Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à Pékinvîmes devant nous, au sud, les hauteurs qui s’étendent de l’est àl’ouest ; on y trouve des vallées profondes, connues, dans lesenvirons, sous le nom de Bàïn-Khoundoùï oriental, moyen etoccidental. Du pied de l’élévation contiguë à cette dernière, à deuxverstes de la station, sort un ruisseau : c’est probablement le mêmeque nous avions passé à gué dans la journée. Les endroits profondsde ce ruisseau étaient couverts de glace, épaisse de deux pouces ;dans d’autres, l’eau n’était pas gelée. Elle est d’un goût désagréableet sent le soufre. Les hauteurs voisines sont parsemées de fragmentsde jade, surtout de couleur jaune. De grands morceaux de la mêmeroche, enfoncés profondément dans la terre, et offrant quelqueressemblance avec des souches de grands arbres pétrifiés, croissentsur ces hauteurs. Une plante épineuse étend ses branches longues etgrêles à la surface du sol, sur les bords du ruisseau.Le boudourganà était très commun autour de la station : c’estune plante touffue, avec des feuilles rougeâtres. Il ressemble unpeu à l’artemisia pontica, et ne se trouve que dans la steppe deGobi. Les caravanes mongoles qui la traversent, donnent cetteplante à manger à leurs chameaux : elle les engraisse beaucoup.Elle croît p1.194 abondamment, depuis la station de Dzoulghétoujusqu’à une distance considérable au sud. Nos animaux qui n’yétaient pas habitués, n’en voulurent pas.Tandis qu’on ferrait nos chevaux, un lama qui rôdait autour dumaréchal, et semblait très attentif à ce qu’il faisait, monta tout-àcoupsur le cheval et s’enfuit au galop. On découvrit ensuite que ceprêtre avait enlevé un des instruments du maréchal. Les ordressévères, donnés par Idam au djanghiu, pour retrouver l’objet volé,furent inutiles.De Kiakhta jusqu’à l’Ourga, les djanghin des stations de Khalkhaavaient des boutons blancs opaques sur leurs bonnets ; au-delà decette ville ils mirent des boutons transparents.14 octobre. — La nuit fut extrêmement froide ; le matin le140

Voyage à Pékinthermomètre était descendu à 10 degrés au-dessous de zéro. Leshabitants nous dirent qu’un si grand froid est très rare dans cettesaison ; ils l’attribuèrent aux fortes pluies de l’été précédent. Dehuit heures du matin à une heure après midi, nous parcourûmesdix-huit verstes ; on fit halte à Dérissouïn oussoù, c’est-à-dire eaudu Derissou.Un taïdzi de distinction, accompagné de quelques Mongols, vintà notre rencontre. Il était chargé par Merghén vang, qui réside ences lieux, d’accompagner la mission dans son khochoun, qui s’étendde Dérissouïn oussoù jusqu’à p1.195 la frontière des Sounit, où setermine le pays des Khalkha. Depuis l’Ourga jusqu’à cette station,nous avions traversé les possessions de Tsetsèn-khan.Un instant après notre arrivée, nous reçûmes la visite du khià deTsyren djap ; il était richement habillé, et venait nous complimenterde la part du toussoulakhtchi Demit, qui demeurait à vingt-cinqverstes de distance, au sud. Il nous fit présent, au nom de ce chefet de ses deux frères, à l’archimandrite et à moi, d’un moutonvivant, et nous donna un khadak et une bourse chinoise à tabac. Denotre côté, nous lui offrîmes également des présents, qui luicausèrent une vive satisfaction. Il nous protesta que nous pouvionsdisposer entièrement de ses services, etc. Je le priai de saluersincèrement le toussoulakhtchi de notre part, et de l’engager ànous choisir, dans ses nombreux troupeaux, des chevaux et deschameaux pour les échanger contre les nôtres.On s’arrêta, le 15 octobre, à Soumé, c’est-à-dire temple sur lamontagne des serpents. (15 verstes. )A peu près à moitié chemin, nous passâmes près de l’Oulan obo(obo rouge), haute montagne dont le sommet était couvert d’unamas de pierres. Ce mont est de granit, mêlé de quartz ; unegrande plaine l’entoure. Dans le lointain, on aperçoit leTchindamôni, autre mont colossal, dont le nom est tibétain. Nousvîmes aujourd’hui de nombreux troupeaux de chameaux. Ceux duGobi sont regardés comme les meilleurs de la Mongolie ; les141

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> Pékinvîmes devant nous, au sud, les hauteurs qui s’ét<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t de l’est <strong>à</strong>l’ouest ; on y trouve des vallées profondes, connues, dans les<strong>en</strong>virons, sous le nom de B<strong>à</strong>ïn-Khoundoùï ori<strong>en</strong>tal, moy<strong>en</strong> <strong>et</strong>occid<strong>en</strong>tal. Du pied de l’élévation contiguë <strong>à</strong> c<strong>et</strong>te dernière, <strong>à</strong> deuxverstes de <strong>la</strong> station, sort un ruisseau : c’est probablem<strong>en</strong>t le mêmeque nous avions passé <strong>à</strong> gué dans <strong>la</strong> journée. Les <strong>en</strong>droits profondsde ce ruisseau étai<strong>en</strong>t couverts de g<strong>la</strong>ce, épaisse de deux pouces ;dans d’autres, l’eau n’était pas gelée. Elle est d’un goût désagréable<strong>et</strong> s<strong>en</strong>t le soufre. Les hauteurs voisines sont parsemées de fragm<strong>en</strong>tsde jade, surtout de couleur jaune. De grands morceaux de <strong>la</strong> mêmeroche, <strong>en</strong>foncés profondém<strong>en</strong>t dans <strong>la</strong> terre, <strong>et</strong> offrant quelqueressemb<strong>la</strong>nce avec des souches de grands arbres pétrifiés, croiss<strong>en</strong>tsur ces hauteurs. Une p<strong>la</strong>nte épineuse ét<strong>en</strong>d ses branches longues <strong>et</strong>grêles <strong>à</strong> <strong>la</strong> surface du sol, sur les bords du ruisseau.Le boudourgan<strong>à</strong> était très commun autour de <strong>la</strong> station : c’estune p<strong>la</strong>nte touffue, avec des feuilles rougeâtres. Il ressemble unpeu <strong>à</strong> l’artemisia pontica, <strong>et</strong> ne se trouve que dans <strong>la</strong> steppe deGobi. Les caravanes mongoles qui <strong>la</strong> <strong>travers</strong><strong>en</strong>t, donn<strong>en</strong>t c<strong>et</strong>tep<strong>la</strong>nte <strong>à</strong> manger <strong>à</strong> leurs chameaux : elle les <strong>en</strong>graisse beaucoup.Elle croît p1.194 abondamm<strong>en</strong>t, depuis <strong>la</strong> station de Dzoulghétoujusqu’<strong>à</strong> une distance considérable au sud. Nos animaux qui n’yétai<strong>en</strong>t pas habitués, n’<strong>en</strong> voulur<strong>en</strong>t pas.Tandis qu’on ferrait nos chevaux, un <strong>la</strong>ma qui rôdait autour dumaréchal, <strong>et</strong> semb<strong>la</strong>it très att<strong>en</strong>tif <strong>à</strong> ce qu’il faisait, monta tout-<strong>à</strong>coupsur le cheval <strong>et</strong> s’<strong>en</strong>fuit au galop. On découvrit <strong>en</strong>suite que ceprêtre avait <strong>en</strong>levé un des instrum<strong>en</strong>ts du maréchal. Les ordressévères, donnés par Idam au djanghiu, pour r<strong>et</strong>rouver l’obj<strong>et</strong> volé,fur<strong>en</strong>t inutiles.De Kiakhta jusqu’<strong>à</strong> l’Ourga, les djanghin des stations de Khalkhaavai<strong>en</strong>t des boutons b<strong>la</strong>ncs opaques sur leurs bonn<strong>et</strong>s ; au-del<strong>à</strong> dec<strong>et</strong>te ville ils mir<strong>en</strong>t des boutons transpar<strong>en</strong>ts.14 octobre. — La nuit fut extrêmem<strong>en</strong>t froide ; le matin le140

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