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TROISIÈME SECTION

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— 365 —INFLUENCE DE L'ÉTDDE DES RÉSULTATSDE L'EMPRISONNEMENT SUR LA LOI ET SUR LESDÉCISIONS JUDICIAIRES.CONFÉRENCEdeM. GEORGE KIRCHWEYDoyen de la Faculté de Droit de «Columbia University» à New York.Il y a peu d'arguments en faveur de l'opinion que le droitpénal et la procédure pénale ont été influencés surtout par desexpériences qui ont été faites avec des méthodes de punition.La loi pénale de l'Angleterre et des Etats-Unis représente surtoutle sentiment d'un certain groupe de personnes, c'est-à-direde ceux qui sont chargés de l'administration de la loi pénale— les juges aux tribunaux criminels et les autorités chargéesde l'accusation. L'attitude du public a été négative. Le publicne se préoccupe pas du sort du malfaiteur, tandis que l'opinionprofessionnelle des juges et des procureurs généraux, dont dépendaitsurtout le sort du délinquant, a toujours été convaincuede la sagesse et de la justice du code draconien que cette opiniona appliqué aux condamnés. La lenteur avec laquelle l'opinionpublique se forme semble exiger que ceux qui s'intéressentau droit pénal et à la réforme pénitentiaire assument la tâchede réformer et de modifier l'opinion des juges et des procureursgénéraux, dont l'attitude est si importante et si décisive.Il s'agit de trouver la manière la plus efficace d'atteindre cerésultat.La punition du coupable par l'emprisonnement, par exemple,se justifie, dit-on, par plusieurs arguments : pour réparerla dignité offensée de la société; pour effrayer ceux qui auraientautrement des tendances criminelles; comme une leçon bienfaisanteaux délinquants; pour restreindre celui qui a failli;pour contribuer à l'amélioration du délinquant, et pour transformerle coupable en membre utile de la société. C'est latrès grande variété de ces buts, que l'on se propose de poursuivre,qui rend si difficile le changement des conditions actuelles.Mais, puisque tous ces buts sont valables, il faudraiten réunir autant que possible dans un système pénitentiairerationnel. Je demande donc ce que nous pouvons apprendreen examinant les conditions du passé et du présent?En ce qui regarde d'abord la théorie de la vengeance publique,notre jurisprudence actuelle en est encore influencée.'Si l'étude de la vie personnelle et sociale de l'individu coupable,y compris les influences héréditaires, prouve que la conduitedélictueuse est généralement le résultat des conditionsplus ou moins hors du contrôle du délinquant, cela doit nécessairementfaire brèche dans la théorie de la vengeance publique.D'autre part, la psychologie de la foule paraît indiquer le besoind'un traitement plus rigoureux de certains crimes, jusqu'à 'ce que la communauté apprécie mieux la nature du crime etles conditions qui le produisent.Quant à l'effet de la peine non pas sur celui qui l'encourt,mais sur d'autres personnes, il y a quelque chose de touchantdans cette idée des hommes de loi et de l'homme ordinaire,que la société peut souffrir, pour ainsi dire, pour les crimesqui n'ont pas encore été commis, — une idée d'ailleurs dontrien ne justifie l'acceptation.En troisième lieu, en ce qui concerne l'effet sur le délinquantlui-même et l'idée que la punition l'effrayera et l'empêcherade commettre un nouveau délit, le fait que, dans certainspays, plus de 50 pour cent de ceux qui ont encouru des peinesd'emprisonnement sont condamnés de nouveau à des peinespour des délits pareils au premier délit, paraît indiquer quenous n'avons pas encore résolu le problème. L'étude de la

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