Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à Pékinqui vraisemblablement, était celle des bergers. A huit verstes plusloin, sur un terrain élevé et couvert de cailloux, nous fûmescomplimentés par le dzanghin de la station suivante ; il avait aveclui sept soldats. C’était un vieux Sounit, barbu, ayant l’air martial.L’extérieur des habitants de ces lieux annonçait qu’ils étaient pluspauvres que ceux de Khalkha. Nos iourtes étaient dressées au-delàde la montagne, à cinq verstes de distance ; l’eau y était bonne.Bientôt le meirén Namsarâï, notre nouveau guide, vint nous voiret nous assurer de son zèle à nous servir ; il donna plus tard despreuves de sa sincérité. Comme Idam, il nous régala de thé enbriques, de beurre et de fromage. Ces marques d’hospitalité nousfurent p1.212 données jusqu’au territoire des Mongols Tsakhar.Le bochko vint ensuite ; il était vêtu d’une superbe pelisse.— Eh bien ! s’écria-t-il, vous le voyez, le toussoulakhtchin’y est plus, et cependant vous avez des iourtes, et demeilleures que celles des Khalkha.Nous savions bien que nous en étions redevables au meirén ; mais,par politesse, nous ne pûmes nous empêcher de faire nosremercîments au bochko, ainsi qu’aux autres Chinois.Le soir, nous fîmes nos adieux au taïdzi Aioucha, au koundoui etaux autres officiers khalkha, qui retournaient chez eux. Ils reçurentles présents d’usage. Les Mongols, en se quittant, s’offrentordinairement leurs petits flacons en verre, avec du tabac en poudre.En prenant, avec le meirén, mes dispositions pour lacontinuation de notre voyage, je lui fis présent de deux peaux derenard, pour l’entretenir dans ses bonnes intentions pour nous. LesSounit font grand cas des peaux de renard, et surtout des renardsrouges, dont ils se servent pour garnir leurs bonnets d’hiver.Les pauvres portent, pendant cette saison, des pelisses et desbonnets sans couvertures, garnis de peaux de mouton blanches.@152

Voyage à PékinCHAPITRE VPassage du pays occupé par la tribu des Sounitp1.213@Le 22 octobre, nous avons d’abord traversé un des ravinsqui entourent l’Ouboùr oùdè ; à peine avions-nous atteint leshauteurs, que nous aperçûmes la steppe s’étendant à perte de vue.Les lieux éloignés de plus de cinquante verstes paraissaient decouleur bleue, de sorte que la plaine ressemblait assez à une meragitée. Là, nous avons commenà monter le plus haut plateau del’Asie moyenne, celui qui proprement porte le nom de Gobi. L’étépluvieux de cette année avait fait pousser un peu d’herbe sur cettesteppe, ordinairement nue et stérile ; mais, dans les temps desécheresse, c’est la véritable vallée de l’affliction ; le bétail meurtde faim et de soif. Nos caravanes, qui portaient autrefois desmarchandises à Péking, et presque toutes nos missions qui allaientà cette ville, ne l’ont que trop éprouvé.Nous descendîmes pendant trois verstes dans la plaine dont lesol est argileux et couvert de boudourgounà. Nous y vîmes unegrande quantité de lièvres qui n’eurent pas l’air de s’effrayer p1.214beaucoup. Deux verstes plus loin, nous trouvâmes le grand cheminque nous avions quitté la veille. Huit verstes au-delà nous nousapprochâmes du Kharà tologôï. Cette éminence a reçu son nom, quisignifie tête ou colline noire, de ce que, sur une longueur de deuxverstes, elle est couverte de boudourgounà, qui ressemble au jeunebois de chêne. Cette colline s’étend à perte de vue, de l’est àl’ouest ; sa surface est marécageuse. Nous descendîmes pendantquatre verstes, et, au bout de six autres, nous arrivâmes, vers deuxheures après midi, à la station de Gachoùn. On trouve dans lasteppe une immense quantité de souris, dont les trous sont si prèsles uns des autres, que le terrain s’enfonçait partout sous les piedsde nos chevaux.153

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> PékinCHAPITRE VPassage du pays occupé par <strong>la</strong> tribu des Sounitp1.213@Le 22 octobre, nous avons d’abord <strong>travers</strong>é un des ravinsqui <strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t l’Ouboùr oùdè ; <strong>à</strong> peine avions-nous atteint leshauteurs, que nous aperçûmes <strong>la</strong> steppe s’ét<strong>en</strong>dant <strong>à</strong> perte de vue.Les lieux éloignés de plus de cinquante verstes paraissai<strong>en</strong>t decouleur bleue, de sorte que <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ine ressemb<strong>la</strong>it assez <strong>à</strong> une meragitée. L<strong>à</strong>, nous avons comm<strong>en</strong>cé <strong>à</strong> monter le plus haut p<strong>la</strong>teau del’Asie moy<strong>en</strong>ne, celui qui proprem<strong>en</strong>t porte le nom de Gobi. L’étépluvieux de c<strong>et</strong>te année avait fait pousser un peu d’herbe sur c<strong>et</strong>testeppe, ordinairem<strong>en</strong>t nue <strong>et</strong> stérile ; mais, dans les temps desécheresse, c’est <strong>la</strong> véritable vallée de l’affliction ; le bétail meurtde faim <strong>et</strong> de soif. Nos caravanes, qui portai<strong>en</strong>t autrefois desmarchandises <strong>à</strong> <strong>Péking</strong>, <strong>et</strong> presque toutes nos missions qui al<strong>la</strong>i<strong>en</strong>t<strong>à</strong> c<strong>et</strong>te ville, ne l’ont que trop éprouvé.Nous desc<strong>en</strong>dîmes p<strong>en</strong>dant trois verstes dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ine dont lesol est argileux <strong>et</strong> couvert de boudourgoun<strong>à</strong>. Nous y vîmes unegrande quantité de lièvres qui n’eur<strong>en</strong>t pas l’air de s’effrayer p1.214beaucoup. Deux verstes plus loin, nous trouvâmes le grand cheminque nous avions quitté <strong>la</strong> veille. Huit verstes au-del<strong>à</strong> nous nousapprochâmes du Khar<strong>à</strong> tologôï. C<strong>et</strong>te émin<strong>en</strong>ce a reçu son nom, quisignifie tête ou colline noire, de ce que, sur une longueur de deuxverstes, elle est couverte de boudourgoun<strong>à</strong>, qui ressemble au jeunebois de chêne. C<strong>et</strong>te colline s’ét<strong>en</strong>d <strong>à</strong> perte de vue, de l’est <strong>à</strong>l’ouest ; sa surface est marécageuse. Nous desc<strong>en</strong>dîmes p<strong>en</strong>dantquatre verstes, <strong>et</strong>, au bout de six autres, nous arrivâmes, vers deuxheures après midi, <strong>à</strong> <strong>la</strong> station de Gachoùn. On trouve dans <strong>la</strong>steppe une imm<strong>en</strong>se quantité de souris, dont les trous sont si prèsles uns des autres, que le terrain s’<strong>en</strong>fonçait partout sous les piedsde nos chevaux.153

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