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deux nouvelles littéraires - Le mec de l'underground

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estaurant, alors tu finis par déguerpir sous les insultes <strong>de</strong>s Vikings <strong>de</strong> pure souche. Voilà le genre quoi... Pas lapeine que je raconte...*De retour chez Kathy, c'était le prénom <strong>de</strong> notre hôte, mes <strong><strong>de</strong>ux</strong> zigs ont réparti les piaules. Eux iraient secalfeutrer dans la chambre avec le double lit. Moi, je dormirai dans la chambre du gosse, soi-disant chez sonpère. À vrai dire, j'étais pas trop rassuré, la piaule du môme c'était un pauvre matelas et une armoire minimaliste.Presque pas <strong>de</strong> jouets, peu <strong>de</strong> déco, pas beaucoup <strong>de</strong> fringues, genre décor en carton pâte, chambre en toc pournous berner, nous les couillons <strong>de</strong> passage. Ça m'a vraiment paru chelou comme plan. En entrant dans l'appart,j'avais vu <strong>de</strong> la lumière dans le salon, et j'avais aussi entendu la télé. Elle ne pouvait être que dans cette pièce, etsi elle nous attendait avec <strong>de</strong>s mastards, eux aussi ne pouvaient qu'être là également. Alors, j'ai pris mon courageà <strong><strong>de</strong>ux</strong> mains, non sans penser que la fumette rend parano. Mais quitte à se faire démonter la tête, autant prendreles <strong>de</strong>vants. J'étais pas une fiotte comme les <strong><strong>de</strong>ux</strong> baltringues. Et si j'avais <strong>de</strong> la chance, je serai le seul à latringler. Il fallait que j'en ai le coeur net. En fait, il ne pouvait y avoir que <strong><strong>de</strong>ux</strong> solutions : soit la meuf avaitl'intention <strong>de</strong> nous dépouiller dans notre sommeil ; soit c'est elle qui avait envie <strong>de</strong> se faire dépouiller. De toutefaçon, ça faisait trop longtemps que j'avais ce fantasme en tête, et il fallait que je sache si les Hnoss et lesGersimi, ça couine où ça piaille quand on les pine ? À aucun moment, je n'ai songé que trop fumer trop <strong>de</strong> shitpuisse rendre con.J'ai remonté le couloir à pas <strong>de</strong> loup, pensant à murmurer un truc bien vicelard susceptible <strong>de</strong> l'exciter à mort,genre : "Petite salope, <strong>de</strong>vine qui vient te voir ?". Mais vu qu'elle ne pipait pas un mot <strong>de</strong> français, j'ai fermé magueule. Lorsque j'ai posé la main sur la poignée, je me suis <strong>de</strong>mandé dans quelle tenue j'allais la trouver ? Peutêtremême, après tout c'était possible, qu'elle allait m'accueillir en se touchant, que j'allais tomber nez à nez avecelle, alors qu'elle aurait le majeur et l'in<strong>de</strong>x profondément enfoncés dans sa chatte. À moins qu'elle ne s'enfile unénorme go<strong>de</strong>miché rigolo, un comme ceux que j'avais pu entrevoir dans la vitrine d'une boutique, plus tôt dans lajournée. Je crois que je n'aurais pas eu un peu la trouille, j'aurais eu la gaule. J'ai ouvert la porte, et me suis renducompte que, effectivement, cette meuf était une salope, une grosse, une vraie ! En effet, je me suis aperçu que lapièce était vi<strong>de</strong> et que la pute était partie dormir ailleurs. Vraiment, une salope, une grosse salope !Putain, je me rends compte que je dévie et que j'étais pas parti pour raconter cette histoire. Faut pas m'en vouloir,<strong>de</strong>s fois je disjoncte. C'est à cause <strong>de</strong> toutes les saloperies que je me suis foutu dans le corps. La cécé aussi, j'aibien tapé <strong>de</strong>dans. En rava, le matin pour retar<strong>de</strong>r la <strong>de</strong>scente ou réamorcer la montée. Et un peu plus tard, j'aitapé aussi, mais tout le temps. En after, quand j'étais monté trop haut, je prenais <strong>de</strong> la came pour re<strong>de</strong>scendre. Etun peu plus tard encore, j'en ai tapé, aussi tout le temps, lorsque la coke a commencé à me coûter trop cher et quej'ai essayé <strong>de</strong> me désintoxiquer à l'héro... mais ça, c'était une connerie. C'est lorsque j'ai commencé à m'envoyertout ce qui se broie en rail, que j'ai compris que j'étais allé trop loin. Di-antlavic, Néocodion, paracétamol,Xanax, tout ou presque est passé par mes narines. À force <strong>de</strong> jouer au con, je me suis retrouvé avec le pif dans untel état, sinusite purulente et tout le reste, que j'ai dû me rendre à l'évi<strong>de</strong>nce que j'étais parti trop loin... bien troploin... à <strong><strong>de</strong>ux</strong> doigts du point <strong>de</strong> non retour. Je me suis même piqué, forcément, mais heureusement j'ai eu laprestance <strong>de</strong> réagir. La suite on s'en doute : subutex, méthadone, psychiatrie, assistantes sociales. <strong>Le</strong>s cures <strong>de</strong>désintox et le Secours Populaire, c'est pas vraiment Katmandou. J'suis carrément passé à côté du mythe... mais,encore une fois, je dévie. C'est pas non plus cette histoire que je voulais raconter. Je voulais raconter le planloose du second voyage à Dam. Bon, c'est pas aussi glauque que mon overdose, mais au moins, ça a le mérited'être drôle. Un peu choquant, mais finalement rigolo...*Tu sais petit, c'est pas parce que, quand t'étais à peine haut comme trois pommes, je me parasitais déjà lessynapses, que je cherche à te faire la morale. De tous les gens dont je parle, très peu ont plongé. Maintenantcertains ont un travail, <strong>de</strong>s gosses, une bagnole, une maison... C'est sûr beaucoup ont trop <strong>de</strong> crédits et unepension alimentaire à verser, mais dans le lot, je suis sûr que certains sont heureux... il y en a même qui ontencore <strong>de</strong>s rêves... peu, mais je suis sûr qu'il y en a... je me dis ça pour m'ai<strong>de</strong>r à tenir. C'est pas simple, tu sais,d'attendre rien à en crever dans un foyer SONACOTRA. Alors, comme je sais que tu bourlingues pas mal, je

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