Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à PékinCHAPITRE PREMIERÉtablissement russe à Péking. — Son but. — Personnages quile composent. — Préparatifs du voyagep1.001@Le 14 juin 1728, un traité de paix fut signé entre le comteVladislavitche, ambassadeur extraordinaire de Russie, et lesministres de la Chine. Le cinquième article est ainsi conçu :« Les Russes occuperont à l’avenir à Péking le kouan ou lacour qu’ils habitent en ce moment. D’après les désirs del’ambassadeur russe il sera construit une église avecl’assistance du gouvernement chinois. Le prêtre qui résideà Péking et les trois autres qu’on y attend selon lesconventions, seront logés dans le kouan p1.002 ou la courci-dessus mentionnée. Ces trois prêtres seront attachés àla même église et recevront les mêmes provisions que leprêtre actuel. Il sera permis aux Russes d’adorer leur Dieuselon les rites de leur religion. On recevra encore danscette maison quatre jeunes étudiants et deux d’un âgeplus avancé, sachant les langues russe et latine, quel’ambassadeur désire laisser à Péking pour apprendre leslangues du pays. Ils seront nourris aux frais del’empereur, et auront la liberté de retourner dans leurpays aussitôt qu’ils auront fini leurs études.D’après ce traité, la mission russe, composée de six membresecclésiastiques et de quatre laïcs 1 , fixa son séjour à Péking ; lespremiers desservent alternativement le couvent de la Chandeleur etl’église de l’Assomption de Notre-Dame, situés dans le mêmequartier de la ville, et habités originairement par des Russes que le1 On trouve dans le journal russe le Messager Sibérien de l’année 1822 (cahiers 4,5, 6 et 7), des détails très intéressants sur le commencement des relationscommerciales et politiques entre la Russie et la Chine, et sur l’établissement del’église et de la mission russe à Péking.12

Voyage à Pékingouvernement chinois y fit transporter en 1685, après ladestruction d’Albazin, forteresse russe qui avait été bâtie sur lesrives de l’Amour. Quant aux membres laïcs, ce sont des jeunesgens qui p1.003 sont tenus d’étudier les langues mandchoue etchinoise, et d’acquérir des notions exactes sur la Chine, etc. Tousdemeurent dans le kouan 1 , vaste bâtiment dont la partie connuesous le nom de cour de l’ambassade, est entretenue par legouvernement chinois, et l’autre, qui renferme le couvent, par laRussie.Le séjour ordinaire de la mission à Péking est fixé à dix ans : aubout de ce terme elle est remplacée par une autre ; mais lacorrespondance entre le ministère russe des affaires étrangères aunom du sénat dirigeant, et le tribunal de Péking, est sujette à tantde lenteurs, que le séjour de la mission dure plus longtemps.Conformément à l’article 5 du traité, une nouvelle mission partitde Saint-Pétersbourg, en 1819, en remplacement de celle qui étaità Péking depuis le 10 janvier 1808. Elle arriva à Irkoutsk au moisde février 1820, et le 1 er juillet à Troitsko-savsk, forteresse plusconnue sous le nom de Kiakhta ; elle se tint prête à passer lesfrontières dans un mois.M. de Spéransky, gouverneur général de la Sibérie, en donnaavis aux deux chefs chinois, c’est-à-dire au kiun-vang, prince de laseconde classe, et à l’amban ou adjoint de ce prince, qui habitentl’Ourga ou la ville mongole, située à deux p1.004 cent soixanteverstes au sud de Kiakhta 2 . La mission nouvelle était composéed’un archimandrite qui en était le chef, de cinq autresecclésiastiques d’un rang inférieur, et de quatre jeunes gens devingt-deux à vingt-sept ans. L’entretien de la mission coûte1 Voyez les plans du couvent et de la cour de l’ambassade russe à Péking, joints àce volume. [c.a. : indisponibles]2 Cette ville est connue chez les Mongols sous le nom de Kouren. Ourga ou Œrguéveut dire, dans leur langue, l’habitation d’une personne distinguée. Kouré est lenom de tout lieu fermé. Ces deux dénominations se rapportent principalement à larésidence du khoutoukhtou, grand-prêtre des Mongols.13

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> <strong>Péking</strong>ouvernem<strong>en</strong>t chinois y fit transporter <strong>en</strong> 1685, après <strong>la</strong>destruction d’Albazin, forteresse russe qui avait été bâtie sur lesrives de l’Amour. Quant aux membres <strong>la</strong>ïcs, ce sont des jeunesg<strong>en</strong>s qui p1.003 sont t<strong>en</strong>us d’étudier les <strong>la</strong>ngues mandchoue <strong>et</strong>chinoise, <strong>et</strong> d’acquérir des notions exactes sur <strong>la</strong> <strong>Chine</strong>, <strong>et</strong>c. Tousdemeur<strong>en</strong>t dans le kouan 1 , vaste bâtim<strong>en</strong>t dont <strong>la</strong> partie connuesous le nom de cour de l’ambassade, est <strong>en</strong>tr<strong>et</strong><strong>en</strong>ue par legouvernem<strong>en</strong>t chinois, <strong>et</strong> l’autre, qui r<strong>en</strong>ferme le couv<strong>en</strong>t, par <strong>la</strong>Russie.Le séjour ordinaire de <strong>la</strong> mission <strong>à</strong> <strong>Péking</strong> est fixé <strong>à</strong> dix ans : aubout de ce terme elle est remp<strong>la</strong>cée par une autre ; mais <strong>la</strong>correspondance <strong>en</strong>tre le ministère russe des affaires étrangères aunom du sénat dirigeant, <strong>et</strong> le tribunal de <strong>Péking</strong>, est suj<strong>et</strong>te <strong>à</strong> tantde l<strong>en</strong>teurs, que le séjour de <strong>la</strong> mission dure plus longtemps.Conformém<strong>en</strong>t <strong>à</strong> l’article 5 du traité, une nouvelle mission partitde Saint-Pétersbourg, <strong>en</strong> 1819, <strong>en</strong> remp<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t de celle qui était<strong>à</strong> <strong>Péking</strong> depuis le 10 janvier 1808. Elle arriva <strong>à</strong> Irkoutsk au moisde février <strong>1820</strong>, <strong>et</strong> le 1 er juill<strong>et</strong> <strong>à</strong> Troitsko-savsk, forteresse plusconnue sous le nom de Kiakhta ; elle se tint prête <strong>à</strong> passer lesfrontières dans un mois.M. de Spéransky, gouverneur général de <strong>la</strong> Sibérie, <strong>en</strong> donnaavis aux deux chefs chinois, c’est-<strong>à</strong>-dire au kiun-vang, prince de <strong>la</strong>seconde c<strong>la</strong>sse, <strong>et</strong> <strong>à</strong> l’amban ou adjoint de ce prince, qui habit<strong>en</strong>tl’Ourga ou <strong>la</strong> ville mongole, située <strong>à</strong> deux p1.004 c<strong>en</strong>t soixanteverstes au sud de Kiakhta 2 . La mission nouvelle était composéed’un archimandrite qui <strong>en</strong> était le chef, de cinq autresecclésiastiques d’un rang inférieur, <strong>et</strong> de quatre jeunes g<strong>en</strong>s devingt-deux <strong>à</strong> vingt-sept ans. L’<strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong> de <strong>la</strong> mission coûte1 Voyez les p<strong>la</strong>ns du couv<strong>en</strong>t <strong>et</strong> de <strong>la</strong> cour de l’ambassade russe <strong>à</strong> <strong>Péking</strong>, joints <strong>à</strong>ce volume. [c.a. : indisponibles]2 C<strong>et</strong>te ville est connue chez les Mongols sous le nom de Kour<strong>en</strong>. Ourga ou Œrguéveut dire, dans leur <strong>la</strong>ngue, l’habitation d’une personne distinguée. Kouré est l<strong>en</strong>om de tout lieu fermé. Ces deux dénominations se rapport<strong>en</strong>t principalem<strong>en</strong>t <strong>à</strong> <strong>la</strong>résid<strong>en</strong>ce du khoutoukhtou, grand-prêtre des Mongols.13

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