Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne

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Voyage à Pékinest très rapide. Grâce aux dispositions prises par deux Mongols, sujetsdu khoutoukhtou, le trajet s’effectua sans peine.Le Mandchou Toulichen qui, en 1712, passa par-là pour aller enRussie, dit qu’au commencement de septembre lala étaittellement débordée qu’il fut impossible de la traverser à gué, et quefaute de bateaux il fut, ainsi que ses compagnons, obligé d’attendretrois jours que les eaux eussent baissé. Ils y pêchèrent beaucoupde poissons, et entr’autres plus de dix saumons et brochets, longsde plus d’une archine. Ensuite ils tuèrent, sur les hauteurs du Khanôla,un p1.148 grand renne (cerf). La Tôla, continue Toulichen, prendsa source dans l’ouest, aux pieds du mont Ghentei, coule à l’ouest,et se réunit à l’Orkhòn qui sort des monts Khangaï. Celle-ci arroseles campagnes où paissent les troupeaux de Djabdzun dambakhoutoukhtou, et du Touchétou-khan ; puis, prenant sa directionvers le nord-ouest, elle finit par se réunir à la Sélenga. Au-delà delala, vers le nord, on voit trois chaînes de montagnes, appeléesSonghin, où se trouvent trois grandes sources, connues sous lenom de Selbi. Ces montagnes sont très hautes, et leurs sommetssont pointus : on y pénètre par des défilés étroits et difficiles. Lesprofondeurs sont couvertes d’herbes touffues ; de belles fleursoffrent aux regards l’éclat séduisant de leurs vives couleurs.Depuis Kiakhta jusqu’à l’Ourga, il nous semblait que nous étionsencore dans les provinces voisines de la frontière russe, habitéespar les Bouriates, tant les sites et les productions de la nature seressemblaient ; mais dès les premiers pas que nous fîmes au-delàde lala, nous nous aperçûmes que nous étions sur un terraindifférent. Nous bûmes un verre d’eau fraîche : c’était le dernier quidevait humecter notre palais dans le vaste espace que nous avionsà parcourir, jusqu’à la grande muraille chinoise. Nous marchionsdans les déserts aride et tristes de la Mongolie.De la rive droite de lala, jusqu’à une petite p1.149 distance dePéking, le chemin se dirige généralement vers le sud-est, àl’exception de quelques détours. Notre troupe voyagea pendant110

Voyage à Pékinquinze verstes à travers les montagnes. La route était couverte defragments de rochers. A quelques verstes, sur la droite, la routeaboutit à une des extrémités du mont Khan-ôla. Des pierrescolossales s’y élèvent. Les sommets sont couronnés de pins, demélèzes et de bouleaux ; une quantité de sources, qui s’échappentdes montagnes, donnent naissance au Koul, petite rivière dont leseaux vont grossir lala. Des troupeaux de buffles paissaient auxpieds des montagnes. Depuis les bords de lala jusqu’aux hauteursde Nalikha nous vîmes beaucoup de iourtes, toutes fort chétives : il yavait auprès de la plupart des lacets pour attraper les chevaux, desroues, des cercles pour la construction des iourtes, etc. Tous cesouvrages en bois se vendent aux habitants de la steppe de Gobi, quiest entièrement dépourvue de forêts. A quinze verstes de lala, lacaravane parcourut cinq verstes en montant, avant d’arriver àNalikha. En sortant de la vallée, qui s’étend jusqu’a lala, ondécouvrit une plaine immense dont le terrain était pierreux ; àgauche, s’élevaient des rochers nus que traverse lala ; lesMongols croient qu’un des abîmes de ces montagnes renferme untrésor immense en or et en argent, que des brigands y cachèrentautrefois ; des précipices p1.150 effrayants et des vapeurs fétides endéfendent l’approche aux mortels les plus audacieux. Ces lieux sonttrès renommés dans l’histoire des Khalkha, par les combats quelivrèrent les Mongols quand ce pays fut envahi sous Galdan, princedes Dzoungar, vers la fin du dix-septième siècle, époque de laréunion du pays des Khalkha à l’empire mandchou-chinois.Voici comme les Mongols racontent cet événement.Altan-khan des Khalkha, étant mort en 1657, son fils aînéLobdzang, Touchétou-khan, lui succéda. Son second fils fut lepremier khoutoukhtou des Mongols. La religion de Bouddha étaitdéjà si répandue en Mongolie, que dans le seul pays des Khalkha,trois khan indépendants voulurent avoir, chacun dans son aimak,un grand-prêtre. Le Touchétou khan demanda la préférence pourson frère Djabdzun khoutoukhtou, parce que son père avait été le111

<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> Pékinest très rapide. Grâce aux dispositions prises par deux Mongols, suj<strong>et</strong>sdu khoutoukhtou, le traj<strong>et</strong> s’effectua sans peine.Le Mandchou Toulich<strong>en</strong> qui, <strong>en</strong> 1712, passa par-l<strong>à</strong> pour aller <strong>en</strong>Russie, dit qu’au comm<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t de septembre <strong>la</strong> Tô<strong>la</strong> étaittellem<strong>en</strong>t débordée qu’il fut impossible de <strong>la</strong> <strong>travers</strong>er <strong>à</strong> gué, <strong>et</strong> quefaute de bateaux il fut, ainsi que ses compagnons, obligé d’att<strong>en</strong>dr<strong>et</strong>rois jours que les eaux euss<strong>en</strong>t baissé. Ils y pêchèr<strong>en</strong>t beaucoupde poissons, <strong>et</strong> <strong>en</strong>tr’autres plus de dix saumons <strong>et</strong> broch<strong>et</strong>s, longsde plus d’une archine. Ensuite ils tuèr<strong>en</strong>t, sur les hauteurs du Khanô<strong>la</strong>,un p1.148 grand r<strong>en</strong>ne (cerf). La Tô<strong>la</strong>, continue Toulich<strong>en</strong>, pr<strong>en</strong>dsa source dans l’ouest, aux pieds du mont Gh<strong>en</strong>tei, coule <strong>à</strong> l’ouest,<strong>et</strong> se réunit <strong>à</strong> l’Orkhòn qui sort des monts Khangaï. Celle-ci arroseles campagnes où paiss<strong>en</strong>t les troupeaux de Djabdzun dambakhoutoukhtou, <strong>et</strong> du Touchétou-khan ; puis, pr<strong>en</strong>ant sa directionvers le nord-ouest, elle finit par se réunir <strong>à</strong> <strong>la</strong> Sél<strong>en</strong>ga. Au-del<strong>à</strong> de<strong>la</strong> Tô<strong>la</strong>, vers le nord, on voit trois chaînes de montagnes, appeléesSonghin, où se trouv<strong>en</strong>t trois grandes sources, connues sous l<strong>en</strong>om de Selbi. Ces montagnes sont très hautes, <strong>et</strong> leurs somm<strong>et</strong>ssont pointus : on y pénètre par des défilés étroits <strong>et</strong> difficiles. Lesprofondeurs sont couvertes d’herbes touffues ; de belles fleursoffr<strong>en</strong>t aux regards l’éc<strong>la</strong>t séduisant de leurs vives couleurs.Depuis Kiakhta jusqu’<strong>à</strong> l’Ourga, il nous semb<strong>la</strong>it que nous étions<strong>en</strong>core dans les provinces voisines de <strong>la</strong> frontière russe, habitéespar les Bouriates, tant les sites <strong>et</strong> les productions de <strong>la</strong> nature seressemb<strong>la</strong>i<strong>en</strong>t ; mais dès les premiers pas que nous fîmes au-del<strong>à</strong>de <strong>la</strong> Tô<strong>la</strong>, nous nous aperçûmes que nous étions sur un terraindiffér<strong>en</strong>t. Nous bûmes un verre d’eau fraîche : c’était le dernier quidevait humecter notre pa<strong>la</strong>is dans le vaste espace que nous avions<strong>à</strong> parcourir, jusqu’<strong>à</strong> <strong>la</strong> grande muraille chinoise. Nous marchionsdans les déserts aride <strong>et</strong> tristes de <strong>la</strong> <strong>Mongolie</strong>.De <strong>la</strong> rive droite de <strong>la</strong> Tô<strong>la</strong>, jusqu’<strong>à</strong> une p<strong>et</strong>ite p1.149 distance de<strong>Péking</strong>, le chemin se dirige généralem<strong>en</strong>t vers le sud-est, <strong>à</strong>l’exception de quelques détours. Notre troupe voyagea p<strong>en</strong>dant110

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