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TROISIÈME SECTION

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— 350 —eux en tribunal. Il leur demandait en revanche de lui révéler* toute la vérité et uniquement la vérité». Il ajoutait qu'il contrôleraitleurs assertions et que dans le cas où celles-ci se trouveraientmensongères, il se désintéresserait de leur sort; maiss'il constatait qu'ils avaient dit la vérité, il ferait en leur faveurtout ce qu'il pourrait. L'aveu spontané du délit commis estune condition indispensable permettant d'obtenir la mise àl'épreuve.Parmi les causes instruites dans notre tournée, je citerailes suivantes, à titre d'exemples:. 1: Il fut démontré qu'un détenu, accusé de vol, avait unfrère et une sœur qui avaient tous deux une conduite trèshonorable. La sœur, qui était phtisique, avait subvenu par sontravail à l'entretien du prévenu et avait affirmé au surveillantqu'elle ferait tout son possible pour lui procurer une places'il était libéré et mis à l'épreuve. En parlant au prisonnier,le surveillant insista en particulier sur la dégradation d'un hommequi n'a pas honte de se faire entretenir par une sœur malade;il ajouta qu'il ne comprenait pas pourquoi le prévenu ne travailleraitpas et ne ferait pas son chemin comme un homme.Le surveillant, qui paraissait connaître la sœur et avait confianceen elle, me dit en sortant de la cellule qu'il proposeraitau tribunal l'élargissement et la mise à l'épreuve de l'accusé.2. Un homme marié, âgé de 25 ans, ayant été arrêté pourcommerce illicite, déclara qu'arrivé récemment de Paris, ilignorait que ce commerce était prohibé par la loi des Etats-Unis. Le surveillant me dit que ce serait probablement là uncas idéal pour la mise à l'épreuve.3. Un jeune homme de 19 ans, accusé du même délit quele. précédent, allégua qu'il avait été induit par ce dernier etil confirma par de nombreuses lettres l'exactitude de son assertion.Ce cas fut envisagé également par le surveillant commel'un de ceux auxquels convient tout particulièrement la mise àl'épreuve.4. Un matelot de la marine américaine, âgé de 20 ans etprévenu de faux, déclara que ses camarades lui avaient dit— 351 —combien il était facile de se procurer de l'argent en commettantun faux et il cita plusieurs exemples de la vie peu édifiantedes marins, pour démontrer que le délit dont il étaitaccusé, était dû à la mauvaise influence exercée sur lui par descamarades plus dépravés. 11 remit en outre au surveillantquelques notes écrites sur des feuilles détachées et décrivantla vie dans la marine. Le surveillant ayant constaté que cesnotes étaient assez bien rédigées, engagea le prévenu à raconterén détail les expériences qu'il avait faites dans la marineet à lui remettre ensuite cette petite notice. Comme l'accuséajouta qu'il avait trouvé un ami en la personne d'unmembre du clergé qui habitait dans le pays et parlerait certainementen sa faveur, le suveillant lui conseilla d'écrire à cetami et de le prier de venir le voir en prison. Le surveillantestima que la mise à l'épreuve était aussi parfaitement applicableen l'espèce.5. Un jeune garçon de 15 ans était accusé de petits volset déjà reconnu coupable d'autres délits analogues ; on reconnutqu'il était sourd et qu'il avait beaucoup de peine à s'exprimer.En conséquence, le surveillant décida qu'il serait soumis à unsérieux examen médical. *La tournée étant terminée, il restait au surveillant à vérifierl'exactitude des assertions de chacun des prévenus et àse rendre à cet effet à leur domicile, puis chez certains fonctionnaireset dans les bureaux de police. Ce n'est qu'à la suitede ces enquêtes qu'il tranche définitivement la question desavoir s'il doit proposer ou non l'élargissement des prisonnierssous réserve de la mise à l'épreuve. Quand le surveillant aacquis la conviction que cette mesure se recommande, il iuireste à procurer du travail à l'accusé qui sera commis à sessoins, et il en cherche de préférence dans une localité où leprisonnier est inconnu. Dans les grands centres, comptant desmillions d'habitants, il suffit de transférer le prévenu dans uneautre partie de la ville. Avant de saisir le tribunal, le surveillantconsulte le procureur général; les deux fonctionnaires semettent presque toujours d'accord sur les mesures à proposerdans chaque cas spécial.

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