Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à Pékinpourrions avoir besoin, et que, néanmoins, on venait de chasser lesmarchands de nos iourtes. Je lui fis observer de plus, que si l’ons’opposait à ce que nous puissions remplacer nos animaux, leurfaiblesse nous exposerait à des retards, et même à des accidentsfâcheux. Il était évident que les guides chinois voulaient que nosanimaux fussent hors d’état de service, afin de nous obliger d’enlouer d’autres par leur entremise. Il en était arrivé autant à lamission, en 1807 et 1808 ; l’argent destiné aux frais de la route,était resté, à cette époque, entre leurs mains. A notre grand regret,le bitkhéchi ne parlait ni le mandchou ni le mongol, il ne savait quele chinois ; l’interprète lui traduisit tout suivant son propre intérêt.L’interrogatoire commença ; le bochko, l’interprète et les nerbesétaient présents. Tous accusèrent le toussoulakhtchi d’avoir donnéordre au djanghin et au koundoui de ne pas laisser approcher tropde monde de notre camp, pour empêcher les vols. Idam, appelé,prouva clairement que l’interprète et les nerbes du bitkhéchi étaientseuls cause du désordre ; il dit qu’il accompagnait pour lacinquième fois les missions russes ; qu’il savait ce dont la nôtreavait besoin dans son voyage, et qu’ayant fait venir, enconséquence, les Mongols pour échanger des chevaux et des p1.185chameaux contre les nôtres, il n’avait nullement contrarié lesRusses. Ensuite, il s’éloigna en disant qu’il ferait son rapport auvang, sur toutes les irrégularités semblables commisesprécédemment, et dont il tenait une note exacte. Alors le bitkhéchidit à mes envoyés, qu’il n’avait nullement l’intention de mettreobstacle à nos désirs d’échanger nos chameaux et nos chevaux,mais qu’il avait craint que nous ne fussions importunés par trop demonde. Bientôt après, Idam fit appeler chez lui notre interprète,pour connaître l’issue de l’affaire ; puis il donna l’ordre de fairerevenir les marchands ; l’un d’eux avait été blessé à la joue par unnerbe du bitkhéchi, avec le bout de sa botte, instrument ordinairede vengeance chez les Chinois de la classe inférieure. L’obscurité dela nuit ne nous permit de prendre en échange qu’un chameau fort134

Voyage à Pékinet grand contre deux des nôtres devenus incapables de rien porter.9 octobre. — Le temps avait été doux pendant la nuit, et lalune brillante ; le temps fut serein dans la matinée ; bientôt le ventdu nord souffla de nouveau et devint si violent, dans la soirée, qu’àhuit heures il neigea. Nous nous mîmes en route à dix heures dumatin ; à deux heures après midi nous arrivâmes à la station d’Olànbàïching (habitations nombreuses). (23 verstes).Près de la station de Charà choròtou, nous vîmes, en deuxendroits, des lacs salés. A six p1.186 verstes plus loin, la grandeplaine d’Oulàn khoudoùk (puits rouge) s’étend à vingt-cinq verstesau sud, jusqu’à la chaîne des monts Boussyn-tcholoù (ceinture depierres). Nous y rencontrâmes une caravane chinoise, chargée dethé impérial. Ces marchands pouvaient choisir, pour y faire halte,les lieux où ils trouvaient de l’eau et des pâturages abondants pourleurs animaux ; mais nous étions obligés de nous arrêter dans lesendroits qui nous étaient désignés. A dix verstes de notre dernièrehalte, il y avait un puits profond dont l’eau était excellente. Toute laroute était parsemée de petits cailloux demi-transparents. A troisverstes de ce puits, s’élève le mont Màndal, qui se divise en partiemoyenne et partie occidentale. Un espace, à ses pieds, étaitcouvert entièrement de cornalines et d’agates. Les plus bellesavaient été ramassées par des Chinois. Nous y vîmes aussibeaucoup de lièvres. Ensuite nous longeâmes les montagnessituées à gauche du chemin ; leur sommet est surmonté d’un oboavec une perche ; deux verstes plus loin nous quittâmes la granderoute commerciale de Darkhàn dzam, nous prîmes, sur la gauche,celle d’Argalîngtou, et nous parcourûmes deux verstes jusqu’à unebranche du mont Màndal. Il n’y avait ni chemin ni sentier. De là aucanton d’Olòn bàïching on compte quatre verstes. De ces hauteursla vue s’étend fort loin. On aperçoit, vers l’est, p1.187 un lac salé. Aunord de la station, l’horizon est borné par le mont Bargoù, qui setermine par cinq pointes.135

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> Pékin<strong>et</strong> grand contre deux des nôtres dev<strong>en</strong>us incapables de ri<strong>en</strong> porter.9 octobre. — Le temps avait été doux p<strong>en</strong>dant <strong>la</strong> nuit, <strong>et</strong> <strong>la</strong>lune bril<strong>la</strong>nte ; le temps fut serein dans <strong>la</strong> matinée ; bi<strong>en</strong>tôt le v<strong>en</strong>tdu nord souff<strong>la</strong> de nouveau <strong>et</strong> devint si viol<strong>en</strong>t, dans <strong>la</strong> soirée, qu’<strong>à</strong>huit heures il neigea. Nous nous mîmes <strong>en</strong> route <strong>à</strong> dix heures dumatin ; <strong>à</strong> deux heures après midi nous arrivâmes <strong>à</strong> <strong>la</strong> station d’Ol<strong>à</strong>nb<strong>à</strong>ïching (habitations nombreuses). (23 verstes).Près de <strong>la</strong> station de Char<strong>à</strong> choròtou, nous vîmes, <strong>en</strong> deux<strong>en</strong>droits, des <strong>la</strong>cs salés. A six p1.186 verstes plus loin, <strong>la</strong> grandep<strong>la</strong>ine d’Oul<strong>à</strong>n khoudoùk (puits rouge) s’ét<strong>en</strong>d <strong>à</strong> vingt-cinq verstesau sud, jusqu’<strong>à</strong> <strong>la</strong> chaîne des monts Boussyn-tcholoù (ceinture depierres). Nous y r<strong>en</strong>contrâmes une caravane chinoise, chargée d<strong>et</strong>hé impérial. Ces marchands pouvai<strong>en</strong>t choisir, pour y faire halte,les lieux où ils trouvai<strong>en</strong>t de l’eau <strong>et</strong> des pâturages abondants pourleurs animaux ; mais nous étions obligés de nous arrêter dans les<strong>en</strong>droits qui nous étai<strong>en</strong>t désignés. A dix verstes de notre dernièrehalte, il y avait un puits profond dont l’eau était excell<strong>en</strong>te. Toute <strong>la</strong>route était parsemée de p<strong>et</strong>its cailloux demi-transpar<strong>en</strong>ts. A troisverstes de ce puits, s’élève le mont M<strong>à</strong>ndal, qui se divise <strong>en</strong> partiemoy<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> partie occid<strong>en</strong>tale. Un espace, <strong>à</strong> ses pieds, étaitcouvert <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t de cornalines <strong>et</strong> d’agates. Les plus bellesavai<strong>en</strong>t été ramassées par des Chinois. Nous y vîmes aussibeaucoup de lièvres. Ensuite nous longeâmes les montagnessituées <strong>à</strong> gauche du chemin ; leur somm<strong>et</strong> est surmonté d’un oboavec une perche ; deux verstes plus loin nous quittâmes <strong>la</strong> granderoute commerciale de Darkh<strong>à</strong>n dzam, nous prîmes, sur <strong>la</strong> gauche,celle d’Argalîngtou, <strong>et</strong> nous parcourûmes deux verstes jusqu’<strong>à</strong> unebranche du mont M<strong>à</strong>ndal. Il n’y avait ni chemin ni s<strong>en</strong>tier. De l<strong>à</strong> aucanton d’Olòn b<strong>à</strong>ïching on compte quatre verstes. De ces hauteurs<strong>la</strong> vue s’ét<strong>en</strong>d fort loin. On aperçoit, vers l’est, p1.187 un <strong>la</strong>c salé. Aunord de <strong>la</strong> station, l’horizon est borné par le mont Bargoù, qui s<strong>et</strong>ermine par cinq pointes.135

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