Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à Pékinsablonneux et graveleux. Mais, avant d’arriver au pays des Mongolsde la tribu de Tsakhar, on rencontre des montagnes qui sont assezhautes. Les Khalka font commencer le Gobi de la rive gauche de lala, parce que plus loin, dans le midi, on ne trouve ni forêts nirivières dans les steppes.Depuis Oudyn ama jusqu’à la station, la caravane traversa, dansune étendue de vingt verstes, une vaste plaine généralementsablonneuse. Un vent violent nous couvrait de poussière et d’herbessèches ; cette année les herbages avaient été abondants. Nousregrettions à chaque pas que le gouvernement chinois n’eût paslaissé passer la frontière à la mission dès le commencementd’août : notre bétail aurait beaucoup moins souffert. J’observai quesur un chemin uni et droit, un chameau chargé de 10 pouds,parcourt très commodément trois verstes et demie par heure. Jecalculai, d’après cette donnée, les distances d’une station à l’autre.Nous atteignîmes celle de Ghîltebhentài (brillante) ; elleappartient au khochoun du Djan-djoun beilé (prince du troisièmerang) p1.164 Nam-djîla ; nous l’avions vu à l’Ourga le 23 septembre ;son khochoun est composé de huit somoun (escadrons), chacun decent cinquante Mongols de front. (28 verstes).On voit, à trente verstes à peu près de la station, les sommetsdes montagnes qui s’étendent le long de la rive droite duKhéroulun.On avait conservé dans des cuves de l’eau malpropre et salée,quoiqu’il y eût quatre sources à une verste de distance. Noschevaux et nos chameaux, nés la plupart sur les bords de laSélenga, du Djida, du Tchikoi, etc., burent ici dans des auges, pourla première fois. Ces animaux ne s’y décidèrent pas aisément. Idamnous avait bien approvisionnés d’argal et d’eau ; nous ne pûmesnéanmoins nous empêcher de lui témoigner notre mécontentementde la trop grande distance d’une station à l’autre. Nous avionsparcouru, en quatre jours, à peu près cent cinquante verstes, ce quiavait beaucoup fatigué les animaux. Idam avoua qu’on avait120

Voyage à Pékineffectivement supprimé une station sur la route. Il ne nous en ditpas la raison ; mais il est probable que c’était d’après la demandedes habitants qui désiraient être plus tôt dispensés de nousaccompagner. Le toussoulakhtchi nous promit de rétablir par lasuite les stations comme auparavant.On se reposa le 30 septembre. La nuit fut chaude ; à la pointedu jour il gela. Nous fûmes p1.165 assiégés toute la matinée par desMongols ; ils venaient nous demander si nous n’avions pas à vendredes castors, du mardjan, c’est-à-dire, de la verroterie, etc. ; nousrépondîmes que nous voyagions pour le gouvernement et non pouraffaires de commerce. Ils nous offraient en échange des peauxd’agneaux tannées, et d’autres peaux non préparées.L’archimandrite, l’inspecteur des bagages, l’interprète et moi,nous dînâmes chez le bitkhéchi, avec le bochko et letoussoulakhtchi. Après le dîner, Idam, en quittant le bitkéchi, se mità genoux devant lui, ce qui est le compliment d’usage dans lessteppes.Les chefs de la station, qui vinrent le soir chez moi, nous direntqu’il leur fallait trois semaines pour aller de ce lieu à Khalgan surdes chameaux ; ils voyagent sans s’arrêter de minuit à midi ; alorsils font reposer leurs montures. Ordinairement ils conduisent leurschameaux sans charge à Khalgan ; ils prennent, dans cette ville,des marchandises qu’ils transportent à Kiakhta, trajet qui leurprend quarante à cinquante jours. En route, ils changent dechameaux, ainsi que le font les Kirghiz. On leur paye 1 1/2, 2 et 21/2 lan en argent, pour 100 kin, ou 3 pouds 1/2.1 er octobre. — Depuis neuf heures jusqu’à trois heures aprèsmidi, le temps fut sombre ; le vent souffla de l’est et fut très froid.A trois verstes de p1.166 Ghîlteghentai, nous atteignîmes unehauteur qui faisait partie du mont Boudà. De ce point, on aperçoit,à la distance de cinquante verstes, le mont Darkhàn, célèbre parTchinghiz-khan, et très révéré des Mongols. On voyagea ensuite121

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> Pékinsablonneux <strong>et</strong> graveleux. Mais, avant d’arriver au pays des Mongolsde <strong>la</strong> tribu de Tsakhar, on r<strong>en</strong>contre des montagnes qui sont assezhautes. Les Khalka font comm<strong>en</strong>cer le Gobi de <strong>la</strong> rive gauche de <strong>la</strong>Tô<strong>la</strong>, parce que plus loin, dans le midi, on ne trouve ni forêts nirivières dans les steppes.Depuis Oudyn ama jusqu’<strong>à</strong> <strong>la</strong> station, <strong>la</strong> caravane <strong>travers</strong>a, dansune ét<strong>en</strong>due de vingt verstes, une vaste p<strong>la</strong>ine généralem<strong>en</strong>tsablonneuse. Un v<strong>en</strong>t viol<strong>en</strong>t nous couvrait de poussière <strong>et</strong> d’herbessèches ; c<strong>et</strong>te année les herbages avai<strong>en</strong>t été abondants. Nousregr<strong>et</strong>tions <strong>à</strong> chaque pas que le gouvernem<strong>en</strong>t chinois n’eût pas<strong>la</strong>issé passer <strong>la</strong> frontière <strong>à</strong> <strong>la</strong> mission dès le comm<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>td’août : notre bétail aurait beaucoup moins souffert. J’observai quesur un chemin uni <strong>et</strong> droit, un chameau chargé de 10 pouds,parcourt très commodém<strong>en</strong>t trois verstes <strong>et</strong> demie par heure. Jecalcu<strong>la</strong>i, d’après c<strong>et</strong>te donnée, les distances d’une station <strong>à</strong> l’autre.Nous atteignîmes celle de Ghîltebh<strong>en</strong>t<strong>à</strong>i (bril<strong>la</strong>nte) ; elleapparti<strong>en</strong>t au khochoun du Djan-djoun beilé (prince du troisièmerang) p1.164 Nam-djî<strong>la</strong> ; nous l’avions vu <strong>à</strong> l’Ourga le 23 septembre ;son khochoun est composé de huit somoun (escadrons), chacun dec<strong>en</strong>t cinquante Mongols de front. (28 verstes).On voit, <strong>à</strong> tr<strong>en</strong>te verstes <strong>à</strong> peu près de <strong>la</strong> station, les somm<strong>et</strong>sdes montagnes qui s’ét<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t le long de <strong>la</strong> rive droite duKhéroulun.On avait conservé dans des cuves de l’eau malpropre <strong>et</strong> salée,quoiqu’il y eût quatre sources <strong>à</strong> une verste de distance. Noschevaux <strong>et</strong> nos chameaux, nés <strong>la</strong> plupart sur les bords de <strong>la</strong>Sél<strong>en</strong>ga, du Djida, du Tchikoi, <strong>et</strong>c., bur<strong>en</strong>t ici dans des auges, pour<strong>la</strong> première fois. Ces animaux ne s’y décidèr<strong>en</strong>t pas aisém<strong>en</strong>t. Idamnous avait bi<strong>en</strong> approvisionnés d’argal <strong>et</strong> d’eau ; nous ne pûmesnéanmoins nous empêcher de lui témoigner notre mécont<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>tde <strong>la</strong> trop grande distance d’une station <strong>à</strong> l’autre. Nous avionsparcouru, <strong>en</strong> quatre jours, <strong>à</strong> peu près c<strong>en</strong>t cinquante verstes, ce quiavait beaucoup fatigué les animaux. Idam avoua qu’on avait120

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