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deux nouvelles littéraires - Le mec de l'underground

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qui ceinturait notre spot. Alors, on a poussé comme <strong>de</strong>s loups, dansant <strong>de</strong>vant eux, à se coller <strong>de</strong>s buvards sur lalangue pour les faire rager. Depuis, avec le temps, je suis passé à autre chose, le rouge qui tache c'est vachementplus compatible avec le RSA, et les benzos remboursées par la sécu, c'est rien que <strong>de</strong> la saloperie <strong>de</strong> camesponsorisée par l'État. Une fois, il n'y a pas trop longtemps, que j'avais fait l'intérim à l'équarrissage, et que j'enavais chié à transbahuter <strong>de</strong>s carcasses en putréfaction contre <strong>de</strong> l'oseille, je me suis dit que je j'avais bien méritéun petit plaisir, une récompense, un revival. Alors, je me suis dégoté les ch'tons que t'avales. Et bien laisse moi tedire, qu'en bouffer cinq, ça te fait pas le quart d'un double olympique. Ton LSD, c'est pareil, ça vaut chipette àcôté d'un Hoffmann fabrication artisanale, ou d'un panoramix recette originale du drui<strong>de</strong>. Je te laisse imaginer leseffets <strong>de</strong> la potion magique que les travellers concoctaient sous nos yeux. Enfin, tout ça pour dire que questiondéfonce, je suis pas un nasebroc.Pas plus défoncés que ça mais bien rétamés quand même, il nous fallait du lourd, du costaud. Alors, on a pris lacaisse et on a tourné dans le secteur jusqu'à trouver notre bonheur. Et là, faut que tu saches un truc qui pourra teservir le jour où tu entreprendras le grand voyage : la frica<strong>de</strong>lle, c'est vraiment <strong>de</strong> la kétamine pour lecholestérol... ces espèces <strong>de</strong> saucisses à tartiner plongées dans la friture, c'est du concentré <strong>de</strong> lipi<strong>de</strong> à t'en fairegicler les adipocytes par les globes oculaires. Rien à foutre <strong>de</strong> la défonce, on avait trop la dalle, on a raflé lestock ! Une vingtaine par personne, on a voulu goûter chaque sorte. À part ça, le space-cake et l'infus, ne nousont absolument rien fait...C'est à force <strong>de</strong> leur raconter cette histoire que mes <strong><strong>de</strong>ux</strong> autres potes ont eu envie <strong>de</strong> voir <strong>de</strong> quoi il retournait,<strong>de</strong> leurs yeux vus, à Bédoland, et qu'on a décidé <strong>de</strong> partir en week-end. L'un d’eux a dit que ça craignait <strong>de</strong> partirà l'arrache en fin <strong>de</strong> semaine, qu'on trouverait pas d'endroit où pieuter, que c'était l'hiver, et que ça allait sûrementpas le faire <strong>de</strong> dormir dans la caisse. Je les ai rassurés, en disant que j'avais toujours eu <strong>de</strong> la chance aux Pays-Bas, que sûrement le dieu <strong>de</strong>s rastas veillait consciencieusement sur les narco-touristes. Une fois, je suis parti àMaastricht avec <strong><strong>de</strong>ux</strong> bourges qui voulaient délirer un peu. En 205 cabriolet rouge feu, avec carénage Pininfarinaet moteur préparé, on a pris la route. Avec une caisse pareille, les 260 bornes ont été avalées en un rien <strong>de</strong> temps.Par contre, question discrétion rapport aux douanes (c'était bien avant l'ouverture <strong>de</strong>s frontières), on oublie.Même pas en rêve que j'ai pu ramener ma boulette pour la semaine, parce que le proprio <strong>de</strong> la caisse, il avait troples miquettes. Même faire l'aller-retour dans la journée, il a pas voulu. Il avait trop peur <strong>de</strong> planter sa bagnole enrentrant défoncé. Alors, on a dû trouver à crécher sur place. Rien <strong>de</strong> plus fastoche en fait : on a eu qu'à rentrerdans un café avec un drapeau français sur la faça<strong>de</strong>, expliquer notre soucis, et là, une 100% pure bonnehollandaise, nous a proposé <strong>de</strong> nous héberger chez elle contre pas trop <strong>de</strong> thune.La meuf était infirmière psychiatrique et avait du mal à boucler ses fins <strong>de</strong> mois. <strong>Le</strong> temps qu'elle aille faire unpeu <strong>de</strong> ménage, nous sommes allés tourner quelques joints à l'Easy Going. Mais on était surtout comme <strong>de</strong>schiens en rut persuadés d'avoir dégoté une super salope qui voulait se faire farcir l'oignon façon gang-bang. Enarrivant chez elle, on a déchanté. Déjà dans son appart, il n'y avait presque pas <strong>de</strong> meubles, et elle écoutait <strong>de</strong>l'opéra à fond. Trop chéper, trop mystique la gonzesse. Elle nous a offert un café, le temps <strong>de</strong> nous filer lesconsignes. Parce qu'elle avait l'air barge, un pote qui avait trop peur qu'elle foute <strong>de</strong>s trucs <strong>de</strong>dans et qu'on seréveille au Brésil à se faire enculer dans un boxon a refusé. L'autre qui avait peur aussi, a versé trop <strong>de</strong> sucredans le sien comme excuse pour pas boire. Moi, j'ai bu le mien en espérant qu'elle y ait fichu quelque chose...après tout j'étais venu là pour me fonce<strong>de</strong>r.Après, on est parti faire la tournée <strong>de</strong>s grands ducs, le Wall Street, les péniches, et tout ça... j'ai même réussi aretrouver le petit coffee où t'as l'impression d'être dans le salon <strong>de</strong>s gens ; <strong>de</strong>s arabes en djellaba et babouches quinous avaient offert <strong>de</strong>s cerises la première fois que j'y avais mis les pieds. Bon, c'est pas la peine que je teraconte comment on s'est fumé la tête. Dans les coffees, c'est pour tout le mon<strong>de</strong> pareil : au début tu fais lemariole, tu achètes plein <strong>de</strong> trucs et tu roules plein <strong>de</strong> joints jusqu'au moment où t'en peux plus, mais que tucontinues à en rouler quand même, vu que t'as que ça comme prétexte pour pas tirer sur ceux qu'on te tend.Comme tout le mon<strong>de</strong> fait pareil, forcément ça vire au carnage. <strong>Le</strong>s mégots à peine allumés finissent pars'entasser dans le cendar, jusqu'à ce qu'il y en ait un qui se tape un white façon épileptique, ou un autre qui ayanttiré trop fort sur la pipe à eau, finisse par gerber sa race dans la ruelle à côté, sauf que c'est les fenêtres d'un

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