Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à PékinIdam nous dit que leurs iourtes en feutre ressemblent à de longshangars.A sept heures du soir, le djanghin et le koundoui, qui devaientnous accompagner, vinrent chez moi, suivant leur usage. Il y aquatorze ans, le koundoui, homme très actif, était khia, ou garde-ducorpsdu vang de l’Ourga. Il se vantait d’avoir été lié avec plusieursmembres de la dernière mission russe. Les djanghin et les koundouisont proposés par la communauté. Ils vont ensuite à l’Ourga pourêtre confirmés dans ces emplois ; ils n’y sont réellement installésqu’après la ratification du tribunal des affaires étrangères de Péking.Le koundoui dont il est ici question, avait été longtemps djanghin deson somoùn (escadron) ; mais chaque somoùn n’étant composé quede cent cinquante famille, il y a beaucoup de surnuméraires ; ceux-cin’étant soumis à aucune surveillance, causent souvent de grandsdésordres dans ces steppes. Le djanghin fut une fois obligé de payervingt-sept lan d’amende pour un vol commis par ces gens. Il avaitdonné sa démission, mais plus tard ses bonnes qualités le firentnommer koundoui.8 octobre. — La nuit fut claire ; vers le matin p1.182 le vent d’estnous amena des nuages épais ; nous nous mîmes en route à neufheures ; nous arrivâmes à la station de Charà choròtou, à deuxheures après midi. (20 verstes).La route se dirige vers l’est ; de petites élévations sontentrecoupées de plaines assez grandes. Le Moukhòr-boulàk,ruisseau dont l’eau est excellente, arrose la plaine de Derissoù ; lenom lui vient d’une herbe qui paraît être le tyrsis paniculata. La tigede cette graminée a une archine et demie et quelquefois plus dehaut, et se termine par des épis en panicule. Elle croît en grandequantité dans les lieux bas de la steppe de Gobi.Nous vîmes là un jeune dàgoun qui était sous les ordres duDjassaktou, khan des Khalkha, dont la résidence est dans lesenvirons de l’Altaï. Ce dàgoun avait également reçu l’invitation132

Voyage à Pékind’aller à la chasse de Je ho ; mais comme elle n’avait pas eu lieu, ilretournait chez lui par l’Ourga.Nous aperçûmes, dans cette plaine, un grand nombre de iourtes.Le chemin était uni. Le sol graveleux, était parsemé de petitscailloux de différentes couleurs, et semblables aux pierres à fusil.En plusieurs endroits on trouve des morceaux de chalcédoinesgrises, bleuâtres, blanches, veinées, et même azurées. Cesdernières sont bien inférieures à celles de Nertchinsk. J’observaiaussi des chalcédoines dendritiques, comme celles p1.183 deBohème, et dont les dessins sont formés par le manganèse.Notre station était à droite du chemin, dans une grande plaine ;vingt iourtes furent dressées par des Mongols nomades, attirés sansdoute en ces lieux par deux excellentes sources, dont l’une estinépuisable.Nous venions d’arriver lorsque nous fûmes entourés d’une foulede Mongols bien vêtus. Ils entrèrent d’un air curieux dans nosiourtes. Une heure après, du consentement d’Idam, ils nousamenèrent des chevaux et des chameaux à échanger. Nouscommencions à les examiner, quand le djanghin et le koundoui dela station accoururent au grand galop de la iourte du bitkhéchi, etchassèrent les Mongols à grands coups de fouets. Ensuite, lesdomestiques du bitkhéchi, excités par un vieux nerbe, jetèrent despierres aux hommes et aux chameaux, et les dispersèrent. Noussûmes que ce tumulte avait été provoqué par l’interprète dubitkhéchi, que le toussoulaktchi avait fortement réprimandé pouravoir empêché des Mongols, qui venaient nous proposer deséchanges, d’arriver jusqu’à nous, et par le vieux nerbe qui, troisjours auparavant, avait voulu acheter de nos cosaques, sans payer,de la verroterie pour 25 roubles en argent.J’envoyai l’inspecteur des bagages et l’interprète, au bitkhéchi,pour l’instruire de ce qui se p1.184 passait. On lui rappela qu’il nousavait permis d’échanger, avec les Mongols, les animaux dont nous133

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> Pékind’aller <strong>à</strong> <strong>la</strong> chasse de Je ho ; mais comme elle n’avait pas eu lieu, ilr<strong>et</strong>ournait chez lui par l’Ourga.Nous aperçûmes, dans c<strong>et</strong>te p<strong>la</strong>ine, un grand nombre de iourtes.Le chemin était uni. Le sol graveleux, était parsemé de p<strong>et</strong>itscailloux de différ<strong>en</strong>tes couleurs, <strong>et</strong> semb<strong>la</strong>bles aux pierres <strong>à</strong> fusil.En plusieurs <strong>en</strong>droits on trouve des morceaux de chalcédoinesgrises, bleuâtres, b<strong>la</strong>nches, veinées, <strong>et</strong> même azurées. Cesdernières sont bi<strong>en</strong> inférieures <strong>à</strong> celles de Nertchinsk. J’observaiaussi des chalcédoines d<strong>en</strong>dritiques, comme celles p1.183 deBohème, <strong>et</strong> dont les dessins sont formés par le manganèse.Notre station était <strong>à</strong> droite du chemin, dans une grande p<strong>la</strong>ine ;vingt iourtes fur<strong>en</strong>t dressées par des Mongols nomades, attirés sansdoute <strong>en</strong> ces lieux par deux excell<strong>en</strong>tes sources, dont l’une estinépuisable.Nous v<strong>en</strong>ions d’arriver lorsque nous fûmes <strong>en</strong>tourés d’une foulede Mongols bi<strong>en</strong> vêtus. Ils <strong>en</strong>trèr<strong>en</strong>t d’un air curieux dans nosiourtes. Une heure après, du cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t d’Idam, ils nousam<strong>en</strong>èr<strong>en</strong>t des chevaux <strong>et</strong> des chameaux <strong>à</strong> échanger. Nouscomm<strong>en</strong>cions <strong>à</strong> les examiner, quand le djanghin <strong>et</strong> le koundoui de<strong>la</strong> station accourur<strong>en</strong>t au grand galop de <strong>la</strong> iourte du bitkhéchi, <strong>et</strong>chassèr<strong>en</strong>t les Mongols <strong>à</strong> grands coups de fou<strong>et</strong>s. Ensuite, lesdomestiques du bitkhéchi, excités par un vieux nerbe, j<strong>et</strong>èr<strong>en</strong>t despierres aux hommes <strong>et</strong> aux chameaux, <strong>et</strong> les dispersèr<strong>en</strong>t. Noussûmes que ce tumulte avait été provoqué par l’interprète dubitkhéchi, que le toussou<strong>la</strong>ktchi avait fortem<strong>en</strong>t réprimandé pouravoir empêché des Mongols, qui v<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t nous proposer deséchanges, d’arriver jusqu’<strong>à</strong> nous, <strong>et</strong> par le vieux nerbe qui, troisjours auparavant, avait voulu ach<strong>et</strong>er de nos cosaques, sans payer,de <strong>la</strong> verroterie pour 25 roubles <strong>en</strong> arg<strong>en</strong>t.J’<strong>en</strong>voyai l’inspecteur des bagages <strong>et</strong> l’interprète, au bitkhéchi,pour l’instruire de ce qui se p1.184 passait. On lui rappe<strong>la</strong> qu’il nousavait permis d’échanger, avec les Mongols, les animaux dont nous133

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