partie figures de diction - Université de Picardie Jules Verne

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Françoise DouayUniversité de ProvenceChristophe ReyUniversité de Picardie Jules VerneColloque SHESL & HTL“Histoire de la Linguistique Cognitive”30-31 janvier 2009La refondation cognitive desfigures (de signification et dediction) chez Dumarsais etBeauzée (1730-1786)

Françoise Douay<strong>Université</strong> <strong>de</strong> ProvenceChristophe Rey<strong>Université</strong> <strong>de</strong> <strong>Picardie</strong> <strong>Jules</strong> <strong>Verne</strong>Colloque SHESL & HTL“Histoire <strong>de</strong> la Linguistique Cognitive”30-31 janvier 2009La refondation cognitive <strong>de</strong>s<strong>figures</strong> (<strong>de</strong> signification et <strong>de</strong><strong>diction</strong>) chez Dumarsais etBeauzée (1730-1786)


2II. Y-a-t-il refondation (cognitive ?)<strong>de</strong>s <strong>figures</strong> <strong>de</strong> <strong>diction</strong> chezBeauzée ?Douay, F. – Rey, C.


Classification remaniée <strong>de</strong>s <strong>figures</strong><strong>de</strong> <strong>diction</strong>3Les <strong>figures</strong> <strong>de</strong> DictionIExtension <strong>de</strong>s <strong>figures</strong><strong>de</strong> DictiontraditionnellesExposition différente <strong>de</strong>s<strong>figures</strong>IIDouay, F. – Rey, C.


I) Une extension <strong>de</strong>s <strong>figures</strong> <strong>de</strong> Diction : Un schéma binaire4Encyclopédie Méthodique (1782-1786)I. FIGURES DE DICTION PAR METAPLASMEFigures par additionPROTHESEEPENTHESEPARAGOGEFigures par soustractionAPHERESESYNCOPEAPOCOPEFigures par mutationDIERESECONTRACTIONIICRASESNECPHONESE, SYNCHRESE, SYNERESE, CRASEMETATHESECOMMUTATIONTMESEII. FIGURES DE DICTION PAR CONSONNANCEPar consonnance physiqueIIALLITERATIONASSONANCEIIPLOQUESYLLEPSEANTANACLASEPARONOMASEPROSONOMASIEI<strong>de</strong>mPar consonnance rationnelleDERIVATIONDouay, F. – Rey, C.POLYPTOTE


I) Une extension <strong>de</strong>s <strong>figures</strong> <strong>de</strong> DictionBeauzéeHéritage <strong>de</strong> DonatFaute ou styleDumarsais(Traité <strong>de</strong>s tropes)1730I. FIGURES DE DICTION PAR METAPLASMEFigures par additionPROTHESEEPENTHESE(EncyclopédieMéthodique)1784PARAGOGEFigures par augmentation ou pléonasmeFigures par soustractionPROSTHESEAPHERESELancelotEPENTHESEPARAGOGESYNCOPEAPOCOPE(Métho<strong>de</strong> Latine)Figures par mutation(1644 p.397)‣ Figures en ajoutant- PROTHESE- EPENTHESE- PARAGOGE- DIERESE‣ Figures en ostant- APHERESE- SYNCOPE- APOCOPE- CRASE‣ Figures en changeant- METATHESE- ANTITHESEFigures par retranchementAPHERESESYNCOPEAPOCOPECRASEFigures par transposition <strong>de</strong> lettres ou <strong>de</strong> syllabesMETATHESEFigures par séparation d'une syllabe en <strong>de</strong>uxDIERESEFigures par contraction ou réunion <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux syllabes enuneSYNERESECRASEDIERESECONTRACTIONCRASESNECPHONESE, SYNCHRESE, SYNERESE, CRASEMETATHESECOMMUTATIONTMESEII. FIGURES DE DICTION PAR CONSONNANCEPar consonnance physiqueALLITERATIONASSONANCEPLOQUESYLLEPSEANTANACLASEPARONOMASEPROSONOMASIEPar consonnance rationnelleFaitre<strong>de</strong>scendreles <strong>figures</strong> <strong>de</strong>répétitionFigures <strong>de</strong>rhétoriquedans la DDRefonctionnalisation <strong>de</strong>puis la seule fonction stylistique <strong>de</strong>Donat vers <strong>de</strong>s procédés morpho-phonologiques (analogie)ou étymologiques (au sens <strong>de</strong> Turgot)DERIVATIONPOLYPTOTE


Figures introduisant du mimétique, <strong>de</strong> l'iconicitéReflète l'idée que lessignes <strong>de</strong>s languessont à l'image <strong>de</strong>sobjets du mon<strong>de</strong>‣ Sélection <strong>de</strong>s unités <strong>de</strong> manièreà accumuler <strong>de</strong>s sons i<strong>de</strong>ntiques.Ces sons ont une valeur imitative.‣ On renforce ce qui est ditverbalement par un son quirappelle l'idée <strong>de</strong> sifflement.Quelquefois la répétition <strong>de</strong> la même lettre concourt à l'imitationphysique <strong>de</strong>s objets ; alors ce n'est plus une simple Allitération, maisune onomatopée, comme dans ce vers […] <strong>de</strong> l'Andromaque : Pour quisont ces serpents qui siflent sur vos têtes. (ALLITERATION)Douay, F. – Rey, C.


II. Même là où il n'y a pas imitation, les <strong>figures</strong> <strong>de</strong> <strong>diction</strong> remplissent unefonction générale : l'euphonie7CHACUNE DES FAMILLES DE FIGURE A UNEFONCTION GENERALE UNIVERSELLEEncyclopédieMéthodique (1782-1832),Dictionnaire Grammaire& Littérature (1782-1786)Tome II, 1784• Figures <strong>de</strong> Diction => Euphonie• Figures <strong>de</strong> Syntaxe => Energie• Figures d'Oraison => Imagination• Figures d'Elocution => Harmonie• Figures <strong>de</strong> Style => SentimentImportantDouay, F. – Rey, C.


Cependant, l'Euphonie est un mécanisme universel contraint par le système <strong>de</strong>chaque langue8DUALITÉ ENTRE UNIVERSEL ET PARTICULIERDumarsaisEUPHONIE, s. f. terme <strong>de</strong> Grammaire, prononciation facile. […] Euphonie vaut autantque voix bonne, c'est à dire, prononciation facile, agréable. Cette facilité <strong>de</strong>prononciation dont il s'agit ici, vient <strong>de</strong> la facilité du méchanisme <strong>de</strong>s organes <strong>de</strong> laparole. Par exemple, on auroit <strong>de</strong> la peine à prononcer ma ame, ma épée ; onprononce plus aisément, mon ame, mon épée. […] Ce service <strong>de</strong>s lettreseuphoniques est en usage dans toutes les langues, parce qu'il est une suitenaturelle du méchanisme <strong>de</strong>s organes <strong>de</strong> la parole. […] (M. DU MARSAIS.) (DD/EM)Beauzée(N. ) EUPHONIQUE, adj. Appartenant à l'Euphonie, favorable à l'Euphonie. […] On voitle principe <strong>de</strong> l'Euphonie adopté partout, parce que c'est une suggestion <strong>de</strong> lanature ; mais l'application s'en fait, comme celle <strong>de</strong> tous les autres principesgénéraux, selon le goût particulier <strong>de</strong> chaque nation, & conformément auxdécisions acci<strong>de</strong>ntelles <strong>de</strong>s différents usages. Le nôtre néanmoins sembleraisonné à cet égard, & fondé sur <strong>de</strong>s vûes analogiques plus tôt que fixé par lehasard. […] (GG/EM, BEAUZEE)LE SYSTEMEAVANT TOUTDouay, F. – Rey, C.


Introduction d'une remarquetrès étrange chez Dumarsais…Douay, F. – Rey, C.


Une suggestion <strong>de</strong> Dumarsais vers les sciences cognitives : l'attractionAd + locum (versun lieu)Ad + loqui (parler)NE SE DIT PASin + rure (dans lacampagne)VI. L'attraction : le méchanisme <strong>de</strong>sorganes <strong>de</strong> la parole apporte <strong>de</strong>schangemens dans les lettres ou dansles mots qui en suivent ou qui enpréce<strong>de</strong>nt d'autres : c'est ainsi qu'unelettre forte que l'on a à prononcer, faitchanger en forte la douce qui lapréce<strong>de</strong> ; il y a en grec <strong>de</strong> fréquensexemples <strong>de</strong> ces changemens qui sontamenés par le méchanisme <strong>de</strong>sorganes : c'est ainsi qu'en latin on ditalloqui au lieu d'ad-loqui ; irruere pourin-ruere, &c.Ad + nomAd + verbein + nomin + verbealirin + ruere (seprécipiter dans)PARALLELE AVEC SYLLEPSEGRAMMATICALENE SE DIT PASAnticipation <strong>de</strong> la formecomplexe qui doit êtreproduite en terme <strong>de</strong>catégorie verbale ounominale :ASSIMILATIONDe même, la vûe <strong>de</strong> l'esprit tourné versun certain mot, fait souvent donner uneterminaison semblable à un mot qui aun autre mot qui a relation à celui-là[…] fatale monstrum quae [formeféminine au lieu <strong>de</strong> la forme neutrequod attendue] (Dumarsais, articleFIGURE, DD)Rapprochemententre phonique etmorpho-sémantique


L'ATTRACTION CHEZ BEAUZÉENE REPREND PASL'INTUITION DEDUMARSAISEvocation d'un phénomènedéjà observé par Dumarsais etrelevant plus <strong>de</strong>s automatismesdu systèmeIMPOSSIBILITE DEPRONONCER LA FAIBLE ET LAFORTE LIÉE (et vice et versa)(N.) ATTRACTION, s. f. Action d'attirer.Influence qui attire. Dans le langagegrammatical, l'Attraction est une opérationpar laquelle l'Usage introduit dans un motun élément qui n'y étoit pasoriginairement, mais que l'homogénéitéd'un autre élément préexistant semble yavoir attiré. […] c'est aussi par Attractionque <strong>de</strong>ux consonnes étant consécutives,si la secon<strong>de</strong> est forte & la première foible,la secon<strong>de</strong> fait changer la première enforte ; & au contraire, si la secon<strong>de</strong> estfoible & la première forte, la secon<strong>de</strong> faitaffoiblir la première : nous écrivons optus,apsent ; au contraire, nous écrivonspresbytère, disjoindre, & nous prononçonsprezbytère, dizjoindre. [...] Il y a entre leséléments <strong>de</strong> la parole une sorted'affinité & d'analogie, qui laissesouvent entre eux assez peu <strong>de</strong>différence, parce qu'il y en a bien peuentre les dispositions <strong>de</strong> l'organe ouentre les mouvements <strong>de</strong>s <strong>partie</strong>sorganiques qui les produisent : & c'estcette affinité qui est le principe & lasource <strong>de</strong> l'Attraction. [...](M.BEAUZÉE.)Douay, F. – Rey, C.


12Un Beauzée plus systémiqueDouay, F. – Rey, C.


Grammaire générale=>Dimension cognitive ?Grammaire particulière=> Dimension systémique ?La Grammaire admet donc <strong>de</strong>ux sortes <strong>de</strong> principes. Lesuns sont d'une vérité immuable & d'un usage universel ; ilstiennent à la nature <strong>de</strong> la pensée même ; ils en suiventl'analyse ; ils n'en sont que le résultat; les autres n'ontqu'une vérité hypothétique & dépendante <strong>de</strong> conventionslibres & muables, & ne sont d'usage que chez les peuplesqui les ont adoptés librement, sans perdre le droit <strong>de</strong> leschanger ou <strong>de</strong> les abandonner quand il plaira à l'Usage <strong>de</strong>les modifier ou <strong>de</strong> les proscrire. Les premiers constituent laGrammaire générale, les autres sont l'objet <strong>de</strong>s diversesGrammaires particulières. (Article Grammaire, DD/EM)Douay, F. – Rey, C.


La consécration du système à travers la figure«Commutation»:14Affinité et homogénéité <strong>de</strong>s éléments enraison <strong>de</strong> leurs propriétés articulatoires(N. ) COMMUTATION. s. f. Espèce <strong>de</strong> Métaplasme qui change le matériel d'un mot, en ysubstituant un élément à la place d'un autre ; comme lorsque Virgile a dit olli pour illi. […]Nous changeons pareillement b en p, sinon dans l'écriture, du moins dans la prononciation<strong>de</strong>s mots obtus, absent, &c. que nous prononçons comme si on écrivoit optus, apsent,&c. Ce changement <strong>de</strong> la foible en forte, ou même <strong>de</strong> la forte en foible, à cause <strong>de</strong>l'articulation suivante, est apparemment un effet nécessaire du méchanisme quinous y mène naturellement. […] Mais l'oreille n'entend l'articulation forte, que parceque la bouche la prononce en effet, & qu'elle y est contrainte par la nature <strong>de</strong>l'articulation suivante t, qui est forte elle-même. C'est par une Commutation <strong>de</strong>même nature & fondée sur un pareil principe, que nous disons prezbytère,dizjoindre, quoique nous écrivions presbytère, disjoindre ; l'articulation forte s étantchangée en z, qui est foible, à cause <strong>de</strong> la foible b ou j, qui suit immédiatement. [...](M. BEAUZÉE.)Douay, F. – Rey, C.

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