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TROISIÈME SECTION

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— 256 —ses soins suppléera l'autre, ou en tout cas allégera l'effet deson absence. Il est d'une rigueur, inutile pour la répressionpénale et dangereuse pour la sécurité sociale, de désorganiserentièrement un foyer. Il n'est ni humain ni prévoyant, .en privantà la fois les enfants de leurs deux parents, de les abandonnersans ressources ni moyens d'existence, à la rue, si cen'est pas à quelque chose de pire, lorsqu'ils n'ont pas lebonheur de rencontrer une main charitable tendue vers eux.Mais la loi ne doit pas faire état de cette charité ; elle ne doitpas l'escompter.Il convient encore d'attribuer aux tribunaux, lorsque lecondamné a des enfants en bas-âge, le pouvoir de surseoir,pendant une année au plus, à l'exécution de la peine d'emprisonnement.En général c'est aux agents du poùvoir exécutifqu'il appartient d'assurer l'exécution des condamnations pénales;et la loi leur fait un devoir de requérir immédiatement celle-ci,lorsque la condamnation est devenue irrévocable. En fait leschoses ne se passent pas toujours de la sorte; et, du moinsen France, un intervalle plus ou moins long sépare ordinairementla condamnation du moment où la peine est exécutée.Mais, ce sont là des pratiques, qui sont abandonnées à l'arbitrairedes magistrats du parquet ; elles constituent une faveur,qui n'a point de règle, et qu'il est toujours au pouvoir duministère public de refuser. Il n'y aurait que des avantagesà les régulariser, et, sous les conditions indiquées plus haut,à en faire un droit, que les condamnés pourraient réclamer,et sur lequel les tribunaux statueraient. — Il ne paraît pasdouteux en effet qu'un délai permettrait au père ou à la mèrede famille de prendre des arrangements nécessaires, de placerleurs enfants en bas-âge, d'assurer leur sort pendant le tempsde leur emprisonnement, toutes choses qu'une brusque etimmédiate incarcération les met hors d'état d'organiser. Iciencore ce sont des souffrances imméritées et inutiles, quiretombent sur des têtes innocentes, et que la loi peut évitersi elle veut demeurer juste.Lorsque la tâche du législateur sera terminée, et malheureusementles nécessités d'une répression qui doit rester fermetout en étant humaine, la termineront assez promptement, celle- 257 --de l'assistance commence. Il ne peut plus s'agir alors de règlesgénérales. Tout ici est subordonné au nombre, à l'importancedes sociétés d'assistance, et aux ressources pécuniaires dontelles peuvent disposer. Mais, il est à penser que celles-ci,lorsqu'elles en auront les moyens, feraient une œuvre utile etféconde, si, au lieu de s'occuper uniquement du condamnépendant son emprisonnement et du libéré à sa sortie de prison,elles étendaient leur action sur la famille du condamné pendantson incarcération, et essayaient d'en soulager la misère souventépouvantable. Mieux que les visites répétées aux prisonniers,et plus que des sermons, souvent écoutés d'un air ennuyé oud'une oreille distraite, un secours donné à la famille, à uneépouse laissée sans ressource, ou à des enfants abandonnéssans pain, contribuera à amender et à régénérer des cœursendurcis mais capables encore d'affection. Il est à notre connaissancedes exemples de ces relèvements obtenus grâce àune semblable sollicitude.Mais, faut-il entrer plus avant dans cette voie, et conseillerla fondation d'établissements spéciaux où l'on prendrait lesenfants mineurs pendant l'emprisonnement de leurs parents etoù on les élèverait? 11 existe dans certains pays, et notammenten Italie, des établissements de ce genre 1 ). Mais, sans méconnaîtrel'ardeur philanthropique et le dévouement de leursfondateurs, sans nier que de pareils établissements, en déchargeantcomplètement la famille des conséquences économiquesde la peine infligée à leur chef, répondent à la question,dont nous cherchons la solution, et que même ils peuventseuls entreprendre l'éducation morale, si souvent compromise,des enfants des délinquants, néanmoins il paraîtra peut-êtrequ'il faut être assez réservé à leur égard. D'une part, on netrouve plus le lien, si utile et si précieux pour amender lecondamné, entre sa conduite en prison et l'aide donnée à safamille. Ce n'est pas la même société de patronage; ce nesont plus les mêmes personnes qui s'occupent de lui et des') Tel est Vhospice éducatif pour les fils de prisonniers, fondé en 1901 parl'avocat Bartolo Longho dans la vallée de Pompéi pour les fils d'individus condamnésa de longues peines, et spécialement les fils des assassins, des homicides et autresgrands criminels. Voir Rivista Pénale, 1909, février, p. 165.Actes du Congrès pénitentiaire international de Washington, vol. III. 17

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