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deux nouvelles littéraires - Le mec de l'underground

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voudrais juste que tu saches que ne tombent que ceux qui ont le vice, la frustration ou la colère en eux. Toi, t'asrien <strong>de</strong> tout ça en toi. Je le vois dans ton oeil. Et dans ma vie <strong>de</strong> mer<strong>de</strong>, j'en ai vu <strong>de</strong>s yeux injectés, tu peux <strong>mec</strong>roire. Toi, t'as une putain dans lueur dans le regard, Mec. Et moi j'ai que ma gueule, ma pauvre sale gueuleravagée, et toujours cette même colère en moi, celle qui me fera crever. Bref, passons.... À la base, on <strong>de</strong>vait rire.Un <strong>de</strong>s <strong><strong>de</strong>ux</strong> potes avec qui je suis parti en week-end à Dam était polack. Et un polack, il faut que ça piave.Alors, dès notre arrivée, on a mis en place le stratagème suivant : un coffee, un bar, on cherche un hôtel.... etainsi <strong>de</strong> suite. Pour les coffees et les bars pas <strong>de</strong> problème, il y en avait assez. Par contre pour les turnes, çacraignait. Il fallait absolument que ce soit à proximité du quartier rouge. Plus l'heure avançait plus ça <strong>de</strong>venaitnécessaire. On a même dû augmenter le rythme et faire plus <strong>de</strong> coffeeshops et plus <strong>de</strong> bars, afin <strong>de</strong> visiter plusd'hôtels. On commençait à être rai<strong>de</strong>, tous les bulldogs <strong>de</strong> la city, on y est passé plusieurs fois. Tout était blindox,il commençait se faire tard et nous étions pressés que commencent les choses sérieuses. À force <strong>de</strong> tourner, on afinalement trouvé un truc, à ce qu'il parait un trois étoiles, mais je me <strong>de</strong>man<strong>de</strong> encore où elles étaient passées.Mais, il avaient une piaule pour trois, sauf que le Thénardier en voulait 900 francs, 300 boules chacun (pour tedonner une idée, à l'époque je faisais mon service militaire, et ma sol<strong>de</strong> était d'environ 700 balles). On s'est pasconcerté longtemps avant d'accepter malgré tout. Ça <strong>de</strong>vait nous coûter une blin<strong>de</strong>, mais on s'est dit qu'à unmoment, on aurait besoin d'un peu <strong>de</strong> confort. On a payé un acompte, et le patron nous a assuré qu'il feraitmonter nos valises. On est sorti. Enfin, le week-end commençait. Forcément le polack a voulu qu'on aille boirel'apéro.Tout à l'heure, je t'ai dit que c'était <strong>de</strong> la colère que j'avais en moi. Il faut que je te dise que ce n'est pas <strong>de</strong> lafrustration... Attends, t'emballe pas ! Je radote pas. Je viens <strong>de</strong> penser à un truc marrant. En fait, ça peut pas être<strong>de</strong> la frustration que j'ai en moi, parce ma déesse nordique, je l'avais baisée entre temps. Une fois dans la vie, unsale crevé comme moi, aux <strong>de</strong>nts prématurément pourries, s'est tapé une bombe scandinave. Juste une fois... tuvas voir c'est très drôle, parce que mon omelette norvégienne, je me la suis envoyée dans la Creuse... Ouais, dansla Creuse, je t'assure, je déconne pas.On était parti chez un pote, ses parents avaient une rési<strong>de</strong>nce secondaire là-bas. On a fait le calcul, on est particinq jours avec plus <strong>de</strong> quinze grammes <strong>de</strong> shit par personne. Plus le shit à vendre qu'on a fumé aussi. <strong>Le</strong> plan,c'est qu'il y en avait pas, sauf... fumette, fumette, fumette... <strong>Le</strong> début du séjour ne s'est pas très bien passé. Un<strong>mec</strong> qui était avec nous a foutu la caisse <strong>de</strong> ses vieux dans le décor. On était <strong>de</strong> sortie. On voulait tâter <strong>de</strong> lapaysanne, <strong>de</strong> la fille rustique au cuissot bien ferme. On était quatre dans la caisse du gars. Dans celle <strong>de</strong> <strong>de</strong>rrière,ils étaient trois. <strong>Le</strong> <strong>mec</strong> qui conduisait notre caisse voulait se la jouer course <strong>de</strong> côtes, sur une route en lacets.Mais en brave citadin, il prenait tous ses virages en troisième et ce qui <strong>de</strong>vait arrivé est arrivé, parce que tout cequi doit arriver arrive un jour : la roue arrière droite a mordu dans les gravillons, la voiture a chassé et a percutéun poteau téléphonique qui se trouvait heureusement là. Heureusement parce que sinon, on se serrait retrouvésau moins 200 mètres plus bas. Ils venaient <strong>de</strong> couper <strong>de</strong>s sapins, et les troncs qui restaient, étaient pointuscomme une herse. On serait tous crevés, si le poteau ne nous avait pas arrêtés dans notre élan. La voiture a faitun tonneau avant <strong>de</strong> se retourner sur le toit. Anecdote rigolote, la caisse n'était même pas arrivée à la verticaleque d'un coup <strong>de</strong> poing, je faisais exploser la vitre. Et la caisse n'était pas encore sur le toit que j'avais déjà sauté<strong>de</strong>hors. J'ai quand même un putain d'instinct <strong>de</strong> survie. M'en suis, toujours, mine <strong>de</strong> rien sorti, même si parfois çan'a tenu qu'à un fil... Hey oh... relax... Puisque je dis que j'ai promis <strong>de</strong> pas raconter mon overdose. Juré, craché...et pas <strong>de</strong> parole <strong>de</strong> tox. Je ne vais raconter que <strong>de</strong>s trucs rigolos. Bon, il y en a un qui est un choquant, maisfinalement drôle.*Parce qu'on a failli mourir mais qu'on était pas mort. Et surtout parce qu'on était venu à trois caisses, et que donc,il nous en restait une, le len<strong>de</strong>main pour remercier la moule céleste, nous avons décidé d'aller se travailler lemélanome, la cirrhose et le cancer <strong>de</strong>s poumons au bord d'un lac. Toute la journée, on s'est grillé la peau et lecerveau au soleil. <strong>Le</strong> soir, on est allé se miner en boite. <strong>Le</strong> night club était dans une grange aux poutresapparentes, aux murs, il y avait <strong>de</strong>s roues <strong>de</strong> charrettes et <strong>de</strong>s vieux outils pour travailler les champs, un vrairepère <strong>de</strong> pecnos. Direct on s'est pécho une bouteille <strong>de</strong> sky, une <strong>de</strong> vodka et une <strong>de</strong> Bacardi, puis on s'est calé àune table pour siroter comme <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s. La boite était nase mais le carburant y coûtait peanuts, le même prix

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