Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à Pékinde bœufs, appartenant à Demit. A peu près à mi-chemin, se trouvele puits de Koutoùl, où s’arrêtèrent les missions de 1794 et 1807 ;le pâturage y était bon.Tsyren djap nous rejoignit en route et vint nous remercier, aunom de Demit, de notre bon accueil ; il était chargé d’offrir unepetite pièce de kanpha, ou damas chinois, à l’archimandrite, et àmoi l’éventail de Demit. Sur mon invitation, il nous accompagnajusqu’à la station, où nous lui fîmes cadeau d’une archine depeluche noire. J’envoyai mon portefeuille à Demit, et à son fils uncouteau et une fourchette de table d’un travail fini.La station de Dourbân Deritoù est dans une vallée étroite etsablonneuse. Il y a un puits profond dont l’eau est bonne.Vers le soir, nous reçûmes la visite d’un vieux Mongol, qui avaitété six ans au poste chinois de Narym qui se trouve vis-à-vis notreforteresse de Boukhtourma. Il connaissait l’Irtyche, savait quelquesmots russes, et loua beaucoup p1.203 l’accueil amical que lesMongols de service à la frontière reçoivent des Russes.Ces postes de frontière s’appellent en russe Karaoul, en mongolKharagoùl, et en mandchou Kàroun.18 octobre. — Un vent d’est assez fort souffla pendant la nuit,et dura toute la journée.Avant notre départ, nous vîmes cent cinquante chameaux del’empereur, qu’on menait boire au puits ; c’étaient la plupart desfemelles et des étalons fort jeunes. Il y en avait de blancs trèsbeaux ; ayant proposé au berger de nous en vendre un, il nousrépondit que ce serait une action criminelle.La prochaine station, Oudé (porte), n’était éloignée que dequinze verstes ; nous y arrivâmes à midi.Depuis Olòn bàiching, nous avions marché constamment à l’est.La station d’Oudé est dans une vallée profonde, entourée derochers, et dont l’entrée, tant au nord qu’au sud, est large de dix146

Voyage à Pékintoises. Il est difficile à croire que les rochers gigantesques, qui sontde chaque côté de ces entrées, se soient séparés naturellement ;on y reconnaît la main des hommes. Cette vallée renferme un petitlac dont l’eau est trouble et de mauvais goût ; nous étions obligésd’en aller chercher à trois verstes de notre camp. Le terrain étaitprincipalement de l’argile salée.p1.204Cette porte du désert, qui forme l’entrée de la steppe, estappelée, par les Mongols, Aroù oudé (porte septentrionale). A deuxjournées de distance, près des Mongols Sounites, se trouve Ouboùroudé (porte méridionale). Du sommet des montagnes voisines denotre camp, l’œil embrasse une vue très étendue, surtout au sud.Le spirœa crenata, l’amandier sauvage et un arbuste odoriférant,dont la feuille ressemble à celle du pin, croissent en divers endroitssur ces monts. Les Mongols emploient avec succès cette dernièreplante pour guérir les enflures.Nous reçûmes la visite du méïren des Sounit orientaux, chezlesquels nous devions bientôt passer. Il portait, sur son bonnet, unbouton bleu indiquant la quatrième classe des mandarins, ce quirépond à notre grade de major. Il nous fut présenté par Idam etpar le bochko qui nous assurèrent que nous serions aussi bientraités qu’auparavant sur notre nouvelle route ; que les habitantsnous fourniraient, à chaque station, trois iourtes, de l’argent et del’eau, par pure affection et par devoir ; nous indiqueraient de bonspâturages pour nos animaux ; qu’ils les surveilleraientsoigneusement ; enfin, nous procureraient de bons guides et dessentinelles pendant la nuit.Je les remerciai de ces dispositions bienveillantes, et jedemandai que l’on ne nous fît pas p1.205 faire de trop longuesjournées et que l’on nous fit arrêter dans les lieux où l’eau seraitbonne et où il y aurait de bons pâturages. Je terminai cet entretienen assurant le nouveau guide de notre reconnaissance, dont letoussoulakhtchi et le bochko avaient reçu des preuves.147

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> Pékinde bœufs, appart<strong>en</strong>ant <strong>à</strong> Demit. A peu près <strong>à</strong> mi-chemin, se trouvele puits de Koutoùl, où s’arrêtèr<strong>en</strong>t les missions de 1794 <strong>et</strong> 1807 ;le pâturage y était bon.Tsyr<strong>en</strong> djap nous rejoignit <strong>en</strong> route <strong>et</strong> vint nous remercier, aunom de Demit, de notre bon accueil ; il était chargé d’offrir unep<strong>et</strong>ite pièce de kanpha, ou damas chinois, <strong>à</strong> l’archimandrite, <strong>et</strong> <strong>à</strong>moi l’év<strong>en</strong>tail de Demit. Sur mon invitation, il nous accompagnajusqu’<strong>à</strong> <strong>la</strong> station, où nous lui fîmes cadeau d’une archine depeluche noire. J’<strong>en</strong>voyai mon portefeuille <strong>à</strong> Demit, <strong>et</strong> <strong>à</strong> son fils uncouteau <strong>et</strong> une fourch<strong>et</strong>te de table d’un travail fini.La station de Dourbân Deritoù est dans une vallée étroite <strong>et</strong>sablonneuse. Il y a un puits profond dont l’eau est bonne.Vers le soir, nous reçûmes <strong>la</strong> visite d’un vieux Mongol, qui avaitété six ans au poste chinois de Narym qui se trouve vis-<strong>à</strong>-vis notreforteresse de Boukhtourma. Il connaissait l’Irtyche, savait quelquesmots russes, <strong>et</strong> loua beaucoup p1.203 l’accueil amical que lesMongols de service <strong>à</strong> <strong>la</strong> frontière reçoiv<strong>en</strong>t des Russes.Ces postes de frontière s’appell<strong>en</strong>t <strong>en</strong> russe Karaoul, <strong>en</strong> mongolKharagoùl, <strong>et</strong> <strong>en</strong> mandchou K<strong>à</strong>roun.18 octobre. — Un v<strong>en</strong>t d’est assez fort souff<strong>la</strong> p<strong>en</strong>dant <strong>la</strong> nuit,<strong>et</strong> dura toute <strong>la</strong> journée.Avant notre départ, nous vîmes c<strong>en</strong>t cinquante chameaux del’empereur, qu’on m<strong>en</strong>ait boire au puits ; c’étai<strong>en</strong>t <strong>la</strong> plupart desfemelles <strong>et</strong> des étalons fort jeunes. Il y <strong>en</strong> avait de b<strong>la</strong>ncs trèsbeaux ; ayant proposé au berger de nous <strong>en</strong> v<strong>en</strong>dre un, il nousrépondit que ce serait une action criminelle.La prochaine station, Oudé (porte), n’était éloignée que dequinze verstes ; nous y arrivâmes <strong>à</strong> midi.Depuis Olòn b<strong>à</strong>iching, nous avions marché constamm<strong>en</strong>t <strong>à</strong> l’est.La station d’Oudé est dans une vallée profonde, <strong>en</strong>tourée derochers, <strong>et</strong> dont l’<strong>en</strong>trée, tant au nord qu’au sud, est <strong>la</strong>rge de dix146

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