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TROISIÈME SECTION

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— 454 —« 3° En apportant enfin un concours dévoué aux Commis-« sions de surveillance des prisons, ainsi qu'aux sociétés et« œuvres de patronage formées pour venir en aide aux pri-« sonniers libérés.Au manifeste lancé par MM. Dufaure-Bérenger-Deportesrépondirent les intelligences les plus versées dans la sciencepénitentiaire, et en mai 1877 la «Société générale des Prisons»se trouvait définitivement constituée. »Dans sa première assemblée générale, tenue à cette datesous la présidence de M. Charles Lucas, membre de l'Institutet l'un des promoteurs de la réforme pénitentiaire, elle nommaitcomme président M. le bâtonnier Dufaure, sénateur, membrede l'Académie française, et comme vice-président M. Bérenger,sénateur, vice-président du Conseil supérieur "des prisons.Elle mettait à la tête des membres de son conseil d'administrationM. d'Haussonville, ancien député, membre dumême conseil. Pour secrétaire général enfin, elle choisissaitM. F. Déportes, avocat à la Cour d'appel de Paris et membreégalement du Conseil supérieur des prisons, M. G. Picot.Dès le mois de juin 1877, la Société comptait 400 membres.Elle n'avait plus qu'à se mettre à l'œuvre, ce qu'elle fit. Le 27du même mois, affirmant dès ses débuts son caractère international,elle inaugurait ses travaux en plaçant en tête de sonordre du jour la discussion du rapport présenté sur la récidivepar le comte Sollohub, conseiller privé de S. M. l'Empereurde Russie.III.Pour atteindre le but principal qu'elle s'était proposé, la« Société générale des Prisons » eut à vaincre des difficultésconsidérables.Les assemblées départementales, en effet, malgré le mauvaisétat de leurs prisons se montrèrent peu résolues dès l'abordà réaliser les innovations contenues dans la loi nouvelle. — Cecipour deux motifs. —En premier lieu, si le principe de l'emprisonnement individuelavait rallié les suffrages de tous les spécialistes de la sciencepénitentiaire, l'opinion publique, égarée par certaines publi-— 455 —cations des journaux, ne l'avait pas encore fait sien et nourrissaità son égard un préjugé d'autant plus vif qu'elle ignoraittout des conditions véritables de son application.En second lieu, une évaluation exagérée des dépenses àengager pour réaliser la réforme effrayait à la fois le Parlementet les Conseils généraux.Contre ces deux motifs de résistance, la Société des Prisonsentreprit de réagir énergiquement. Une enquête provoquée parses soins en France et à l'étranger fut suivie d'un rapport qui,sous le haut patronage de M. Dufaure, fut distribué aux sessionsdes Conseils généraux. Ce rapport rappelait les vices et lesdangers du régime en commun et les opposait aux avantagesdu régime cellulaire. La Société parvint ainsi à convaincreles dissidents et à amener à la réforme l'adhésion des indécis.Là cependant ne devait pas s'arrêter sa besogne: il convenaiten plus de démontrer expérimentalement l'exagérationde l'évaluation faite par l'administration du coût des cellules.Après des travaux préparatoires, elle ouvrit un concours entrearchitectes, duquel il résulta que la possibilité pouvait êtreenvisagée de ramener ce prix à 3000 frs.Le Conseil supérieur des prisons et l'administration pénitentiairereconnurent l'exactitude de cette constatation.L'impulsion était donnée et la loi commença d'être appliquée.Quelques années plus tard, s'inspirant des vœux de lasociété, le législateur votait, en 1893, des dispositions complémentairesdestinées à faciliter pécuniairement l'établissementdu régime cellulaire.La Société générale des Prisons n'avait pas failli à sonœuvre; aussi bien en 1903, lors de la célébration de son25° anniversaire, M. le sénateur Bérenger, l'un des rapporteursde la loi du 8 juin 1875, pouvait rappeler à ses membres que,« sans leur salutaire intervention, c'en était fait de la réforme ».IV.Ce n'est pas tout que d'organiser un régime pénitentiairelationnel en vue de l'amendement du coupable; il faut encorefaciliter son reclassement, empêcher sa rechute, et c'est là lerôle du patronage. Il est établi par l'expérience que le détenu,

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