Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne
Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne Voyage à Péking à travers la Mongolie en 1820 et ... - Chine ancienne
Voyage à PékinSur les dernières ambassadesrusses et anglaises en Chine 1p1.133@Comme il est souvent question, dans cet ouvrage, de ladernière ambassade russe en Chine, je donnerai ici une courte noticesur cette expédition. Le projet de l’envoyer fut conçu à Saint-Pétersbourg, en 1804, et, à ce qu’il paraît, d’après le désir manifestépar la cour de Péking de recevoir un ambassadeur du khan blanc. Legouvernement russe ne négligea rien pour rendre cette missionbrillante, digne du monarque qui l’envoyait, utile au commerce etprofitable pour les sciences. L’ambassade était composée demembres des familles les plus distinguées de l’empire, réunis sous laconduite d’un homme de talents et de mœurs agréables, appelé, parson rang et sa naissance, à remplir les plus hautes dignités dansl’État. Des présents magnifiques partirent pour la frontière chinoise,et une société de savants, sous la direction de feu M. le comte JeanPotocki, fut adjointe à la mission. Cette expédition nombreuse p1.134quitta Saint-Pétersbourg en plusieurs divisions, qui devaient seréunir à Irkoutsk vers la fin de septembre.De cette ville, l’ambassadeur envoya son premier secrétaire, M.Baikov, à l’Ourga, pour prendre, avec les autorités chinoises etmongoles, les arrangements nécessaires, tant sur la manière detransporter sa suite à Péking, que sur d’autres points relatifs à cevoyage. Ces premières négociations présentaient d’abord desdifficultés, parce que les Chinois refusaient de recevoir uneambassade beaucoup plus nombreuse que toutes les précédentes,en alléguant qu’ils n’avaient compté que sur cent personnes, et qu’ilavaient établi en conséquence les étapes dans le désert de Gobi.Après de longs pourparlers, l’envoyé se vit forcé de diminuer lenombre de sa suite et de la borner à cent trente individus.M. le comte Golovkin arriva le 17 octobre au fort de Kiakhta,1 Ce morceau ne se trouve pas dans l’original.100
Voyage à Pékinnommé Troitsko-savsk, et éloigné de trois verstes de l’entrepôt decommerce, qui se trouve à la frontière même. De nouvellesnégociations le retinrent ici pendant deux mois et demi, et toutesles difficultés ne furent aplanies que vers la fin de l’année, de sorteque l’ambassade ne passa la frontière que le 1 er janvier 1806. Lefroid était excessif, et les membres de l’expédition en souffraientd’autant plus, qu’ils furent obligés de mettre quatorze jours pourfaire les p1.135 trois cent sept verstes (soixante-quatorze lieues)entre Kiakhta et l’Ourga. Pendant tout ce voyage, ils ne trouvèrentd’autre abri contre l’intempérie de l’air que des iourtes ou tentes defeutre 1 .A l’Ourga se renouvelèrent les discussions sur le cérémonialchinois, auquel l’ambassadeur refusa de se soumettre, ens’appuyant sur l’exemple de lord Macartney, qui n’avait fait d’autressalutations à l’empereur Khian loung, que celles requises en Europeen pareille occasion. Des courriers furent expédiés à Péking, et onavait espérance d’obtenir une décision favorable du tribunal desrites du Li fan yuan, ou collège des allaires étrangères, et peut-êtrede l’empereur même.Dans ces entrefaites, le vang, ou vice-roi de la Mongolieseptentrionale, reçut l’ordre de donner, au comte de Golovkin, unefête au nom de l’empereur, et devant le trône impérial. Laréception, pour ce festin, eut lieu le 15 janvier, en plein air, et parun froid de 23 à 24 degrés. Le vang exigea que l’ambassadeur fîtpréalablement le kheou theou, ou les neuf prosternations devant unécran et une petite table couverte de damas jaune, représentant lapersonne de l’empereur. Cette prétention parut trop humiliantepour que l’envoyé d’un grand monarque pût s’y conformer ; M. le1 Pendant le séjour de l’ambassade en Mongolie, le froid était presque toujoursentre 15 et 30 degrés de Réaumur, et le mercure gela deux fois. Les iourtes nepouvaient se chauffer qu’avec du charbon qu’on allumait au milieu. Les voyageurs,étant couchés par terre devant ce feu, brûlaient d’un côté et gelaient de l’autre.L’ambassade ne se trouvait sûrement pas dans une position agréable, et tous sesmembres désiraient ardemment de voir finir de pareilles souffrances.101
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<strong>Voyage</strong> <strong>à</strong> PékinSur les dernières ambassadesrusses <strong>et</strong> ang<strong>la</strong>ises <strong>en</strong> <strong>Chine</strong> 1p1.133@Comme il est souv<strong>en</strong>t question, dans c<strong>et</strong> ouvrage, de <strong>la</strong>dernière ambassade russe <strong>en</strong> <strong>Chine</strong>, je donnerai ici une courte noticesur c<strong>et</strong>te expédition. Le proj<strong>et</strong> de l’<strong>en</strong>voyer fut conçu <strong>à</strong> Saint-Pétersbourg, <strong>en</strong> 1804, <strong>et</strong>, <strong>à</strong> ce qu’il paraît, d’après le désir manifestépar <strong>la</strong> cour de <strong>Péking</strong> de recevoir un ambassadeur du khan b<strong>la</strong>nc. Legouvernem<strong>en</strong>t russe ne négligea ri<strong>en</strong> pour r<strong>en</strong>dre c<strong>et</strong>te missionbril<strong>la</strong>nte, digne du monarque qui l’<strong>en</strong>voyait, utile au commerce <strong>et</strong>profitable pour les sci<strong>en</strong>ces. L’ambassade était composée demembres des familles les plus distinguées de l’empire, réunis sous <strong>la</strong>conduite d’un homme de tal<strong>en</strong>ts <strong>et</strong> de mœurs agréables, appelé, parson rang <strong>et</strong> sa naissance, <strong>à</strong> remplir les plus hautes dignités dansl’État. Des prés<strong>en</strong>ts magnifiques partir<strong>en</strong>t pour <strong>la</strong> frontière chinoise,<strong>et</strong> une société de savants, sous <strong>la</strong> direction de feu M. le comte JeanPotocki, fut adjointe <strong>à</strong> <strong>la</strong> mission. C<strong>et</strong>te expédition nombreuse p1.134quitta Saint-Pétersbourg <strong>en</strong> plusieurs divisions, qui devai<strong>en</strong>t seréunir <strong>à</strong> Irkoutsk vers <strong>la</strong> fin de septembre.De c<strong>et</strong>te ville, l’ambassadeur <strong>en</strong>voya son premier secrétaire, M.Baikov, <strong>à</strong> l’Ourga, pour pr<strong>en</strong>dre, avec les autorités chinoises <strong>et</strong>mongoles, les arrangem<strong>en</strong>ts nécessaires, tant sur <strong>la</strong> manière d<strong>et</strong>ransporter sa suite <strong>à</strong> <strong>Péking</strong>, que sur d’autres points re<strong>la</strong>tifs <strong>à</strong> cevoyage. Ces premières négociations prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t d’abord desdifficultés, parce que les Chinois refusai<strong>en</strong>t de recevoir uneambassade beaucoup plus nombreuse que toutes les précéd<strong>en</strong>tes,<strong>en</strong> alléguant qu’ils n’avai<strong>en</strong>t compté que sur c<strong>en</strong>t personnes, <strong>et</strong> qu’i<strong>la</strong>vai<strong>en</strong>t établi <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce les étapes dans le désert de Gobi.Après de longs pourparlers, l’<strong>en</strong>voyé se vit forcé de diminuer l<strong>en</strong>ombre de sa suite <strong>et</strong> de <strong>la</strong> borner <strong>à</strong> c<strong>en</strong>t tr<strong>en</strong>te individus.M. le comte Golovkin arriva le 17 octobre au fort de Kiakhta,1 Ce morceau ne se trouve pas dans l’original.100