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TROISIÈME SECTION

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— 375 —Rapport présenté à l'Association pénitentiaire américainepar son Comité chargéde la question du patronage des détenus.La question du patronage des détenus libérés touche à cellede savoir si leur. détention avait pour but leur punition ou leurréforme. Au moment où on le rend à la liberté, les difficultésdu condamné ne font que commencer. La société, qui, dansses prisons modernes, s'efforce de le préparer à ce retour à laliberté, doit comprendre qu'à ce moment il a besoin de protection.Cette assistance peut revêtir des formes diverses; maisla difficulté et la tâche principale de toutes les personnes etassociations qui l'assument, c'est d'agir sur l'opinion publiquepour que le public en arrive à accepter, mieux que jusqu'ici,l'idée de considérer et de traiter comme membres égaux dansla société humaine ceux qui sortent de prison. Ces malheureuxont, par le fait de leur condamnation, perdu leur situationsociale, leurs amis, leurs relations diverses. La liberté sansprotection est, pour eux, un dangereux présent. Les bons conseilsdont on . les comble à leur sortie de prison ne suffisentpas. Il leur faut, non pas de l'argent précisément, mais l'occasionimmédiate de gagner honorablement leur vie par leur travail.Pour conduire à bien cette tâche, il faut tenir compte del'individualité et des conditions de chaque détenu libéré. Dansles Etats qui ont le système de la libération conditionnelle (surparole) c'est par les agents officiels et salariés de l'Etat qu'ellea été le mieux accomplie., Leur mission n'est pas facile. Ledétenu libéré ne se rend pas compte de tous les changementsqui se sont' produit» pendant qu'il était en prison. Ne retrouvantpas les conditions auxquelles il était accoutumé, il se décou-rage. Il faut le placer dans une situation qui lui facilite l'assimilationau nouvel état des choses, et l'autorité dont le «patron»dispose à l'égard du détenu libéré lui donne, à cet égard, libertésuffisante.Le «patron», c'est-à-dire le fonctionnaire chargé du patronage,doit être, envers son protégé, bienveillant autant quejuste et ferme. Sa place est, non pas dans l'établissement pénitentiaire,mais au dehors, où il cherche et procure des places,rend fréquemment visite aux détenus placés sous sa surveillanceet les soutient de ses encouragements et de ses conseils.L'expérience démontre que les détenus libérés doivent êtreplacés, non ensemble, mais aussi séparés que possible les unsdes autres. De même, si l'on confie (comme le font quelquesEtats) la surveillance des fonctionnaires «patrons» à des sociétésde patronage, il faut éviter que le même détenu soitplacé sous le contrôle de plus d'une de ces sociétés ; car il enprofiterait pour obtenir de l'une d'elles ce que lui aurait refusél'autre. Ici, l'unité de la surveillance est aussi nécessaire quela valeur et l'expérience des fonctionnaires chargés du service.Et, dans le même but, il importe que les sociétés privées travaillantà côté des fonctionnaires combinent et mettent en harmonieleur activité avec celle de ces fonctionnaires.Ceux qui s'occupent de patronage sont toujours plus convaincusde la nécessité de commencer déjà en prison la préparationdu détenu au travail qui l'attend à sa sortie. La craintede certains directeurs de prisons, qui croient qu'on risque ainside compromettre la discipline de leurs établissements, ne paraîtpas fondée, pourvu qu'on y mette la discrétion voulue.On ne saurait trop recommander l'idée d'allouer au détenuun salaire, qui, quelque petit qu'il soit, améliore sa disciplinemorale, en lui permettant ou de subvenir à l'entretien de safamille, ou de se constituer un petit pécule pour le moment oùil sera rendu à la liberté.Ce qu'il faut condamner par contre, c'est l'habitude de certainsEtats de placer hors de leur territoire les détenus libérés.Cet expatriement ne se justifie ni à l'égard des autres Etats quien subissent les conséquences, ni à l'égard des détenus libérés,qui, d'emblée, ont le sentiment d'être traités en vagabonds.

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