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TROISIÈME SECTION

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:- 246 —indique très clairement que la plupart des familles ont grandementà souffrir de la mort de leur chef.II. On vient maintenant en aide aux familles nécessiteusesdes détenus qui reçoivent une rente en vertu d'une des loisd'assurances de l'Empire, en ne suspendant plus, en règle générale,pendant la détention, le paiement de cette rente, mais enservant celle-ci, soit entièrement, soit en partie, si la propositionen est faite par l'autorité d'assistance, aux proches dudétenu. En pareil cas, il peut arriver, comme je l'ai dit, quela condamnation du chef de la famille améliore la situation decette dernière, et cela arrive quand la rente est sa seuleressource. En effet, lorsqu'il était libre, le bénéficiaire de larente vivait également de celle-ci, mais pendant sa détentionil n'en profite plus, puisque l'Etat se charge de son entretien,et ses proches jouissent pleinement de la rente qui leur estservie. En outre, le détenu touche pour son travail une certaineindemnité, qu'il peut abandonner en tout ou en partieà sa famille, dont la situation se trouve par le fait encoreaméliorée.III. En ce qui concerne l'emploi du produit du travail desprisonniers, je ferai encore observer ce qui suit:1° Il y a — du moins en Allemagne — des peines qui,pour le condamné, n'impliquent pas l'obligation de travailler;ce sont l'emprisonnement (Haft) et, dans l'opinion de plusieurs, ladétention dans une forteresse. Si des prisonniers frappés depareilles peines ne travaillent pas volontairement, leur familleest déçue dans ses espérances et atteinte dans ses droits. Luivenir en aide, notamment quand les frais mêmes de la détentionne sont pas ou n'ont pas besoin d'être payés — en d'autrestermes, quand le chef de la famille est nourri et logé aux fraisde l'Etat pour ne rien faire —, c'est presque favoriser la criminalité.2° Même parmi les prisonniers astreints à travailler il j'-en a beaucoup qui ne gagnent rien ; ce sont ceux qu'on occupeaux travaux domestiques. Tels sont, par exemple, ceux quisont employés à la cuisine, à la buanderie ou ailleurs pour lesbesoins de l'établissement.. Le travail de ces gens-là a cer-— 247 —tainement sa valeur et l'Etat les en récompense; mais ce derniern'en tire aucun profit pécuniaire. Dans les cas les plusfavorables donc, la récompense méritée par le prisonnier iraità sa famille; Il est bien évident que, pour faire exécuter sespropres travaux, l'Etat choisit les détenus les plus capables. Neserait-ce donc point une grande injustice — une injustice motivée,il est vrai — si, par exemple, un excellent artisan (menuisier,serrurier, etc.) qui travaille pour l'établissement même et touche,en tant que détenu, selon notre tarif, tout au plus 36 pfennigspar jour, ou 24 pfennigs en tant que forçat, ne pouvait donnerque cette somme à sa famille, alors qu'un détenu moins capable,employé dans une des entreprises industrielles de la prison,gagnerait peut-être un mark ou même plus et pourrait faireremettre intégralement cet argent aux siens? Toutefois, on nesaurait guère demander que, pour mettre celui-là sur le mêmepied que celui-ci, l'Etat paie de sa bourse, et si cette demandeétait faite, elle devrait absolument être repoussée.3° Le pécule que l'Etat accorde aux détenus pour le travailauquel ils sont astreints est un cadeau, qui doit stimuler leurzèle et, à leur sortie de prison, leur permettre de vivre pendantquelque temps en cherchant de l'occupation. Les famillesne doivent pas être admises à se faire remettre cette récompense,car autrement on leur donnerait un droit que les détenuseux-mêmes ne possèdent pas — et, par le fait, ceux-ci l'acquerraientà leur tour et la maxime juridique nemo plus juristransferre potest, quant ipse habet serait renversée.4° Les récompenses sont telles qu'elles ne sauraient êtreefficaces, en présence de grands besoins, que dans un petitnombre de cas, d'autant plus qu'on ne peut disposer qu'exceptionnellementde leur montant intégral. Bien des détenus qui ontfamille, donnent de plein gré les économies qu'ils font dansl'établissement; d'autres doivent y être exhortés. Si l'on veutarriver à de meilleurs résultats que jusqu'ici, il faut commencerpar interdire aux détenus de se procurer un supplément d'alimentsau moyen de leur masse. Pour mon compte, j'accepteraiscette interdiction ; mais je me demande si c'est bien ici le lieu deproposer, en passant, de modifier en principe l'état de chosessur ce point, qui n'est pas sans importance.

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