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TROISIÈME SECTION

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— 248 —IV. On m'objectera peut-être que le prisonnier a droit au, produit de son travail ou tout au moins à une récompense, etque, dans ces conditions, et du moment qu'il paie des frais dedétention, il faut également reconnaître à sa famille un certaindroit à l'indemnité.1° Il faut faire observer à cet égard que le prisonnier nepaie pas partout des frais de détention. Des trois villes hanséatiques,par exemple, Brème est la seule qui en fasse payer;Hambourg et Liibeek n'en réclament pas.2° Il n'y a pas plus du 1 7a au 2% des prisonniers quiaient les moyens d'acquitter des frais de détention.3° Le prisonnier qui peut payer se trouve généralementdans une situation suffisamment bonne pour que lui ou lessiens n'aient pas besoin de ce qu'on lui alloue pour son travaildans l'établissement.4° Les frais de détention ne compensent pas les dépenseseffectives, car parmi ces dépenses celles faites pour l'achat desterrains, la construction et l'entretien des bâtiments, l'acquisitionet l'entretien du mobilier, les salaires, le service del'intérêt et de l'amortissement du capital d'établissement, etc.,n'entrent pas en ligne de compte.5° Au fond, tout cela importe peu. Si l'obligation detravailler existe, elle constitue une partie de la peine, etl'Etat la considère comme un moyen d'arriver aux finsqu'il se propose par la répression. L'Etat s'empare de lacapacité de travail du prisonnier, et c'est là, indépendammentde la perte de la liberté, l'effet le plus incisif de la peine.Et s'il agit en cela dans son propre intérêt, cette manière defaire est justifiée. Mais, pour l'Etat, l'obligation de travaillerimposée au détenu est aussi et surtout une mesure prise dansl'intérêt même de ce dernier. Dans ces conditions, peu importeque l'Etat fasse payer ou non des frais de détention. L'obligationde travailler concourt, mais ce n'est pas là son seulbut, à diminuer dans la mesure du possible toutes les dépensesqu'entraîne l'exécution de la peine, y compris celles que lesfrais de détention ne compensent pas. Elle a encore une autreraison d'être : Si le détenu est incarcéré, c'est par sa proprefaute; il est donc responsable des dépenses qu'il occasionne— 249 -de ce chef et ce n'est que juste de l'obliger à mettre ses forcesau service de l'Etat, sans rétribution. Or, ce serait le rétribuerque de lui faire remise, parce qu'il travaille, de la totalité oud'une partie des frais de détention.V. Je n'ai pas grande opinion de la libération conditionnelle,du moins telle que le code pénal allemand l'entend; jecrois qu'elle n'est pas ni ne peut être un moyen de venir enaide aux familles nécessiteuses de condamnés. A mon avis,c'est méconnaître la signification et le but de cette mesureque de vouloir en faire pareil usage. La libération conditionnelledoit être et demeurer pour le prisonnier une distinctionet un bienfait qu'on lui accorde eu égard à sa propre personnalité;son but est donc très limité, tandis que l'applicationdu droit de grâce ne connaît pas de bornes. Au surplus, ledétenu n'en bénéficie que si la peine est d'une certaine durée— en Allemagne, il faut qu'il ait purgé au moins une annéede-sa peine —■ et ainsi elle n'a en elle-même qu'une importancerelative au point de vue de la question posée.Il en est de même de la condamnation conditionnelle, dontl'utilité me paraît très discutable et qui, à mon avis, n'a guèrede chance d'être adoptée en Allemagne.VI. Pour ce qui est de l'émasculation, je renvoie aux considérationsde Naecke et Forel dans le « Criminel sexuel » deWulffen (v. pages 168 et 169) et aux recherches historiques surl'application de ce genre de peine, prévu dans l'ancien droitallemand et cité par Roethe dans la revue publiée par Mommsen :« Zum altesten Strafrechte der Culturvolker », page 67, et parPost: «Die Anfânge des Staats- und Rechtslebens», page 216.D'après Manoloff: « Willensunfreiheit und Erziehungsmôglichkeit»,page 63, Sçhopenhauer envisage que l'amélioration de larace humaine ne peut être obtenue que par la castration. Dansson « Droit au travail » Prochownik parle, à la page 24, d'unfollicule hanovrien de l'année 1758, dans lequel on propose entout sérieux de percer le tympan des voleurs, afin de les rendreineptes à leur métier, qui exige une bonne ouïe; et dans sonouvrage de « la lutte contre la mendicité, le vagabondage et lafainéantise » v. Hippel écrit, à la page 244, que, bien appliquée,

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