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TROISIÈME SECTION

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— 488 —Telle est la grande influence de Bouddha : il apporte la lumièreoù règne l'obscurité, il guide ceux qui errent dans les déserts.Et ce fut le sermon qu'il prononça à cette occasion qui donnala doctrine de la secte Shin-Shu.Nous trouvons dans l'histoire du Japon beaucoup de bouddhistesqui travaillèrent avec persévérance à la régénérationet au progrès des prisonniers ou des pécheurs. Nous ne prendronsque deux exemples dans l'histoire du bouddhisme japonais.A Kioto vivait un bouddhiste nommé Eikan; il était né enl'an 1053 (A. D.). A l'âge de quarante ans, il fut élu abbé d'unfameux monastère de Kioto. Il vit un jour saisir et emmeneren prison un homme accusé d'un certain crime. Son cœur enfut profondément ému. Il se rendit bientôt au Bureau de policemétropolitain et demanda l'autorisation d'aller prêcher dans laprison. Sa requête lui fut accordée, dès lors il instruisit lesprisonniers dans le bouddhisme et les amena à embrasser lesnobles doctrines de Bouddha.Shin-ran Shonin (1173-1262, A. D.) fut le fondateur de la secteShin-Shu, l'une des plus populaires et des plus influentes du Japon.Tout jeune encore, il entra dans une communauté bouddhiste etétudia le bouddhisme auprès de grands maîtres parmi lesquels étaitHonen Shonin. Enfin-il arriva à la conclusion que la suprêmevérité enseignée par Bouddha est qu'il faut s'en remettre à luiavec une entière confiance, et que c'est par la foi seule quel'on peut traverser l'«océan de ténèbres». Et il vit que Bouddhaplaignait surtout les méchants et essayait de les racheter. Ildéclare que «même les bons peuvent être rachetés, et bienplus encore les méchants». Il dit aussi que c'est le «Karma»,soit la destinée, qui fait commettre tous les péchés et lescrimes, et que l'on ne peut être sauvé de son «Karma» quepar la suprême miséricorde de Bouddha. Lorsqu'il prêcha cettedoctrine, il fut accusé par les moines bouddhistes de Narad'être un hérétique, d'interpréter faussement les enseignementsde Bouddha. Il fut exilé ainsi que son maître Honen; à l'expirationde sa peine, il se rendit dans la province de Hitachi,où il resta pour prêcher sa doctrine. En ce temps-là vivaitdans cette contrée un savant religieux, du nom de Bennen,qui avait un grand nombre d'adhérents. Mais, dès l'arrivée de— 489 —Shin-rah dans le pays, ses disciples l'abandonnèrent l'un aprèsl'autre, ce qui l'aigrit naturellement. Il décida donc de tuer lesage et de regagner son influence. Lorsque le sage vit Bennen,il lui parla franchement, ce qui le toucha profondément ; Bennenlui confessa son intention et lui demanda pardon. Shin-ran,sans s'inquiéter des desseins criminels qu'il avait formés, leprit dans sa communauté et fit de lui son disciple le plus intime.Chapitre ILLe traitement des prisonniers dans l'histoire du Japon.Dans les premiers temps historiques du Japon, les criminelsétaient punis d'une manière ou d'une autre, et des prisonsd'une certaine sorte devaient exister, mais l'histoire ne nous apas transmis de document officiel concernant les prisonniersavant l'an 483 (A. D.). Deux ans plus tard, l'empereur Kenso,en montant sur le trône, fit libérer tous les prisonniers de sonempire, sauf les criminels d'une certaine nature. Cette amnistiegénérale fut accordée plus tard en diverses occasions par lesempereurs japonais. En l'an 552, le bouddhisme fut introduitde la Corée au Japon. La foi nouvelle fut bien accueillie parles classes supérieures. Le prince Shotoku fut un des premiersconvertis; il devint un bouddhiste érudit, distingué, et construisitun grand nombre de vastes temples. Il arriva ainsi à occuperdans l'histoire du bouddhisme japonais une place analogue àcelle de Constantin dans l'histoire du christianisme. Sur l'ordrede l'impératrice Suiko, il rédigea une constitution japonaisecontenant dix-sept articles et promulguée en l'an 604 (A. D.).Dans les cinquième et septième articles, il stipule que les criminelsne doivent 'point être traités sévèrement, quoiqu'il failleles punir justement selon le crime commis. En l'an 822 (A. D.),l'empereur Saga donna des ordres au Dépai-tement de Justicepour que: 1° la peine capitale fût abolie; 2° que la durée dela détention ne pût dépasser quinze ans et 3° pour qu'un criminelqui récidivât après l'expiration de la peine maximumde quinze ans fût détenu à vie.En l'an 1192 (A. D.), le premier gouvernement militairede Shogunate fut établi à Kamakura, sous le commandement

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