— 494 —délibère sur toutes les questions d'administration et d'amélioration.A 11 heures, l'aumônier adresse un court sermon aux prisonniersdans leur atelier.A midi, déjeuner des aumôniers. A 1 heure, reprise dutravail, qui comprend les obligations suivantes:1° Admonester les détenus subissant des châtiments disciplinaires.2° Accompagner les directeurs lorsqu'ils décernent une marqued'encouragement aux détenus méritant d'obtenir une améliorationde traitement.3° Assister aux entrevues des prisonniers avec les personnesde leur famille et examiner leur correspondance.4° S'occuper de certaines affaires pour aplanir des différendsentre un détenu et sa famille.5° Procurer une place ou un travail convenables aux détenusaprès leur libération.6° Chercher à obtenir de la famille ou des amis d'un prisonnierl'argent nécessaire à son voyage et à ses vêtementsau moment de sa libération. A défaut, la prisonpeut fournir la somme nécessaire.7° Exhorter individuellement les prisonniers nouvellementenregistrés et ceux qui sont à la veille d'être libérés.8° Visiter les prisonniers condamnés à deux mois ou moins,les prisonniers au-dessous de vingt-cinq ans et ceux quisubissent leur première peine. Tous ceux-là sont généralementdétenus en cellules solitaires.9° Visiter les prisonniers malades à l'infirmerie pour lesconsoler.10° Célébrer un service funèbre quand un détenu meurt en■ prison, et' adresser un sermon spécial aux autres détenusqui ont connu le défunt.11° Tout prisonnier ayant été informé de la mort de son pèreou de sa mère est exempt de travail et mis en cellule.L'aumônier doit lui adresser un sermon chaque jour, etcélébrer un service funèbre, s'il le désire, pour son pèreou sa mère défunte.— 495 —Chapitre IV.Education des prisonniers dans les prisons japonaises.On trouve dans les articles suivants des règlements concernantl'éducation des prisonniers au Japon:Loi pénitentiaire du Japon. Art. 30 :« Tous les détenus condamnés, au-dessous de dix-huit ans,recevront une instruction conforme au programme scolaire, ettous les autres peuvent aussi être instruits, si cela semblenécessaire, quel que soit leur âge.»Loi pénitentiaire du Japon. Art. 331:«Tous les prisonniers qui en témoigneront le désir, pourrontêtre autorisés à lire des livres, à écrire ou à voir descartes ou des images. La mesure dans laquelle cette permissionpeut être accordée sera déterminée par l'ordre administratif. »Règlement pour l'application de la loi pénitentiaire duJapon. Art. 85:«Tout prisonnier condamné devant être instruit en vertude l'article 30 de la loi pénitentiaire recevra au maximumquatre heures par jour de leçons de morale, de langue japonaiseou d'autres branches nécessaires du programme primaire.Quant aux prisonniers ayant déjà leur certificat d'études primairesou d'un degré équivalent, ils recevront durant n'importequelle période des leçons dans les branches supplémentairescorrespondantes, deux heures par jour au maximum.»Règlement pour l'application de la loi pénitentiaire duJapon. Art. 86:« Les détenus ne sont autorisés à lire des ouvrages ou àécrire ou à consulter des tableaux ou des cartes qu'autant quecela ne nuira point au bon ordre de la prison. Les journaux,ainsi que les publications concernant des sujets courants, sontinterdits. Les détenus condamnés par sentence qui reçoiventde l'instruction en vertu de ces règlements peuvent être classéscomme suit:I. Tous les prisonniers au-dessous de dix-huit ans reçoiventune instruction correspondant au degré de l'école primaire.
— 496 —II-. Tous les prisonniers de dix-huit à vingt ans reçoiventdeux heures par jour d'instruction primaire, dans les branchesqui leur semblent nécessaires.III. Les prisonniers illettrés de vingt à quarante ans,reçoivent une instruction élémentaire, deux heures par jourenviron, en langue japonaise et en arithmétique. L'instructiondonnée aux prisonniers au-dessus de vingt ans varie selon ledegré de leur savoir. Les branches d'enseignement sont diviséesen deux espèces: obligatoires et facultatives. Les branchesobligatoires sont : la morale, la langue japonaise, l'arithmétiqueet la gymnastique; les branches facultatives sont: la géographie,l'histoire, les sciences physiques, la musique, les travaux manuels,etc. etc.Les livres, les manuscrits, les cartes et les tableaux, soitqu'ils constituent une propriété publique ou privée, soit qu'ilsappartiennent à un détenu, sont tous gardés par l'aumônierdans la bibliothèque de la prison. L'aumônier les délivre auxprisonniers à leur requête ; ils peuvent lire soit à l'atelier, soitdans leur cellule. Un certain nombre de prisonniers ont unesalle de lecture qui leur est ouverte le dimanche et les joursfériés nationaux. Il y a en moyenne 2400 détenus au-dessousde vingt ans qui sont instruits dans les prisons japonaises.Pour être admis à enseigner dans les prisons, un candidatdoit être muni d'un diplôme de l'école normale et avoir fonctionnépendant quelques années au moins dans une école primaire.Les prisonniers au-dessus de vingt ans et qui reçoiventde l'instruction sont dispersés dans les prisons du Japon, grandeset petites. 11 est très difficile d'avoir des maîtres pour desdétenus de divers degrés de savoir. En pratique, c'est l'aumônieret ses assistants qui se chargent de ces leçons sans quel'on engage de maître spécial.Chapitre V.Protection des détenus libérés.Tandis qu'en Europe et en Amérique c'est l'individu quiconstitue l'unité sociale, au Japon c'est la famille. Dans cespays, les nouveaux mariés vont habiter en général leur propre— 497 —foyer, tandis qu'au Japon ils vivent sous le même toit que leursparents. La famille japonaise est quelque peu différente de lafamille européenne ou américaine. Le lien familial nous paraîtbeaucoup plus fort au Japon. Autrefois, un prisonnier japonaisétait généralement repris, à sa libération, par la maison d'oùil était venu. La protection des détenus libérés était considéréecomme le devoir des autres membres de la famille. Si unprisonnier n'avait plus aucun proche parent en vie, c'était quelqu'unde ses parents éloignés qui . prenait soin de lui, ou àdéfaut, sa commune. Cet état de choses ne rendait pas nécessairela protection du gouvernement.Après la réforme de 1868, la population japonaise dépassaittrente millions d'âmes, mais elle atteint aujourd'hui près decinquante millions. Le nombre des détenus libérés s'est accruen proportion. Et le développement rapide du commerce et del'industrie a considérablement renchéri la vie. Une grandepartie des prisonniers proviennent naturellement des classesles plus pauvres du peuple. Comme le nombre des détenuslibérés augmente dans une forte proportion, les petites communes,villageoises ne peuvent plus suffire à les protéger tous,et le Japon a besoin de la protection publique des détenus- libérés.La liste suivante montre comment se pratique l'œuvre deprotection au Japon.Protection des détenus libérés au Japon:InstitutionsPersonnes protégéesDirecteurs 1897 1907 1908 . 1908Bouddhistes . . . . 8 38 40 616Chrétiens . . . . , 3 4 4 185Non-sectaires. . . . 3 14 15 260Total 14 56 59 1061Le nombre des détenus de toutes les prisons japonaises libérésen 1908, y compris ceux qui ont été mis en liberté après lejugement, s'est élevé à 129,176. La même année, les institutionscharitables en ont protégé 1061. Les institutions actuellementexistantes au Japon ne peuvent pas même s'occuper du 1 %de la totalité des détenus libérés. Le temps viendra bientôt,Actes du Congrès pénitentiaire international de Washington, vol. III. 32