Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à Pékinp1.160Le 28 septembre, le temps fut couvert une grande partiede la journée ; la matinée fut chaude ; vers midi, il s’éleva un ventassez fort du nord-ouest. Nous partîmes à dix heures. Par suite despluies abondantes de l’été, l’herbe était touffue dans la plaine. Aubout de dix mille, on rencontra un sol graveleux ; là se terminaientles hauteurs que nous avions longées jusqu’alors. Le Bogòl (leserviteur) s’élève dans le nord-est, et l’Orgoùn (le large) dans lesud-ouest ; ces deux montagnes forment la porte par laquelle onentre dans la vaste plaine de Bòreldjout, qui s’étend à perte de vue.On aperçoit, à gauche, les monts bleuâtres de Baîn-oulàn. Notreconducteur nous dit qu’ils se prolongent au-delà de la rive gauchedu Kheroulun. Cette rivière prend sa source près de la route quenous suivons, coule au sud entre des montagnes, puis, tournant àl’est, elle se réunit à la Khaïlar, qui va se joindre à l’Argoun 1 . A peuprès à quinze verstes, dans p1.161 l’ouest, s’élève le Baîn Tsokhtò(Tsokhtò riche) ; treize verstes plus loin nous atteignîmes leDzamyn-chandà (puits du chemin), montagne au pied de laquelle lamission s’arrêta en 1807. On y voit plusieurs lacs salés. Une couche1 Dans une note du 16 e volume, pag. 406, du Messager Sibérien, M. Spaski dit :« Toutes les cartes géographiques que j’ai eu occasion de voir, représentent larivière Argoun comme sortant du lac Dalaï-nor, sur le territoire chinois ; mais celan’est pas exact. La rivière Khaïlar, qui vient de la Mongolie, et entre dans lafrontière russe, vis-à-vis du corps-de-garde d’Abagaitou, se divise en deuxbranches, dont une, sous le nom d’Argoun, sert de frontière et coule vers l’Amour,et l’autre, après avoir passé par plusieurs lacs marécageux, se jette dans le lacDalaï-nor. Elle remplit ce lac quand il manque d’eau ; mais quand il y en trop,celui-ci renvoie ses eaux au Khaïlar. » Cependant, ce ne sont pas seulement lescartes qui font sortir l’Argoun du Dalaï-noor. Le docteur Messerschmidt, qui visitace lac en 1724, partit de Nertchinsk, et remonta la rive gauche de l’Argoun. Le 14septembre, il se trouva vis-à-vis de l’endroit où le Khaïlar tombe dans la droite decette rivière. L’Argoun coule, ajoute-t-il, dans des bas-fonds, et, à ses deux bords,on voit partout des petits lacs et des marais. Le soir, le docteur arriva au boutseptentrional du Lac Saint, ou Dalaï-noor, à l’endroit où l’Argoun en sort. Il endétermina, le lendemain, la latitude, qu’il trouva 49° 17’ ; il posa sa tente près dulac et de la rivière, à côté d’une colline. (Voyez Pallas, Neue Nordische Beytræge,volume III, page 133.)Voilà donc un témoin oculaire qui a campé à l’endroit où l’Argoun sort du Dalaïnoor.L’ancienne et la nouvelle édition de la Géographie impériale de la Chineappuient son récit ; car on lit, dans la 48 e section de la dernière, la descriptionsuivante de la rivière Ergoune, ou Argoun : « Elle se trouve 2.000 li au nord-ouestde Tsitsikhar, et 220 li au nord-ouest de la ville de Khouloun-Bouyur. Elle sort dulac Koulung (qui est le même que le Dalaï-noor), coule 800 li au nord, et se jointau He loung kiang (Amour). Elle forme la frontière avec les Russes (Oros). »L’assertion de M. Spaski, que l’Argoun n’est qu’une branche du Khaïlar, paraît doncdénuée de fondement. Kl.118

Voyage à Pékinprofonde de sel blanc et amer couvre la terre et le chemin. Lespâturages font promptement engraisser le bétail, notamment lesmoutons. On parcourut encore douze verstes, jusqu’à la station deDjirgalangtoù (abondante) ; le chemin était inégal et p1.162 parseméde fragments de quartz et de toutes sortes de rochers. (35verstes).La station, située à gauche du chemin, reçoit son nom d’unemontagne très haute qui était devant nos iourtes, et qui nousfournit de l’eau en quantité suffisante. Cet endroit appartient aukhochoun de l’amban beïsse.29 septembre. — La nuit fut chaude ; pendant le jour, le ventsouffla avec impétuosité du nord-ouest.Avant notre départ, le bitkhéchi me témoigna le désir d’aller enchariot ; je lui cédai volontiers ma kibitka, dont il se servit jusqu’àKhalgan.On parcourut huit verstes entre deux rochers assez élevés ; lechemin était pierreux. Nous laissâmes à gauche le montDjirgalantoù et une suite de petits lacs où nous tuâmes quelquescanards. Nous rencontrions continuellement des pèlerins allant àl’Ourga.Des pierres colossales, dispersées sur la pente des montagnes,ressemblaient à des ruines d’anciens bâtiments ; nous gravîmes surdeux rochers escarpés et peu éloignés l’un de l’autre ; on les appelleOudyn ama (porte ouverte). Plusieurs de nos conducteurs mongolsnommaient celui de droite, à l’ouest, Kharà-nidoù (œil noir), etl’autre, à l’est, Ouchkhî (léger). Au-delà de cette porte nous vîmes àune demi-verste, au pied du p1.163 rocher, un puits d’eau limpide etdouce. Notre mission s’était reposée là en 1807 et 1808.Plusieurs personnes prétendent que la steppe de Gobicommence aux deux rochers de Oudyn ama. D’ici l’on découvre,dans le sud, un pays ouvert ; le terrain en est absolument aride,119

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> Pékinprofonde de sel b<strong>la</strong>nc <strong>et</strong> amer couvre <strong>la</strong> terre <strong>et</strong> le chemin. Lespâturages font promptem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>graisser le bétail, notamm<strong>en</strong>t lesmoutons. On parcourut <strong>en</strong>core douze verstes, jusqu’<strong>à</strong> <strong>la</strong> station deDjirga<strong>la</strong>ngtoù (abondante) ; le chemin était inégal <strong>et</strong> p1.162 parseméde fragm<strong>en</strong>ts de quartz <strong>et</strong> de toutes sortes de rochers. (35verstes).La station, située <strong>à</strong> gauche du chemin, reçoit son nom d’unemontagne très haute qui était devant nos iourtes, <strong>et</strong> qui nousfournit de l’eau <strong>en</strong> quantité suffisante. C<strong>et</strong> <strong>en</strong>droit apparti<strong>en</strong>t aukhochoun de l’amban beïsse.29 septembre. — La nuit fut chaude ; p<strong>en</strong>dant le jour, le v<strong>en</strong>tsouff<strong>la</strong> avec impétuosité du nord-ouest.Avant notre départ, le bitkhéchi me témoigna le désir d’aller <strong>en</strong>chariot ; je lui cédai volontiers ma kibitka, dont il se servit jusqu’<strong>à</strong>Khalgan.On parcourut huit verstes <strong>en</strong>tre deux rochers assez élevés ; lechemin était pierreux. Nous <strong>la</strong>issâmes <strong>à</strong> gauche le montDjirga<strong>la</strong>ntoù <strong>et</strong> une suite de p<strong>et</strong>its <strong>la</strong>cs où nous tuâmes quelquescanards. Nous r<strong>en</strong>contrions continuellem<strong>en</strong>t des pèlerins al<strong>la</strong>nt <strong>à</strong>l’Ourga.Des pierres colossales, dispersées sur <strong>la</strong> p<strong>en</strong>te des montagnes,ressemb<strong>la</strong>i<strong>en</strong>t <strong>à</strong> des ruines d’anci<strong>en</strong>s bâtim<strong>en</strong>ts ; nous gravîmes surdeux rochers escarpés <strong>et</strong> peu éloignés l’un de l’autre ; on les appelleOudyn ama (porte ouverte). Plusieurs de nos conducteurs mongolsnommai<strong>en</strong>t celui de droite, <strong>à</strong> l’ouest, Khar<strong>à</strong>-nidoù (œil noir), <strong>et</strong>l’autre, <strong>à</strong> l’est, Ouchkhî (léger). Au-del<strong>à</strong> de c<strong>et</strong>te porte nous vîmes <strong>à</strong>une demi-verste, au pied du p1.163 rocher, un puits d’eau limpide <strong>et</strong>douce. Notre mission s’était reposée l<strong>à</strong> <strong>en</strong> 1807 <strong>et</strong> 1808.Plusieurs personnes prét<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t que <strong>la</strong> steppe de Gobicomm<strong>en</strong>ce aux deux rochers de Oudyn ama. D’ici l’on découvre,dans le sud, un pays ouvert ; le terrain <strong>en</strong> est absolum<strong>en</strong>t aride,119

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