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TROISIÈME SECTION

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— 324 —4° L'Angleterre a été plus loin et, non seulement elle s'estappliquée à la cure des buveurs d'habitude, à titre de prophylaxiegénérale, mais elle fait bénéficier de la même cure desindividus nettement délinquants ou criminels, à la conditionqu'ils soient devenus tels sous l'empire de la boisson.En fait, quand on examine la lettre et la pratique de laloi, on s'aperçoit que l'Angleterre vise surtout des délits plutôtque des crimes, et spécialement ceux qui sont coutumiers aucours de la vie des ivrognes (abandon d'enfants, négligencede ses devoirs, etc.).De sorte que, entre l'Angleterre et les nations immédiatementantécédentes, il n'y a pas une grosse différence dans lapratique. Mais il y a une grosse différence théorique sur laquelleon ne saurait trop mettre l'accent, car elle est singulièrementindicatrice de conceptions très élevées sur les rapports ducrime avec l'ivrognerie.5° Enfin restent les projets d'avenir qui, légiférant d'unemanière générale contre les aliénés dangereux, y comprendrontsous une rubrique spéciale les buveurs d'habitude. C'est,à notre avis, la solution de choix. Certaines nations: l'Allemagne,la France, l'Italie qui n'ont encore rien d'officiel contreles buveurs d'habitude, semblent vouloir travailler dans cettevoie.Conclusions.De la très courte et très limitée expérience des établissementsà détention prolongée pour les buveurs criminels résulteque ce mode de traitement est utile et fructueux. Il est suivid'amendements sérieux et durables des sujets qui se trouventainsi reconquis au bénéfice de la collectivité.Mais il est nécessaire toutefois qu'à l'issue de la cureforcée une sorte de patronage bienveillant s'assure tout autantde la destinée des sujets guéris que de la persistance de leurpratique d'abstinence complète qui reste, en même temps quel'agent curatif essentiel, le principal agent prophylactique.I.— 325 —II.Il y a lieu d'observer qu'il est urgent de recourir à cemode de traitement d'une façon aussi prématurée que possiblesi l'on veut en assurer l'efficacité et en réduire la dépense àsa plus extrême limite.III.C'est à l'initiative privée, aidée par l'Etat et sous soncontrôle, qu'il paraît indiqué de confier la cure des buveursen question, en réservant à des asiles d'Etat les cas les plusgraves d'incorrigibilité.Il doit être établi une navette facile entre les asiles dedétention de l'Etat et les maisons privées (patentées) qui luiservent d'exutoires.IV.Mais de l'examen de la pratique des différentes nationssur le point spécial qui nous occupe, à savoir de l'interventionde la loi dans les cas de mal]'aisance sous l'empire des poisonscérébraux, il semble bien résulter que la méthode la plus fructueuseet la moins coûteuse est encore la méthode préventivequi consiste dans la création de lois (Amérique, Suisse, etc.)permettant- d'immobiliser malgré eux, et pour un temps prolongé,les buveurs d'habitude et par suite enclins à toutes lesmalfaisances sociales.Procéder ainsi, c'est obvier par avance aux conséquencesantisociales de l'ivrognerie et faire œuvre légale de sage prévoyance.V.Toute une prophylaxie reste à créer en cette matière, etnous ne saurions mieux faire en terminant que de signaler,en l'approuvant hautement, la méthode de Pollard, juge àSt-Louis des Etats-Unis, méthode qui a vivement excité l'intérêtdans plusieurs pays (Suède, Angleterre), et qui commenceà être adoptée même dans certaines cours de la Grande-Bretagne.Cette méthode consiste à offrir aux buveurs délinquants, quele seul alcool a poussés au mal, la libération conditionnelle en

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