong>t de différ<strong>en</strong>tescouleurs ; plusieurs avai<strong>en</strong>t des étoiles au front 1 , conformém<strong>en</strong>t augoût p1.224 chinois ; ils n’étai<strong>en</strong>t pas grands, mais étai<strong>en</strong>t assez forts<strong>et</strong> bi<strong>en</strong> nourris.27 octobre. — J’al<strong>la</strong>i visiter le mont Bathk<strong>à</strong>ï, situé <strong>à</strong> une verste<strong>à</strong> l’est de <strong>la</strong> station ; <strong>à</strong> ses pieds on trouve quelques misérablesiourtes habitées par des bergers impériaux. De son somm<strong>et</strong>,comme de celui du Darkh<strong>à</strong>n, on découvre de tous les côtés devastes p<strong>la</strong>ines où paiss<strong>en</strong>t de nombreux troupeaux ; <strong>en</strong> quelques<strong>en</strong>droits on aperçoit des iourtes noires, semb<strong>la</strong>bles <strong>à</strong> des îlots surun grand <strong>la</strong>c. En j<strong>et</strong>ant les yeux sur ces déserts, il est difficile decroire que l’habitant du Gobi jouisse d’un certain bi<strong>en</strong>-être : il estdépourvu de bois <strong>et</strong> manque des choses les plus nécessaires auxpremiers besoins de <strong>la</strong> vie ; au comm<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t de l’été il prie le ciel1 Les Mongols n’aim<strong>en</strong>t pas les chevaux qui ont au front une longue <strong>et</strong> <strong>la</strong>rge étoile.Ils ne s’<strong>en</strong> serv<strong>en</strong>t jamais pour chevaux de selle ; ils les v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t aux Chinois pourêtre employés <strong>à</strong> l’atte<strong>la</strong>ge. Quant <strong>à</strong> <strong>la</strong> couleur, les Mongols préfèr<strong>en</strong>t les chevauxb<strong>la</strong>ncs, pour les personnes de distinction, <strong>et</strong> ceux de couleur isabelle, baie <strong>et</strong> noire.160

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