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CA 199, pdf, 2MO - OCL - Free

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SocialLa convention 66:un projet de restrictiondu social au profit du capitalDepuis 2005, la rumeur courait dans le milieu du social. Fin 2008, le projet de refonte de la ConventionCollective 1966 (CC66) a été dévoilé. S’il aboutissait, ce projet serait un bouleversement totaldes valeurs que porte ce secteur.Notons que ce projet est patronal et non pas gouvernemental. Malgré tout, la visée politique quecette réforme amène, n’est qu’une preuve de plus de la proximité idéologique qui existe entre lepatronat, quel qu’il soit, et les décideurs politiques. Le projet de la nouvelle convention, telle qu’elleest actuellement proposée et négociée, instaure une cohérence entre l’évolution voulue pour le travailsocial et l’évolution économique et sociétale actuelle induite par le capitalisme.Le but inhérent à cette réforme est uneréduction du coût de l’action sociale.Dans le contexte politique dans lequelnous nous trouvons, il s’agit de transformerce secteur en un marché où l’appel d’offrea déjà fait ses premiers pas. Le milieu dusocial, censé être un milieu du rapporthumain et non de la rentabilité, est ainsiappelé à devenir concurrentiel.Idéologie du profitcontre valeurs socialesLa division du nombre d'associationsgestionnaires permettrait une réduction ducoût global de l'action sociale, tout en assurantun resserrement des pratiques. Eneffet, la politique en cours depuis unedizaine d'années, via les coupes budgétaires,crée d'une part une dégradation desconditions de travail de tous les acteurtricesdu secteur, et d'autre part, force lesprofessionnel-les à recadrer leur pratiquesur une action rudimentaire et cadrée parles dirigeants. L'exigence depuis 2002, de lamise en place du projet personnalisé,validé par les dirigeant-es des structures(aujourd'hui plus gestionnairesque travailleu-ses sociaux-ales) et parles représentant-es locaux-ales desdécideur-euses politiques, est uncadre restrictif qui rend la pratiquede plus en plus normée. Cette viséenormative est d'autant plus visibleque les réformes qui ont touché lesformations et les diplômes du secteurvont dans ce sens.Le projet deréforme de la convention appuie lavolonté des dirigeant-es de saboterles conditions de travail des employéesde terrain. Et ceci afin de répondreà la demande politique de réductiondes coûts, car lorsque l'on peut sepermettre de renflouer les banqueset les financements militaires, c'est« l'humain » qui se doit d'opérer des coupesbudgétaires.Ainsi, le projet prévoit de faire des économiessur les primes de retraite, de licenciementet de supprimer la prime d'internat.Ce dernier point permettrait de lésiner surLes objets du scandale de la convention 66:- unification des associations gestionnaires en grandpôle- repos : seul le 1er mai serait considéré comme un jourférié- seuls 15 dimanches par an seraient obligatoirementen repos- disparition des congés trimestriels au profit de 5 joursde congés par an fixés par l’employeur et uniquementpour « le personnel éducatif et d’intervention social »- introduction de la notion de « travail effectif » qui exclutl’arrêt longue maladie- les salaires :. seraient fixés sur le poste occupé et non plus sur lediplôme. négociés au sein des structures et non plus sur le plannational, il y serait intégré une part individuelle calculéeà partir d’une grille de compétences et d’efficacité- disparition de la prime d’internat- diminution de l’augmentation induite par l’anciennetéles salaires des diplômé-es en les remplaçantpar des veilleur-euses de nuit. Dans lemême sens, la réforme prévoit de rémunérerles employé-es selon la place qu'ils/ellesoccupent et non plus sur les diplômes obtenus.Si cela pouvait aller dans le bon sens,par exemple pour un-e moniteur-rice éducateur-riceoccupant un poste d'éducatuerricespécialisé-e, il paraît plus vraisemblableque cette démarche va aller dans le sens dela disqualification des diplômes. Ainsi, unediplômé-e éducateur-rice pourra occuperune place de moniteur-rice éducateur-rice,avec plus de qualifications et un salairemoindre.Rentabiliser la misèreSur la question des salaires, le projet n'y vapas de mains mortes. Outre la diminutiondu poids de l'ancienneté qui pourrait entraînerune stagnation des salaires dès la 15eannée d'emploi, le projet intègre un processusd'évolution salariale issu du mondemarchand et de l'entreprise. En effet, la nouvelleconvention intègrerait la part variabledans les salaires: une part collective liée auxplans pluriannuels de chaque structure et8COURANT ALTERNATIF

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